Mexique : Le peuple Tarahumara ou Rarámuri

Publié le 19 Avril 2013

LES TARAHUMARAS

 

 

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Situation

Les Tarahumaras vivent au nord du Mexique dans l'état de Chihuahua et se sont réfugiés dans les contreforts de la 'Barranca del cobre"  ( ravins du cuivre) à 1420 mètre d'altitude,  dans la Sierra madre occidentale pour fuir les espagnols au 16 e siècle.
Cette région constitue une zone de biodiversité qui est la plus riche d'Amérique du Nord.
Cette région est également couramment dénommée "Sierra Tarahumara".



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                                     l'état du Chihuahua


                                                            
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Leur nom :

Tarahumara provient de la corruption du terme amérindien Raramuri qui veut dire en langage uto-aztèque " ceux qui ont les pieds légers".
Le terme Raramuri ne désigne que les hommes, les femmes sont nommées MUKI et en groupe IGOMELE.

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Population :


La population totale est entre 50.000 et 70.000 personnes, quelques uns vivant en ville. C'est l'un des peuples indigènes les plus importants d'Amérique du Nord.
 

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La course de fond : cette course sur de longues distances s'est développée dans le contexte d'un peuplement de faible intensité pour assurer le transport et la communication dans les établissements éloignés. A présent, elle revêt un caractère plus cérémoniel et compétitif.

Ils vivent traditionnellement dans des habitats de type troglodytique ou dans des petites maisons en bois ou en pierre.
Ce sont des semi-nomades vivant en été sur les hauts plateaux et l'hiver dans les canyons.

Ils cultivent le maïs et les haricots qui sont la base de leur alimentation. Ils élèvent des bovins mais également des chèvres et des moutons tout en pratiquant la transhumance.
Ce sont des chasseurs occasionnels,   le produit de la chasse servant surtout à compléter l'alimentation de base. Ce peuple d'agriculteur se répartit les tâches comme suit :

- les hommes cultivent le maïs et les haricots rouges

- les femmes s'occupent du foyer et des enfants et fabriquent des objets artisanaux.

Traditions et mode de vie :

Les indigènes Tarahumaras sont de petite taille, très réservés et réputés pour leur capacité à parcourir de longues distances. Leur caractère est très discret et ils refusent les affrontements.

Tenue vestimentaire

  Elle se compose de chasubles multicolores, pagnes triangulaires, le front est ceint d'un large bandeau.  

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Rites

C'est un peuple de tradition chamanique, qui ignore la notion de péché. Malgré leur convertion au catholicisme il y a 4 siècles, leur culte mêle la lithurgie romaine et les rites millénaires.

Les manifestations sont organisées entre communautés autour de :

- rites visionnaires
- jeux de balle en bois ( RARiPA)
- courses en équipe de 60 Km et plus dans la montagne

 

La contemplation

 

Ils y consacrent une grande partie de leur temps qui se base sur un système de pensée lié à une quête spirituelle du bonheur et l'élévation le la conscience personnelle.

 

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Chamanisme et consommation de "peyotl"

Le "peyotl" est un petit cactus de sans épine de la famille des cactacées. Son nom latin est lophophora williamsii.

« Peyotl » est un mot nahuatl signifiant brillant, soyeux, blanc, par référence probable à l'aspect de la dépression centrale de ce cactus.
 

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Le peyotl est utilisé depuis des siècles dans des cérémonies religieuses, divinatoires ou thérapeutiques par les chamans des tribus d'Indiens du Mexique. Des fouilles archéologiques sur des sites d'Amérique centrale ont mis au jour des restes de peyotl dans des sites datant de plus de 3 000 ans.
L'ensemble des cérémonies religieuses concernant le peyotl n'occupe pas moins de quatre mois de l'année.

Le peyotl ne s'utilise pas comme drogue sensorielle. Il se consomme toujours en groupe, dans le cadre des croyances et des pratiques religieuses. Il permet de supporter la fatigue et de garder un lien avec la terre des ancêtres pour la continuité de la tradition. Il donne pouvoir et divination au chamane, permet de connaitre l'origine des maladies et de donner des soins.
Il existe également un pèlerinage en vue de la récolte du cactus. Les préparatifs et la grande fête du Hicourine différent que par quelques détails. Tout comme les Huichol, ils vendent aux Coras des peyotls contre un mouton ou une chèvre.

