Louise Michel, la révolution faite femme
Publié le 7 Mars 2012
Hommage à une véritable révolutionnaire, l'anarchiste Louise Michel à l'occasion de la journée de la femme
LOUISE MICHEL, pseudo Enjolras
Militante anarchiste, une des figures majeures de la commune de Paris, la première à arborer le drapeau noir qu’elle popularisera au sein du mouvement anarchiste.
"Ce n'est pas une miette de pain, c'est la moisson du monde entier qu'il faut à la race humaine, sans exploiteur et
sans exploité."
Son enfance
On pense qu’elle est la fille du châtelain Etienne-Charles Dematis ou plutôt de son fils Laurent Dematis avec une servante, Marie- Anne Michel. Elle sera élevée dans la famille du châtelain où elle aura apparemment une enfance heureuse, une bonne instruction et une éducation libérale. Elle lit entre autre Voltaire et Rousseau.
Chronologie d’une vie bien remplie
29 mai 1830 : naissance à Vroncourt la côte (Haute marne)
1851 : Etudes à Chaumont, elle échoue au brevet de capacité pour exercer la profession de sous-maîtresse (institutrice de nos jours), elle obtiendra finalement son brevet en 1852 à Versailles. Elle rencontre Victor Hugo.
1850 à 1879 : Elle entretient une correspondance avec Victor Hugo et lui adresse quelques poèmes. Elle est sous le charme de ce dernier.
1852 : Elle crée une école libre à Audeloncourt (Haute marne), elle y enseigne pendant un an puis part à Paris.
1854 : Elle ouvre une école à Clefmont (Haute Marne) et y enseigne à nouveau un an.
1856 : Elle vit à Paris et enseigne dans la pension de Mme Voillier avec qui elle s’entend très bien.
1862 : Elle devient secrétaire de l’union des poètes.
1865 : Ouverture d’un externat à Paris
"Tant que les études n'auront pas une méthode encyclopédique de manière à élargir l'horizon au lieu de
le restreindre, il se joindra à tous les obstacles de la pauvreté qui entravèrent le vieux maître d'école, les obstacles du préjugé qui fait craindre ce qui ne fait pas partie du coin
exploré."
1868 : Ouverture d’un cours rue Oudot à Paris. Son enseignement est inspiré des idées républicaines et laïques. Publication de plusieurs textes et poèmes sous le pseudonyme Enjolras. Elle collabore à de nombreux journaux d’opposition, fréquente les réunions publiques ainsi que Vallès, Eudes, Ferré.
Les Œillets rouges
Si j’allais au noir cimetière,
Frère, jetez sur votre sœur,
Comme une espérance dernière,
De rouges œillets tout en fleurs.
Dans les derniers temps de l’Empire,
Lorsque le peuple s’éveillait,
Rouge œillet, ce fut ton sourire
Qui nous dit que tout renaissait.
Aujourd’hui, va fleurir dans l’ombre
Des noires et tristes prisons.
Va fleurir près du captif sombre,
Et dis-lui bien que nous l’aimons.
Dis-lui que par le temps rapide
Tout appartient à l’avenir
Que le vainqueur au front livide
Plus que le vaincu peut mourir.
Louise Michel
1869 : Elle est secrétaire de la société démocratique de moralisation qui a pour but d’aider les ouvrières. Elle devient blanquiste, adepte du mouvement révolutionnaire et républicain socialiste fondé par Auguste Blanqui.
1er décembre 1870 : Première arrestation lors d’une manifestation de femmes
1870 : Guerre franco-prussienne : Elle manifeste contre l’arrestation des blanquistes Eudes et Brideau.
22 janvier 1871 : Elle fait le coup de feu munie d’un fusil contre les mobiles bretons de Trochu devant l’hôtel de ville.
1871 , Louise en garde républicain
les canons de Montmartre
3 avril au 21 mai 1871 : Les versaillais déclenchent l’assaut final contre la Commune.
