Les paras et la police sont entrés dans San Juan Copala... 31 juillet 2010

Publié le 12 Août 2010

Communiqué paru sur le site de la Radio Sabotaje.

 

L’EZLN, ou Armée Zapatiste de Libération Nationale, aurait été créée par Zapata au début du ving­tième siècle. Elle serait réap­pa­rue en 1994, lors de la prise de San Cristobal de las Casas.

 

Pour sim­pli­fier beau­coup, l’EZLN défend aujourd’hui les peu­ples du Chiapas en lutte, qui se regrou­pent dans des com­mu­nau­tés indi­gè­nes auto­no­mes. Là, les popu­la­tions indi­gè­nes défen­dent leurs droits, et met­tent en oeuvre l’accès à l’éducation, à la santé... La « logi­que » capi­ta­lise y est reje­tée. Ils repré­sen­tent désor­mais un des plus grands essais alter­mon­dia­lis­tes...

 

Inutile de pré­ci­ser que la guerre contre les narcos est une façade sur laquelle se concen­tre le monde entier, pour faire oublier celle contre les zapa­tis­tes. Inutile non plus de pré­ci­ser que la résis­tance zapa­tiste n’est pas du goût des diri­geants, qui essaient tant bien que mal de les anéan­tir. Force est de cons­ta­ter qu’ils ne par­vien­nent pas à leur but, il suffit d’obser­ver les pan­neaux indi­quant l’entrée dans les ter­ri­toi­res zapa­tis­tes : « esta usted en ter­ri­to­rio zapa­tista en rebel­dia, aqui el pueblo manda y el gobierno obe­dece » (« vous entrez en ter­ri­toire zapa­tiste en lutte, ici le peuple com­mande et le gou­ver­ne­ment obéit »).

La com­mu­nauté de San Juan Copala était depuis quel­ques temps encer­clée et sous blocus, dirigé par les para­mi­li­tai­res. Une cara­vane d’huma­ni­tai­res qui a voulu y entrer a été mitraillée, bilan : 2 morts. Il y a plus long­temps, lors­que les para y sont entrés, l’EZLN a réussi à les chas­ser et à repren­dre le contrôle de la com­mu­nauté.

Depuis le 31 juillet 2010, mal­heu­reu­se­ment, les para sont entrés. Et tou­jours pas res­sor­tis... On n’a pas plus de nou­vel­les. Une com­bat­tante a dis­paru. Deux femmes ont été bles­sées gra­ve­ment (l’une d’entre elles, si elle survit, ne pourra peut-être plus jamais remar­cher...).

 

Les radios asso­cia­ti­ves, très pré­sen­tes, nous don­nent des nou­vel­les de ce qu’il s’y passe quand elles le peu­vent. Parmis elles, Radio Sabotaje.

“Par dif­fé­rents moyens, on nous rap­porte que la police d’État est entrée il y a quel­ques heures dans San Juan Copala, et qu’avec des mem­bres de l’orga­ni­sa­tion priísta-para­mi­li­taire Ubisort, ils ont pris l’hôtel de ville de la muni­ci­pa­lité auto­nome. Malgré le fait que depuis plu­sieurs mois, la com­mu­nauté est encer­clée et est sous le feu des para­mi­li­tai­res d’Ubisort, malgré les assas­si­nats de Jiri Jakkola et de Bety Cariño par les mains des para­mi­li­tai­res, malgré le blocus qui, récem­ment, a empê­ché l’entrée de la Caravane de la Paix, le gou­ver­ne­ment et la police s’étaient main­te­nus dans l’ombre. Maintenant qu’Anastasio Juárez Hernández, frère de Rufino Juárez Hernández le lider d’Ubisort, a été tué lors d’un affron­te­ment entre un groupe de chauf­feurs de taxis à Santiago Juxtlahuaca, dans des faits exté­rieurs à la muni­ci­pa­lité, ils ont pro­fité de la situa­tion pour essayer de rompre, par le biais de la vio­lence para­mi­li­taire et ins­ti­tu­tion­nelle, le pro­ces­sus d’auto­no­mie des cama­ra­des tri­quis de San Juan Copala.