Les Tarahumaras croient que les plantes ont une âme comme les hommes. Ainsi quand le Père Soleil se sépara de la Terre pour gagner le Ciel, il laissa derrière lui le peyotl pour permettre à l'homme de se soigner.


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Danses :

Elles sont pratiquées uniquement par les hommes qui à l'occasion sont vêtus de grandes capes d'étoffe, ceints de petites couronnes de miroirs où se reflètent toute la puissance et l'omniprésence de dieu assimilée au soleil.
 

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La déforestation et le narcotrafic

Leur  stratégie d 'isolement et le semi-nomadisme qu'ils pratiquent leur a permis de résister aux assauts de l'histoire, aux conquistadores, aux travaux forcés dans les mines d'or, d'argent et d'opale, aux missionnaires et au régime post-révolutionnaire du PRI.
Depuis environ une trentaine d'année, leurs "ennemis" ont changé de figure et sont devenus une terrible menace pour les communautés : le narcotrafic qui est inévitable dans cette région et la présence d'industries du bois .
Les communautés sont propriétaires de leurs terres depuis 1960, mais la domination des "scieurs" les a fait passer du statut de propriétaires à celui d'employés sous payés.
La construction des routes dirigée par la banque mondiale contribue également au désastre écologique.
Les indiens sont malgré tout appuyés dans leur résistance par certains acteurs locaux ( ONG, avocats, écologistes).
Entre 1986 et 1994, 36 raramuris ont été assassinés dans la communauté de "Coloradas" laissant derrière eux 146 enfants et veuves.

"La violence du narcotrafic est un serpent à mille têtes. Quand on lui en coupe une, cent repoussent" explique un indien Tarahumara.

Le pillage du bois se poursuit, expulsions, défrichage, en toute impunité, sans battage médiatique.
La communauté de Coloradas protège l'un des plus vieux pins éndémiques du monde ( il en restait à peine 1000 en 2003). Le raramuri a vis à vis de l'arbre une relation totalement différente des mestizo ( métis). Comme on ne peut commercialiser sa famille, on ne peut vendre ce qui appartient à Terre Mère et au dieu père.

Le bois est aliment, pour le feu, pour l'esprit du dessus, pour la musique, pour le violon, les rites, les fêtes, les danses traditionnelles.

" Ils viennent, tuent les arbres et après, on doit choisir : soit nous quittons nos terres, soit nous restons pour cultiver leur drogue" explique un indien Tarahumara.

Le cartel de sinaloa commandé par le narcotrafiquant le plus recherché au Mexique pratique les violations aux droits de l'homme, des massacres d'une violence indicible qui mettent ce peuple dans une position de totale vulnérabilité.

Nous autres Européens avons les moyens de diffuser les informations, de soutenir même à distance les luttes de toutes les communautés indigènes d'Amérique latine. Il nous suffit de nous regrouper au sein d'associations et d"oeuvrer à cette grande cause humanitaire qu'est le maintien des communautés indigènes sur leurs terres d'origine.
A l'heure où l'écologie est en vogue, ma conviction est que seules ces communautés ont le pouvoir et le savoir nécessaires à la préservation de notre capital d'oxygène au monde ainsi que le pouvoir de faire prendre conscience aux peuples civilisés que nos origines sont nos racines, que sans respect pour l'homme et pour la nature, il n'y a pas de liberté possible.
Ce sont à mes yeux les seuls écolos qui soient, leurs traditions ancestrales bien ancrées et leurs rites animistes même pour une athée comme moi, constituent le maintien des traditions dans le respect de la terre......sans terre, pas d'homme, c'est pourtant simple.
Je ne dirais pas comme un camarade qui a écrit sur ces peuples, que ces derniers n'ont pas droit à la médiatisation de la lutte des Zapatistes, toutes les communautés ont droit au même combat de notre part.

