Los de abajo : Gouvernement légitime à Chéran
Publié le 7 Février 2012
Los de abajo
Gouvernement légitime à Chéran
Gloria Muñoz Ramirez
Etat du Michoacan, pour vous situer
Moins d’un mois avant que le gouvernement de Chéran, (sur le plateau purepecha de Michoacan), assume son mandat municipal en tenant un Grand Conseil, avalisé par un processus qui s’appuie sur le droit coutumier, la Patrouille Communale chargée de la sécurité a arrêté quatre véhicules qui transportaient du bois coupé illégalement dans les forêts communales.
En ce moment, la communauté est en état d’alerte maximale, dans l’attente d’une possible attaque des bûcherons braconniers de Capacuaro, dont ils ont arrêté les véhicules. « Nous sommes prêts à tout. Nous n’allons pas permettre d’autres agressions contre notre peuple ; nous avons doublé la sécurité du village avec les vigiles et les feux à chaque coin de rues», ont expliqué des membres de la communauté interrogés par téléphone.
Plus de 300 barricades qui protègent la communauté depuis le 15 avril dernier ont été réactivées après le jeudi 26, quand, fatiguée de voir les bûcherons braconniers saccager ses forêts la communauté a décidé de se défendre. C’est le jeudi 26 qu’ont été interceptées les quatre camionnettes qui transportaient environ 12 tonnes de bois coupé illégalement et qu’a été arrêté l’un des impliqués. En représailles, les bûcherons braconniers, qui, selon les accusations des autorités traditionnelles de Chéran, sont liés au crime organisé, ont arrêté trois membres de la communauté et les ont libérés après négociation.
Les interviewés préviennent qu’ils sont «prêts pour ce qui va suivre », car, indiquent-ils, nous ne nous laisserons plus faire, et tant que le gouvernement ne fera rien pour les arrêter, nous, nous continuerons à le faire». Leurs exigences, précisent-ils, sont : « Sécurité, justice et reconstitution de notre territoire ». Le travail qui s’annonce, ajoutent-ils, « nous devrons le faire à notre façon, car, là, il n’y a pas de retour en arrière possible, même si le gouvernement essaie de nous user et de temporiser».
La résistance contre l’abattage clandestin d’arbres à Chéran a connu son moment le plus critique le 15 avril dernier. Elle avait commencé en 2008 lorsque la dévastation s’était énormément accrue sur les coteaux de Pacuacaracua. Jusqu’à présent, plus de 80% de la forêt (soit plus de 15 000 hectares) ont été totalement détruits ; un désastre accompagné d’une vague de terreur, car les braconniers –qui venaient de Capacuaro, Tanaco, Rancho Casimiro, San Lorenzo, Huecato, Rancho Morelos y Rancho Seco- ravageaient la région avec des armes de gros calibre. Jusqu’à ce qu’on dise : « On en a marre de baisser la tête ».
Récemment, et comme fruit d’une lutte infatigable de neuf mois, il leur a été reconnu le droit légitime d’élire leurs autorités traditionnelles au sein d’un Grand Conseil, et, bien qu’officiellement, il n’entre en fonction que le 5 février 2012, il est déjà en charge de la situation critique actuelle.
Traduction : Chelmi
losylasdebajao@yahoo.com.mx - http://desinformemonos.org
http://www.jornada.unam.mx/2012/01/28/index.php?section=politica&article=015o1pol&partner=rss
Retrouvez les Purépechas sur cocomagnanville