Les collines de Pagnol sous protection
Publié le 5 Janvier 2010
Environnement. Michel Villeneuve, ex membre du conseil scientifique du GIP des Calanques, vient de créer un comité de sauvegarde du Garlaban. Objectif : préserver
un cadre unique.
« J’ai créé ce comité pour empêcher que ce massif emblématique de la Provence en général et de la région marseillaise en particulier ne soit dénaturé et livré, à
terme aux promoteurs. » Ce verdict émane de Michel Villeneuve, scientifique reconnu sur la place marseillaise, qui ne supporte pas le grignotage d’un massif adulé par des millions de touristes
chaque année, celui du Garlaban.
Cette décision a été provoquée, selon ce chercheur au Centre national de recherches scientifiques, par le refus du président du GIP des Calanques Guy Teissier, député maire du 5e secteur de
Marseille, d’inclure le massif du Garlaban dans le projet de Parc national des Calanques.
Cette occultation du massif, qui borde à la fois Marseille dans la vallée de l’Huveaune et Aubagne dans la communauté du Pays d’Aubagne et de l’Etoile, a motivé sa démission du conseil
scientifique dont il était l’un des membres fondateurs, entraînant de fait la création de ce comité baptisé CSG (Comité de sauvegarde du Garlaban).
« Sur les Calanques, avec d’autres scientifiques, nous avons effectué un gros travail sur le fond pour que l’on entende nos propositions, et en définitive, ce qui devait être retenu n’a pas
été pris en compte. »
Michel Villeneuve est attaché au Garlaban pour deux raisons qui lui paraissent essentielles. La première tient à l’intérêt culturel et historique des collines de Pagnol où se situent les lieux
mythiques de ses romans et des films tournés dans cette région. La seconde est d’ordre écologique, car le massif du Garlaban est un lieu unique géologique dans lequel on peut lire, strate après
strate, l’histoire de la Provence. De plus, faune, flore et espèces rares y sont concentrées.
« Ce qui me fait le plus mal, explique encore ce membre d’Alliance écologique, qui revendique indépendance et objectivité, c’est que le grignotage urbain continue, notamment du côté de Lascours
avec la profusion de villas, au fond du vallon du Logis Neuf ou à la Treille où le mitage est permanent. »
Curieusement, le directeur de recherche au CNRS n’inclut pas le massif de l’Etoile dans cette ceinture verte à protéger réclamée par nombre d’associations de défense de l’environnement sur
Marseille. Mais, là encore, Michel Villeneuve revient au Garlaban : « Ne pas protéger ce massif est une faute grave. Or, ce massif ne l’est que partiellement par des programmes de protection de
la nature qui risquent de voler en éclats sous la pression des promoteurs immobiliers. C’est pourquoi nous voulons sensibiliser et agir dans ce domaine avant qu’il ne soit trop tard. »
STEPHANE REVEL ( journal la marseillaise)