1871 : Elle monte à l’assaut des buttes Montmartre, sa carabine sous le manteau avec les membres actifs du comité de vigilance de Montmartre. Elle est propagandiste, garde au 61e bataillon, ambulancière et se préoccupe toujours par ailleurs des problèmes d’instruction et d’éducation. Elle anime le club de la Révolution.
Commune de Paris : Elle se trouve à Issy et Clamart et combat au premier rang. Elle tire ses derniers coups de feu à la barricade de la chaussée Clignancourt, elle s’échappe et se livre ensuite pour libérer sa mère qui a été arrêtée à sa place.
24 mai 1871 : Arrestation de Louise Michel qui est envoyée au camp de Satory.
28 juin 1871 : Premiers interrogatoires devant le conseil de guerre.
19 septembre 1871 : Second interrogatoire, transfert à la prison d’Arras.
16 décembre 1871 : Elle est condamnée à la déportation dans une enceinte fortifiée ( bagne) devant le 6e conseil de guerre. Elle apostrophe le président du 6e conseil de guerre :
« Ce que je réclame de vous, qui vous affirmez conseil de guerre, qui vous donnez comme mes juges, qui ne vous cachez pas comme la commission des grâces, de vous qui êtes des militaires et qui jugez à la face de tous, c'est le champ de Satory où sont déjà tombés nos frères ! Il faut me retrancher de la société. On vous dit de le faire. Eh bien, le commissaire de la république a raison. Puisqu'il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n'a droit qu'à un peu de plomb, j'en réclame une part, moi ! Si vous me laissez vivre, je ne cesserai de crier vengeance, et je dénoncerai à la vengeance de mes frères les assassins de la commission des grâces. »
« En plongeant dans le passé, on le voit se joindre à l’avenir comme les deux extrémités d’un arc de cercle, et ce cercle, pareil aux ondes sonores en éveille d’autres à l’infini.
Emiettées de par le monde (de l’Inde antique jusqu’à nous), les sciences perdues vont-elles germer ou sont-elles mortes dans la fleur ?
Faut-il attendre d’effluves nouvelles d’autres recommencements ?
Suffira t-il de retourner le sol pour donner aux germes du renouveau les conditions propres à l’existence ?
Combien de civilisations ont sombré, combien d’hypothèses scientifiques se sont renversées devant d’autres hypothèses ?
Pourtant, allons, allons toujours ! N’a-t-on pas de quoi éteindre la lutte pour la vie ? De quoi remplacer l’anxiété des estomacs, la misère générale par le bien-être général ?
D’ailleurs, les cerveaux devenant plus que jamais avides, il faudra bien pour les satisfaire que brille l’Ere nouvelle.
Si l’amour de l’humanité est impuissant à faire sonner l’heure libératrice à l’horloge fraternitaire – heure où le crime n’aura plus de place- l’indignation s’en chargera. La haine est pure comme l’acier, forte comme la hache ; et si l’amour est stérile, vive la haine. »
Louise Michel
24 août 1873 : Après 23 mois de détention, elle est embarquée en Charente maritime pour la Nouvelle Calédonie. Elle en profite pour instruire les canaques et les applaudit lorsqu’ils se soulèvent contre le colonialisme français en 1878.
8 mai 1879 : La peine de louise est commuée en déportation simple.
1879 : Elle s’installe à Nouméa et reprend son enseignement auprès d’enfants de bagnards puis en tant que professeur de dessin et de musique dans des écoles de filles.
1880 : L’assemblée nationale vote la grâce de tous les condamnés de la Commune qui seront amnistiés le 14 juillet. Retour à Paris avec les derniers communards déportés. Accueil enthousiaste de la foule.
9 janvier 1882 : 15 jours de prison : outrage aux agents lors de la manifestation pour la mort de Blanqui.
23 juin 1883 : 6 ans de réclusion : elle a encouragé avec Emile Pouget le pillage de boulangeries lors des manifestations de chômeurs.