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  Cela ne tient qu' à nous de les faire connaître.......C'EST LE BUT DE MES ARTICLES.
 
 J'espère qu'ils rencontreront un effet favorable , provoqueront un électrochoc nécessaire chez mes lecteurs et leur ouvriront les portes de la sagesse et du combat révolutionnaire pour la préservation des peuples premiers.

 

caroleone

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Une partie des photos est tirée du site :

http://www.revemexicain.com/barrancas_del_cobre_mexique.php

Mises à jour le 24 avril 2011, le 17/02/2021

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TARAHUMARAS

 

Par Dianamoloya — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=76800242

 

Traduction carolita de l'article de l'INPI

Autodénomination et tronc linguistique

Les Tarahumara s'autodésignent rarámuri, ralámuli ou ralómali, selon les régions, qu'ils traduisent par "peuple" par opposition à "métis" ou chabochi, "ceux qui portent la barbe".
Leur langue appartient à la famille linguistique Yuto-Nahua, qui comporte cinq variantes.

Langue

La langue Tarahumara est parlée dans l'État du Chihuahua. Lors du recensement de 2010, 89 503 locuteurs ont été enregistrés. Il a trois auto-désignations : rarómariraicha, ralámuliraicha et rarámariraicha, mais cinq variantes :

  • 1. tarahumara de l'ouest/ rarómariraicha 
  • 2. tarahumara du nord/ ralámuliraicha (du nord)
  • 3. tarahumara de Cumbres/ ralámuliraicha (de Cumbres)
  • 4. tarahumara du centre/ ralámuliraicha (du centre)
  • 5. tarahumara du sud / rarámariraicha

Le tarahumara appartient à la famille Yuto-Nahua, la langue la plus proche du tarahumara est le guarijío. Sur les cinq variantes linguistiques qui composent le groupe, quatre ne sont pas en danger immédiat de disparition, et une, la Tarahumara de Cumbres, est en danger moyen de disparition.

Localisation et zone écologique

La plupart des Tarahumara vivent dans la Sierra Tarahumara, située au nord-ouest du Mexique, dans l'État de Chihuahua, bien que des groupes minoritaires vivent dans les États de Durango, Sonora et Sinaloa.
La région est caractérisée par des montagnes qui atteignent des hauteurs allant jusqu'à 3 250 mètres d'altitude, ainsi que des plaines dans les barrancas, comme celle du rio Urique, avec 500 mètres d'altitude. C'est pourquoi la végétation comprend des forêts de conifères, des pins de roche, des peupliers, des chênes, des arbousiers, des cèdres, des guamúchils, des mesquites et divers arbustes et prairies selon l'altitude, et un climat varié allant des pics froids aux températures chaudes des basses terres.
La faune comprend entre autres l'ours noir, le puma, le loup mexicain, le coyote, le chat sauvage, le raton laveur, la mouffette, le cerf de Virginie et l'écureuil, qui sont parfois menacés d'extinction. Parmi les oiseaux, on trouve entre autres des dindes sauvages, des grands géocoucous, des corbeaux, des aigles, des urubus et des chouettes, tandis que parmi les espèces aquatiques, on trouve des poissons-chats, des truites et des carpes.

Histoire

Les Tarahumara sont issus de groupes nomades qui ont migré vers le sud et se sont dispersés dans la région du nord-ouest, et qui ont été dispersés dans leurs propres vallées pour l'agriculture. Sur ce site, le premier contact avec les conquérants a eu lieu en 1603 avec le prêtre jésuite Joan Font. Les groupes existants à cette époque étaient les Tarahumara, les Chínipas, les Guarijíos et les Guazapares, mais les missionnaires les ont tous identifiés comme étant des Tarahumara.
Comme dans d'autres régions, à leur arrivée, les Jésuites ont imposé une politique de réduction des colonies indigènes dispersées en villes de mission dans le but de catéchiser et de concentrer le travail pour les mines et les haciendas agricoles, mais avec peu de succès. Au XVIIe siècle, il en résulte de nombreux soulèvements, ainsi que ceux des Pimas, des Tarahumara, qui brûlent plus de 20 missions et visitas.
Du XVIIIe siècle à nos jours, les Rarámuri ont maintenu une résistance passive dans laquelle certains se sont apparemment soumis aux formes religieuses et organisationnelles imposées par les missionnaires et d'autres se sont déplacés vers des endroits éloignés de la sierra, où ils ont conservé une partie de leurs traditions, en adoptant certains éléments de la culture occidentale.

