Murets de pierres des îles d'Aran

Publié le 18 Novembre 2012

 

 

 

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De jolies dentelles de pierre calcaire parcourent les désertiques et gaéliques Iles d’Aran

Façonnées patiemment par les hommes elles en évoquent les multiples tourments de l’âme

Leur patience millénaire et leur art séculaire leur permit toujours de vaincre dame nature

Ses vilaines facéties qui chaque jour assombrissaient les espérances de leur vie future

Mais c’était sans compter sans l’intelligence des hommes pauvres pour se tirer d’affaire

Et sur ses terres de pierre ils décidèrent un jour de cultiver de maigres plants peu prospères

Pour survivre l’homme ne peut se contenter de maigre poisson journalier même fécond

Comment les êtres peuvent vivre sans forêt, champs fertiles et arbres riches en fruits de saison ?

Un jour ou l’autre ils aimeraient ajouter à leur repas une soupe même brouet et alourdir la ration

Et quand on habite sur un rocher avec un mince cheveu de terre pour soutenir la nation

On se creuse la cervelle et trouve alors la solution qui permettra de planter et faire germer

Sur le caillou, de timides légumes qui alors auront le goût de la sueur et du temps consacré.

 

Et poussent les murets de pierres sèches colmatés par la maigre terre, le sable récolté

Et les algues patiemment ramassées et portées dans les sacs à dos de cordes tressées

 

Les jolies façades ainsi créées et minutieusement imbriquées, poétiquement sculptées

Habillent toute l’île  pour en faire un paysage à nul autre pareil un paradis de la pierre révélée

Les enclos abritent de minuscules parcelles dans lesquelles germeront les pommes de terre

Qui rempliront les estomacs des hommes et des femmes courageux forts et prospères

Ils empêcheront le vent mauvais d’assécher les plants tout en les ventilant suffisamment

Ecriront de leurs noms plein de poésies l’histoire des hommes bâtisseurs de murets savants

Les chats alertes et souples iront ensuite se dorer la pilule sur les bordures chauffées

Et les ânes s’y frotteront la croupe pour calmer les démangeaisons dont ils sont habitués.

La mer dans ces îles est de féroce nature, sa houle et sa fougue n’ont aucune commune mesure

Pour vivre en îlien il en faut du courage de la témérité et de la patience envers les forces pures

Ces valeureux irlandais méritent alors que je leur consacre un peu de mon temps et de ma prose

Ils m’ont révélé la réalité des choses et grâce à eux j’ai compris que seule l’espérance en la rose

D’une vie plus douce nous porte le long d’un chemin certes de traverse mais ponctué de pierres

Qu’il faut cueillir comme les fleurs, les jalousement garder et en composer les bouquets de vers

Qui donneront l’espoir aux générations futures qui ne savent jamais par quel bout commencer :

C’est celui de la terre qui nous porte et nous aime, nous fournit notre pain que l’on doit mériter.

 

 

Carole Radureau (18/11/2012)

 

Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons

 

 

Merci à toi Serge-Hobo pour cette riche et unique découverte

 

 

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Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

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H
<br /> Bonjour Caro<br /> <br /> <br /> ça donne envie d'y retourner !!!<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> MERCI<br /> <br /> <br /> Bises<br /> <br /> <br /> Serge<br />
C
<br /> <br /> Bonsoir Serge,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Hé, t'as vu ça, j'ai bien vu le coup des ânes !<br /> <br /> <br /> Je comprends que tu aies envie d'y retourner pour les voir, moi aussi, ça me tente!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je suis contente d'avoir su éveiller des souvenirs et j'espère n'avoir pas trop dits d'âneries!<br /> <br /> <br /> Tu vois, il m'a fallu le temps de m'imprégner, de parcourir le tour de l'île de pierre en pierre en suivant les chats sur les murets, et en tombant à chaque coup de vent, car ça doit souffler<br /> l'air de rien ! Et puis, voilà, un jour ça sort, on ne sait pas pourquoi ni comment <br /> <br /> <br /> J'ai vraiment bien aimé cette découverte, c'est sûr qu'en matière de pierres je suis plus souvent habituée à l'Amérique précolombienne.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bisous iodés et bonne soirée<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> caro<br /> <br /> <br /> <br />