Note d'info sur Agua Azul, 13 fevrier 2011
Publié le 14 Février 2011
Source : "La Jornada" du 13 févier, article de Hermann Bellinghausen et
note de la rédaction sur un communiqué de l'Organisation mondiale contre
la torture (OMCT).
Les dix adhérents à La Otra Campaña prisonniers au Cereso n° 17 affirment
qu'ils sont innocents, et qu'ils ont été arrêtés par tromperie.
L'assemblée de l'ejido (communauté) de San Sebastián Bachajón déclare elle
aussi que les prisonniers "sont des otages du gouvernement de l'État pour
les obliger à accepter la négociation". D'après l'assemblée communautaire,
"ceux qui portaient des armes étaient du groupe du PRI, avec Carmen
Aguilar Gómez et son fils, et leurs camarades, qui étaient en train de
tirer contre nous, et maintenant ils déclarent qu'il y a eu un mort et des
blessés et rejettent la faute sur les compañeros de La Otra Campaña".
Depuis fin janvier dernier, les comuneros dénoncent les menaces d'un
groupe du PRI, minoritaire et sans représentation légitime, de "prendre"
les guichets de paiement de l'entrée des cascades d'Agua Azul, que l'ejido
administre depuis 2008.
Depuis le Cereso n° 17, les adhérents à La Otra soulignent que ce groupe
du PRI est le fer de lance d'un projet écotouristique privé soutenu par le
gouvernement de l'État, "Vision 2030", qui inclut le site d'Agua Azul et
des terrains de l'ejido San Sebastián Bachajón.
L'arrestation des 117 personnes dont faisaient partie les dix qui restent
emprisonnés et inculpés s'est produite alors qu'ils discutaient avec des
représentants du gouvernement de l'État sur le conflit qui les oppose à
propos des cascades d'Agua Azul et des projets gouvernementaux qui en
dépossèderaient les comuneros.
Sur les circonstances de leur arrestation, ils précisent : "Nous avons été
entourés par des centaines de policiers ; ils nous ont demandé si nous
voulions dialoguer sur les guichets, et nous avons dit que non." Les chefs
policiers ont dit alors que "si nous ne voulions pas négocier, il valait
mieux nous emmener en lieu sûr". Ils les ont alors fait monter dans deux
cars.
Les cars les ont emmenés à Palenque, dans des locaux policiers. Là ont été
torturés "ceux qui ne comprenaient pas l'espagnol".
Au cours des interrogatoires, les adhérents à La Otra Campaña n'ont
bénéficié ni de l'assistance d'avocats ni des traducteurs assermentés
auxquels la loi oblige dans ce cas.
Par des artifices, des tortures et des menaces, on leur a fait signer des
documents parfois absurdes : plusieurs des inculpés n'étaient pas sur les
lieux au moment des faits.
Les inculpés concluent en se définissant comme "prisonniers politiques
pour la défense de nos terres".
(Note d'el Viejo.)