Organisation sociale

Le peuplement Tarahumara est basé sur un modèle de dispersion territoriale, basé en partie sur la disponibilité des ressources en eau ou des terres arables pour l'agriculture. Dans ce système, l'unité sociale minimale est la ranchería, qui comprend des groupes de familles liées par des relations de parenté ou des responsabilités réciproques. La famille est la sphère où se transmettent les connaissances liées à l'environnement naturel, au langage et à la cosmovision.
Un groupe de ranchos forme un village, qui tire son nom d'un centre où il y a presque toujours une église catholique. Auparavant, ce type d'établissement était mobile, c'est-à-dire qu'ils vivaient une saison dans la partie supérieure et une autre dans la partie inférieure, selon la période de l'année ; cependant, cette caractéristique a pratiquement disparu.
Les réseaux de réciprocité permettent d'établir des liens entre plusieurs rancherías, ce qui se manifeste par la célébration des tesgüinadas, où l'on pratique des processions, se déplaçant d'un rancho à l'autre, pour boire du tesgüino et comme forme de communication.
Ces unités ne coïncident pas nécessairement avec des formes formelles d'organisation telles que les municipalités, de sorte qu'un village ou un réseau social peut impliquer l'espace territorial de plus d'une de ces juridictions.

Autorités

Elle se caractérise par l'existence d'un système d'autorités traditionnelles, dont les fonctions consistent notamment à rendre la justice, à maintenir l'ordre social et à préserver les coutumes. Cette forme de gouvernement est répartie dans différents villages des hauts plateaux. Ce système d'autorités comprend, avec quelques variantes, un gouverneur ou siríame, qui est responsable d'un groupe de rancherías. Le second gouverneur ou lieutenant, le suppléant et le maire, qui sont ses conseillers. Après eux se trouvent d'autres autorités qui sont les capitaines, le gendarme, les soldats, le major et le procureur, ces deux derniers ayant des responsabilités religieuses, comme l'organisation des festivités.
Les autorités portent un bâton qui représente chacune des positions.
Une autre autorité est le commissaire de police, qui fait partie de la structure du gouvernement municipal.
Lors des réunions dominicales à l'église ou pendant les fêtes, les autorités prononcent un discours appelé nawésari dans lequel elles expriment aux participants des conseils sur les comportements, les coutumes et les traditions adressés à la population.

Religion et cosmovision

Pour les Tarahumara, il existe différentes idées qui expliquent et interprètent le monde, comme son origine, son ordre actuel et la nécessité de le maintenir. Par exemple, ils disent qu'au début, la surface de la terre était petite et entourée d'eau, mais grâce à la danse des paskoleros, elle a pu s'étendre jusqu'à ce que l'on appelle aujourd'hui la Sierra Tarahumara, c'est donc une tradition qui doit être maintenue pour éviter sa disparition. Ils disent aussi que la terre a été posée par les ancêtres (les anayáwari), il est donc important de la travailler et de la respecter, ainsi que de se conformer à une série de règles sociales et aux ancêtres. Par exemple, pratiquer le kórima, c'est-à-dire aider ceux qui le demandent, ou faire un festin et boire du tesgüino.