"Si un pouvoir quelconque pouvait faire quelque chose, c'était bien la Commune composée d'hommes d'intelligence, de courage, d'une incroyable honnêteté et qui avaient donné d'incontestables preuves de dévouement et d'énergie. Le pouvoir les annihila, ne leur laissant plus d'implacable volonté que pour le sacrifice. C'est que le pouvoir est maudit et c'est pour cela que je suis anarchiste"
12 août 1886 : 4 mois de prison : incitation au meurtre (elle avait parlé en faveur des mineurs de Decazeville en grève, jugés responsables de la mort de l’ingénier Watrin)
30 avril 1890 : elle est arrêtée et libérée début juin, ordonnances de non –lieu.
22 janvier 1888 : Lors d’une conférence au Havre, Lucas tire deux coups de revolver, blessant Louise à l’oreille. Elle refuse de porter plainte et témoigne en faveur de son agresseur. Début d’une série de conférences en faveur de l’anarchisme, propagande pour la grève générale.
27 avril 1890 : Incitation à une manifestation à St Etienne, elle est arrêtée et incarcérée à Vienne. Elle refuse sa mise en liberté provisoire car ses co-inculpés restent en prison. Elle casse tout dans sa cellule et un médecin demande son internement comme « folle ». Le gouvernement s’ y oppose.
29 juillet 1890 : Départ pour Londres avec Charlotte Vauvelle, où elle ouvrira une école fondée par le groupe libertaire de langue française.
17 janvier 1896 : Elle affirme dans le « libertaire » :
« Je suis devenue anarchiste le jour où nous avons été envoyés en Calédonie »
1897 : Nouvelles tournées de Louise Michel, mais exclusivement dans les meetings anarchistes (Bordeaux, Toulouse, Agen, Nîmes, Montpellier, Dijon, Lyon) avec Charlotte Vauvelle et Sébastien Faure.
"Voici la lutte universelle :
Dans l'air plane la Liberté !
A la bataille nous appelle
La clameur du déshérité !...
... L'aurore a chassé l'ombre épaisse,
Et le Monde nouveau se dresse
A l'horizon ensanglanté !"
16 septembre 1897 : Arrestation à Bruxelles, elle est expulsée de Belgique.
1898 : Louise Michel prend part à l'agitation autour de l'affaire Dreyfus.
20 mai 1898 : Elle revient à Paris pour s'occuper de l'édition de ses œuvres (notamment la Commune) puis regagne l'Angleterre.
Février 1902 : Une pneumonie la fait échapper de peu à la mort
1903 : Grandes tournées de Louise Michel et Ernest Girault. A Rennes, elle est assiégée avec 4 camarades dans une baraque en planche pendant 3 heures par une foule surchauffée. Elle explique :
« Quatre contre mille, c’est beau ! Quand la Bretagne deviendra révolutionnaire, ces gens se souviendront de nous. Attendons qu’ils aient fini de crier ».
"On ne peut pas tuer l'idée à coup de canon ni lui mettre les poucettes [menottes]."
20 mars 1904 : Elle est atteinte à nouveau d’une pneumonie.
« Je ne veux pas encore mourir car je sais que la grande grève va bientôt venir et je veux y participer. » Après 15 jours de lutte, elle triomphe de la mort.
20 mai 1904 : Infatigable, elle prononce une conférence aux sociétés savantes et reprend sa tournée.
Octobre à décembre 1904 : Elle se rend en Algérie avec Ernest Girault.
"Chacun cherche sa route ; nous cherchons la nôtre et nous pensons que le jour où le règne de la liberté et de l'égalité sera arrivé, le genre humain sera heureux."
6 janvier 1905 : épuisée elle gagne Marseille et s’alite.
Janvier 1905 : Elle meurt à Marseille au cours d’une tournée de conférences
21 janvier 1905 : A dix heures du matin, un imposant cortège accompagne le corps de Louise Michel de la gare de Lyon au cimetière de Levallois-Perret.
