Mon compagnon de route, Pablo
Publié le 15 Octobre 2012
Nous partageons des choses toi et moi
Tout au long de nos routes qui jamais
ne se sont croisées
Je suis toi dans ta fraîcheur militante révélée
Puisant dans tes écrits la profondeur
d’un engagement militant commun
Puisant dans tes écrits la force manquant
A mes pas balbutiants
Tu m’as tout appris…..
La géographie de ta terre chilienne
De mer et de montagnes rudes âpres et humides
Les copihués ravissant de leurs corolles
mes matins sans éclats
Le désert d’Atacama m’envoyant direct
Sur les terres désertes des hommes en devenir
L’Ile Noire de ta mémoire fertilisant mon avenir
Pablo Neruda, Salvador Allende et Volodia Tetelboim
Tu m’as tout appris…..
L’histoire de ta nation conquise par Ercilla
Portée haut et fier par le communiste Recabarren
Chantée à tue-tête par Victor Jara la lumière éteinte
Louée par Gabriella Mistral ton pendant féminin
Tes mots éclairent mes maux de leur sagesse subtile
Tes mots caressent mes chagrins tels des papiers de
soie sur la joue appliqués
Absorbant les mauvaises substances des méchancetés
Tu m’as tout appris……
Ta poésie de partage et d’amitiés
Qui m’a fait découvrir Alberti, Hernandez, Whitman
Eluard, Federico notre poète martyr
Maïakovki, Altolaguirre et bien d’autres encore
Qui jalonnèrent ta vie de leurs illustres compagnies
Ta poésie de la terre puise au plus profond d’elle
La saveur originelle. Elle prend le monde à l’envers
En partant de ses racines comme chacun devrait le faire
Tu remontes le temps des histoires des hommes
En t’accrochant à chaque racine
des arbres millénaires
Puis tu parviens au tronc de son occlusion barbare
Pour en goûter les violentes amertumes
de ce que les hommes ont de putride au fond d’eux
Ensuite tu effeuilles une à une les pages de leur vie
En autant de chants de merveilles de justesse de vérité
narrés par le conteur qui a tout compris
Tu sais alors pétrir de tes mains sensuelles
Le pain fertile issu d’une farine éternelle
Celle qui dans le sang et les larmes à poussé
son propos
Celle qui par la justice et l’humanisme
A su trouver la force de germer au milieu des terreurs
de l’humanité
Le vin est tiré également dans tes vers
Il apporte la force et l’énergie des vendanges profondes
Je suis bien modeste pour t’envoyer mes mots
Simples et banals à en pleurer
Mais ce jour encore compañero Pablo
J’ai besoin de trouver la force dans ta prose
Je reviendrais t’écrire je l’espère plus joliment
Aujourd’hui ce poème n’est qu’un entrainement
Notre histoire commune mérite bien
Tous les élans de ma plume
Merci d’être là mi amigo
Je connais ta fidélité ainsi que la saveur
De tes épaules de poète de la sincérité
Je m’y repose souvent.
Carole Radureau (15/10/2012)
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