Activités productives

Ils plantent du maïs pour l'autoconsommation et élèvent des chèvres et du bétail qui, en plus de la consommation locale, par exemple pour être abattus lors de festivals, sont vendus à des non-autochtones pour répondre aux besoins des centres urbains. Certains produits sont également commercialisés pour satisfaire certains de leurs besoins. Ils cultivent également des haricots, des courges, des fèves, des pommes de terre et du blé.
Une autre activité importante est la collecte de fruits sauvages tels que les champignons, les quelites, les noix, les tejocotes, les pignons, ainsi que de fruits des plaines, notamment le citron, les figues de Barbarie, les nopales, la goyave et l'orange, qui représentent un complément à leur alimentation.
Cependant, certaines conditions, telles que la disponibilité limitée de terres à cultiver et les sécheresses, limitent l'obtention de ressources pour la subsistance, de sorte qu'une partie de la population quitte son domicile pour travailler comme journalier, maçon ou comme domestique dans les plantations ou les villes de l'État lui-même ou dans d'autres États comme Durango.
Certains membres de ce peuple indigène ont une formation professionnelle, qui leur permet de se développer dans leurs spécialités.

Fêtes


Pour les Tarahumara, il existe deux types de fêtes : celles célébrées dans les temples "catholiques" liés au calendrier rituel chrétien, et ceux célébrés dans leurs maisons, appelés fêtes de patio ou awílachi. Parmi les premières, la Semaine Sainte ou norirúachi se distingue, ce qui se traduit par "lieu à parcourir", car pendant toute la nuit, ils font le tour du temple, symbolisant une lutte entre le riablo et le riosi ou entre le désordre et la paix.
Les fêtes de patio sont dirigées par l'owirúame ; elles ont lieu tout au long de l'année, pour soigner les animaux et les personnes, mais sont parfois liées au calendrier agricole, comme par exemple le fait de soigner la terre, de demander la pluie et de remercier pour les fruits obtenus. Au cours de ces cérémonies, une vache ou une chèvre est sacrifiée et son sang est offert aux quatre directions.
Les autres festivités sont la nutema, qui a pour but de fournir de la nourriture pour le long voyage effectué par les parents récemment décédés au moment de l'enterrement ; les festivités du travail, lorsqu'un groupe familial invite d'autres personnes du rancho à nettoyer une terre, faire des adobes ou construire une maison ; et les festivités lorsqu'une course de balle est organisée, qui est une compétition où de longues distances sont parcourues en tapant dans un ballon en bois, où des paris sont faits et où l'on boit de la bière de maïs.

Gastronomie

Le maïs constitue une part importante de leur alimentation. À partir de cette nourriture, ils préparent des tortillas, des pinoles, de l'esquiate, du maïs rôti, selon la saison et des batari, tesgüino ou bière de maïs.
Certains de ces aliments sont utilisés dans des moments rituels ou festifs comme le tesgüino et les tamales.

 

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Vêtements traditionnels

La tenue traditionnelle varie selon chaque région des hauts plateaux, des aspects tels que la longueur, le type de tissu. En général, les femmes portent des jupes à larges plis appelées sipúchaka ; et des chemisiers amples ou mapáchaka, de couleur vive ou à fleurs, parfois les deux vêtements de la même couleur, ou de couleurs contrastées. Certaines femmes âgées portent des jupes en coton blanc. Elles portent généralement trois à quatre jupes, mais les jours de fête, elles en ajoutent trois autres.
Les hommes portent une culotte et une chemise de toile ainsi qu'une ceinture nouée à la taille,  celle-ci dans certains cas est également portée par les femmes. La culotte est généralement blanche, tandis que la chemise est large et de toute autre couleur. Les jours de fête, principalement, ils portent une couronne de tissu blanc ou coloré appelée koyera pour tenir leurs cheveux. Et ils portent des guaraches à semelle de jante et des lanières de cuir.

Activité artisanale

De nombreux objets artisanaux des Tarahumara sont des objets fabriqués pour un usage quotidien ou festif. Parmi ceux-ci, on trouve des instruments de musique comme les violons, les tambours et les chaparekes ; les petacas ou paniers de palmiers, les pots en argile et les masques en bois, les bateas, les écharpes en laine, qu'ils vendent dans les capitales municipales comme Guachochi, Creel et Batopilas, entre autres.