1946 : Les restes de Louise Michel sont exhumés et ensevelis, dans le même cimetière, au rond-point des Victimes du devoir.
"Sans l'autorité d'un seul, il y aurait la lumière, il y aurait la vérité, il y aurait la justice. L'autorité d'un seul, c'est un crime."
Louise Michel - 1830-1905 - Extrait d'une Plaidoirie - 22 Juin 1883
Sur la franc-maçonnerie
L’anarchiste Sébastien Faure fit observer qu’elle n’avait jamais appartenu à aucune association, pas même anarchiste, puisque ce mouvement n’était pas encore structuré en fédération. Un témoin oculaire, André Lorulot, affirme cependant qu’elle avait donné son adhésion à l’Ordre maçonnique mixte international « le Droit humain» fondé en 1893.
Sur la proposition de Madeleine Pelletier, elle y fut invitée, un an avant sa mort, y prononça un discours de réception, n’y fut pas « initiée » mais en quelque sorte cooptée le 20 juillet 1904, les membres de ladite loge s’estimant honorés par son acquiescement à leur requête et retenant que son action la dispensait du rite d’initiation. Quand on lui demanda pourquoi elle ne s’y était jamais présentée, elle répondit :
« Il y a longtemps que j'aurais été des vôtres si j'eusse connu l'existence de loges mixtes, mais je croyais que, pour entrer dans un milieu maçonnique, il fallait être un homme »
26 septembre 1885
– Mais qu'avez-vous donc ? Vous avez l'air tout bouleversé, comme si la vue d'une prison vous troublait, me dit en souriant Louise Michel, me voyant entrer.
– Ah ! citoyenne, il nous est pénible de vous savoir emprisonnée ; mais je ne m'attendais pas à vous voir derrière une grille ; j'espérais causer avec vous dans une chambre, vous serrer les mains.
– Mon cher Lafargue, me répondit-elle, il n'existe pas d'autre parloir dans cet hôtel où les bourgeois me logent gratis. Je ne me plains pas ; j'en ai supporté de plus dures à vous dire vrai ; j'ai trouvé en prison un bonheur que je n'ai jamais connu en liberté, j'ai des loisirs pour étudier et j'en profite. Quand j'étais libre j'avais ma classe, cent cinquante élèves au plus ; ça ne suffisait pas à me faire vivre, les deux tiers au moins ne payaient pas ; le soir, jusqu'à dix et onze heures, il me fallait donner des leçons de musique, de grammaire, d'histoire, de tout enfin ; et quand je rentrais, je me couchais fatiguée, incapable de rien faire ; j'aurais alors donné des années de vie, afin d'avoir des heures pour étudier.
Ici, à Saint-Lazare, j'ai du temps à moi, beaucoup de temps ; et j'en suis heureuse : je lis, j'étudie ; j'ai appris plusieurs langues. Un ami, G..., m'a donné des leçons de russe, déjà je puis le lire, et même l'écrire un peu. Vous le savez, j'ai une excellente mémoire, la chose principale pour l'étude des langues. J'ai appris l'anglais toute seule... Il faut que je sache plusieurs langues pour ce que je veux entreprendre à ma sortie de prison...
En attendant que je reconquière ma liberté d'action, ma liberté de propagande, j'écris. J'ai écrit des livres pour les enfants ; je leur enseigne à penser en citoyens, en révolutionnaires, tout en les amusant ; j'ai fait, dans des romans, la peinture réaliste des misères de la vie, j'essaye de souffler dans le coeur des hommes l'amour de la révolution.
Pendant une heure et demie, nous causâmes ayant perdu le souvenir du lieu où nous étions, parlant de tout, abordant tous les sujets politique courante, élections, littérature réaliste, romans nouveaux, voyages.