 

Communiqué de la muni­ci­pa­lité auto­nome inci­tant au res­pect, avant que la police n’entre dans la muni­ci­pa­lité quel­ques heures plus tard :

Bulletin urgent :

Le gou­ver­ne­ment menace d’enva­hir les com­mu­nau­tés de la Municipalité Autonome au pré­texte d’arrê­ter les cama­ra­des injus­te­ment inculpés dans l’assas­si­nat d’Anastasio Juárez, agent muni­ci­pal placé par Ubisort, ladite orga­ni­sa­tion sociale qui a sou­tenu un affron­te­ment hier, le 29 juillet, à Juxtlahuaca, avec un groupe de chauf­feurs de taxis...

 

AUX MÉDIAS

 

AUX ORGANISMES DES DROITS HUMAINS

 

AUX ORGANISATIONS SOCIALES

 

AU PEUPLE DE OAXACA ET DU MEXIQUE

 

Nous nous diri­geons vers vous pour vous mettre au cou­rant des pos­si­bles bar­ba­ries que le gou­ver­ne­ment d’Ulises Ruiz pré­tend com­met­tre contre la Municipalité Autonome de San Juan Copala dans le but de faire dis­pa­rai­tre ce projet auto­nome, qui résiste digne­ment devant l’encer­cle­ment para­mi­li­taire d’Ubisort et de Mult.

 

Depuis mardi, dans la com­mu­nauté de Sabana Copala, des mem­bres d’Ubisort ont privé de leur liberté des chauf­feurs de taxis de la muni­ci­pa­lité Santiago Juxtlahuaca qui avaient porté un toast au ser­vice public, puis qui, selon les accu­sa­tions, avaient endom­magé deux dra­peaux de ladite orga­ni­sa­tion, laquelle exige la répa­ra­tion des dom­ma­ges.

Le pro­blème s’est accen­tué hier, 29 juillet 2010, entre Ubisort et les chauf­feurs, pro­vo­quant des dom­ma­ges maté­riels et des crises de ner­vo­sité chez cer­tai­nes per­son­nes, crises dues aux 2 fusilla­des recen­sées à Santiago Juxtlahuaca. C’est à propos de ce pro­blème qu’ils pré­ten­dent inculper les cama­ra­des de la Municipalité Autonome comme des assaillants directs d’Anastasio Juárez lors de son assas­si­nat.

De vive voix, nous infor­mons tous les cama­ra­des qui sont atten­tifs à de tels situa­tions que le gou­ver­ne­ment est en train de cher­cher un pré­texte pour arrê­ter les cama­ra­des et ainsi en finir avec tout ce tra­vail de lutte.

 

Nous cla­mons que, en tant que projet auto­nome, nous ne pla­çons pas de grands espoirs dans le gou­ver­ne­ment élu ce 4 juillet 2010 der­nier, nous sommes atten­tifs aux agis­se­ments qu’il va pou­voir avoir devant tant d’injus­tice, de cor­rup­tion, de répres­sion, d’impu­nité, de pillage des biens du peuple, mais sur­tout devant tous ces crimes que le gou­ver­ne­ment actuel a généré dans notre État.

 

Nous avons une cama­rade dis­pa­rue, et la répres­sion conti­nue, les atta­ques conti­nuent dans San Juan Copala, les fusilla­des n’ont pas cessé, et nous avons peur pour nos cama­ra­des mena­cés de mort.

Nous crai­gnons l’inva­sion mili­taire dans la région triqui car nous en avons déjà fait l’expé­rience dans nos grands luttes simi­lai­res... quand les mili­tai­res entrent, ils rasent tout.

Nous avons peur pour nos enfants, nos femmes, nos vieillards et pour toute la com­mu­nauté en géné­ral.

 

Nous sommes atten­tifs à toutes les actions.

 

30 JUILLET 2010 SAN JUAN COPALA, OAXACA

 

« Un peuple cons­cient, sera tou­jours un peuple rebelle » Municipalité Autonome de San Juan Copala.”

P.-S.

Source : Radio Sabotaje

Et pour plus d’informations : Radio Insurgente Radio Zapatista Enlace Zapatista Zezta International

 

 

 

 

 

 

http://rebellyon.info/

 

 

 

 

 

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Mexique, #indigènes et indiens

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C
<br /> ...quelquefois la rage du peuple peut armer les mains et vaincre m^me des ennemis surarmés !!<br /> <br /> <br />