ART

 

Musique ou danse

Les instruments utilisés dans la musique de Rarámuri sont le tambour, la sonaja, le chapareke, un instrument à cordes préhispanique, le violon et la guitare. Pour eux, la musique nourrit leur arewá ou âme. Les tambours sont utilisés exclusivement pendant la Semaine Sainte.
La musique se manifeste également dans les fêtes des patios, où l'owirúame, danse et chante au rythme d'une sonaja. Le paskol, le matachín et la danse des femmes ou pochi (saut) sont également pratiqués, sur une musique de flûte, de violon et de guitare.
La danse est exécutée pour maintenir le monde et pour que la vie continue. Les danses des matachines et des fariseos, une sorte de danse de conquête, ont été introduites par les Jésuites au XVIIIe siècle, mais elles incorporent leurs propres éléments liés à leur cosmovision.

Médecine traditionnelle

Dans des endroits comme Norogachi et Nararachi, des festivals de peyote sont organisés à des fins de guérison. À ces fins, ils utilisent également d'autres plantes telles que le bakanówi, qui est utilisé par les owilúame pour soigner les inflammations ou pour les participants aux corridas de bola. Les autres plantes utilisées par les guérisseurs sont la menthe, le toloache, la canne, le tabac, le bromo, l'amole, le yucca et l'origan. Certaines cures sont effectuées dans la cour rituelle.

PHOTOGRAPHIES

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Mexique, #Peuples originaires, #Rarámuris, #Tarahumara

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M
Merci de me donner les mêmes renseignements concernant les aides possibles pour ces enfants très très courageux .<br /> Des chaussures ,des pansements ,un dortoir confortable et chaux ,des vêtements et une possibilité d'améliorer leur chemin pour l' école .<br /> Cela me semble être une urgence .<br /> Je vous remercie de la réponse .<br /> Molina
C
Bonjour<br /> Il y a une fondation mais il faut comprendre l'espagnol. Je vous indique le lien, si vous ne comprenez pas l'espagnol, je pourrais certainement vous traduire l'essentiel pour entrer en contact avec eux. Voilà ce que je peux faire pour vous aider. merci pour los niños Tarahumaras . http://www.tarahumara.net/<br />
M
J'ai la même demande ;Comment les aider à leur faciliter la vie ;au moins des pansements ,un dortoir correct bref ,un minimum ,un chemin moins dangereux ?,<br /> Je suis impressionnée par le courage de ces enfants qui persistent à se rendre à l'école dans des conditions très difficiles voire dangereuses.<br /> Merci de la réponse .<br /> M J M
B
J'ai regardé (et enregistré, car ce document est exceptionnel) l'émission "Chemins d'école, chemins de tous les dangers" qui suit le parcours de quatre jeunes enfants raramuris (3 filles et un garçon), diffusée par Arte ce jeudi 25 août. Le courage de ces gosses est aussi impressionnant que leur volonté d'apprendre et leur habileté de montagnard et de marcheur. Quelle leçon! Connaissez-vous une association ou un collectif qui soutient ce groupe? On a envie de les aider, sur un mode non paternaliste et non destructeur, bien sûr. Si vous avez des infos, cf mes coordonnées ci-dessus. Merci d'avance. J-L Bernet
C
Bonjour Jean-Luc,<br /> j'ai pris le temps de réfléchir à ce que j'aurais pu rencontrer comme mode de soutien en France pour les Tarahumaras et je ne vois pas. Je connais et je milite pour des indigènes du Chiapas mais de ce côté-ci du Mexique, je ne crois pas qu'il existe une association franco-mexicaine ou bien il faut se tourner vers une association plus généraliste. Je comprends bien que vous soyez touchés par la situation de ces indigènes, c'est d'ailleurs le même sort que tous les indigènes du Mexique partagent dans ce pays où ils luttent pour préserver leur culture et leurs terres malgré de dures conditions de vie. C'est important en effet qu'ils puissent le faire, y compris avec l'aide d'occidentaux dans un total respect de leur cosmovision. Ma façon de l'aider est ce blog qui est à leur service et qui essaie de les mettre en lumière de les référencer et de partager leurs luttes quand j'en ai connaissance. J'espère que vous arriverez à trouver un mode d'action et je vous souhaite bon courage.