– Ne me plaignez pas, je suis plus libre que beaucoup de ceux qui se promènent à ciel découvert ; ceux-là sont prisonniers par la pensée ; ils sont enchaînés par leur propriété, par leurs intérêts d'argent, leurs tristes nécessités de vie ; ils sont absorbés au point de ne pouvoir vivre en êtres humains, en êtres pensants. Moi, je vis de la vie du monde. Je suis avec enthousiasme le mouvement révolutionnaire de Russie, d'Allemagne, de France, de partout. Oui, je suis une fanatique et, ainsi que les martyrs, mon corps ne ressent pas la douleur quand ma pensée me transporte dans le monde de la révolution.
Emprisonnée entre ces murailles épaisses, je revis mon beau voyage de la Nouvelle-Calédonie. Jamais mon être n'a été si puissamment ému par le spectacle de la nature, que lorsque je voguais sur la sombre immensité de l'Océan, lorsque, au pôle Sud, j'assistais à une tempête de neige et que je voyais l'air blanc de neige et la mer noire dévorant les flocons qui tombaient à sa surface, alors que dans mon coeur vivaient les sanglantes journées de la défaite et la sublime explosion du 18 mars.
Je peuple ma solitude de milliers de souvenirs. Et mes chers Canaques ! quels barbares que les civilisés ! J'ai appris leur langue, leur musique, leurs chants ; j'ai vécu au milieu d'eux ; ils m'aimaient comme si j'appartenais à leur tribu. J'avais fondé une école ; en un rien de temps, j'apprenais à ces petits Sauvages à lire et à compter ; mais il faut vous dire que j'avais inventé une méthode spéciale à leur usage...
Louise Michel s'étendit longuement sur la question pédagogique qui l'intéresse si vivement.
– J'ai reçu une lettre du maire de Nouméa ; il me réclame pour que j'aille là-bas fonder des écoles. J'irai.
C'était émouvant d'entendre parler cette femme héroïque.
– Ah ! citoyenne, comme vous nous manquez !
– Ne me parlez pas de grâce ; je ne veux pas de grâce, jamais, à aucun prix.
– Ce ne serait pas une grâce que vous ferait le gouvernement en vous rendant la liberté dont il vous prive par la force. Un révolutionnaire, et c'est mon opinion mûrement réfléchie, ne doit pas reconnaître à la bourgeoisie le droit de le condamner ; il cède à la force énorme qui l'écrase, mais n'abandonne aucun de ses droits et si, après l'avoir enfermé, le gouvernement bourgeois lui ouvre les portes de sa prison, il ne lui fait pas une grâce, il lui restitue la liberté qu'il lui avait dérobée ; il lui doit même des réparations pour les mois de prison qu'il lui a fait faire. Je viens de terminer huit mois de prison et je compte en tirer dommages et intérêts le jour de la révolution. Songez donc, citoyenne, aux services que vous rendriez à la cause révolutionnaire si vous étiez libre.
– Non, je ne veux pas de grâce ; je ne sortirai de prison que si l'on donne une amnistie. Que ceux qui m'aiment ne me parlent jamais de grâce, ce serait me déshonorer.
– Jamais aucune grâce ne déshonorera Louise Michel recommençant le lendemain de sa sortie sa campagne de lutte révolutionnaire.
– Allons, cessons, je ne veux pas entendre parler de grâce. N'oubliez pas de m'apporter vos livres d'anthropologie et le Descent of man de Darwin, sa lecture fortifiera mon anglais.
Dites aux amis que je me porte bien. Adieu et au revoir.
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Le Socialiste, 26 septembre 1885
Un document très complet sur la commune de Paris pris sur le blog de El diablo
Cliquer sur l'image
"Je suis ambitieuse pour l'humanité ; moi je voudrais que tout le monde fût artiste, assez poète pour que la vanité humaine disparût."
Sources : libertaire Oléron franc-maçonnerie, enjolras.free, wikipédia, toupie.org
Caroleone