Le CODECI exige la justice pour Catarino

Publié le 30 Octobre 2010


Nous lutterons avec ténacité pour l'obtenir.

Vendredi dernier, 22 octobre 2010, deux balles, aussi lâches que l'a
toujours été l'intimidation violente du pouvoir de l'État d'Oaxaca, ont
cinglé les terres de la Cuenca oaxaquègne, pinçant en même temps des
milliers de cœurs de cette région et d'autres parties du pays. Ces balles
ont tenté de brider les luttes et les rêves de Catarino Torres Pereda, et
ont fini par lui arracher la vie.

En tant que projet en cours de construction nationale, le Comité de
défense citoyenne, encore sous le coup de la stupeur et de la rage, fait
appel aujourd'hui à la dignité que nous nous sommes forgée, malgré la
persécution incessante et les coups officiels que nous subissons depuis
1998.

C'est avec cette rage digne que nous condamnons le lâche crime contre
notre frère, l'inoubliable Catarino Torres, que nous refusons le grave
état de choses dans lequel ils veulent nous plonger et étouffer les
dirigeants politiques d'Oaxaca et du pays. Face à cela, nous nous sommes
réunis pleins de douleur devant le cadavre de notre dirigeant historique
et moral, car à partir d'aujourd'hui nous assumons son héritage comme le
symbole et la motivation de la lutte que nous tous, des dizaines de
dirigeants communautaires et régionaux des États où le CODECI a travaillé
ces dernières années, devrons poursuivre. Nous avons décidé de condamner
cet acte.

Nous lançons un énergique appel à l'État mexicain à arrêter la violence
politique, la persécution à allures de sale guerre dans l'État d'Oaxaca,
et le terrorisme officiel contre la dissidence politique, produits des
batailles féroces et sanglantes pour le pouvoir politique dans notre État
et dans le pays.

Ainsi, nous annonçons que nous allons donner toute leur dignité aux
paroles et aux luttes de notre compañero Catarino dans sa démarche de
rébellion joyeuse, si pleine d'initiatives civiles et d'action radicale.
Nous poursuivrons ses rêves de justice, de liberté et de démocratie à
partir de la libre détermination communautaire.

Nous exigeons que le ministère de la Justice de la République se charge de
cette affaire le plus vite possible, que se fasse immédiatement la justice
et que s'établissent les bases pour en finir avec tant d'impunité qui nous
maintient, tant les organisations sociales et populaires que la société
dans son ensemble, dans un état permanent d'angoisse.

Nous dénonçons cette mort comme un crime politique, car il ne peut exister
d'autre mobile. Le prouvent les incessantes menaces et l'incessante
persécution politique dont Catarino en particulier a été la cible au cours
des douze dernières années, parce qu'il était à la tête d'innombrables
luttes pour la terre, pour la justice, et pour la construction d'un projet
d'organisation alternative au (dés)ordre social en vigueur.

Nous remercions pour leurs marques de solidarité les groupes, les
personnes, les journalistes, les universitaires et les organisations qui
nous ont apporté leurs paroles et leur soutien moral, ratifiant ainsi
notre travail incessant pour obtenir justice pour notre compañero et
justice pour Oaxaca.

AVEC RAGE ET DIGNITÉ !

Comité de défense citoyenne (CODECI)
Lundi 26 octobre 2010
Tuxtepec, Oaxaca.

Traduit par el Viejo.

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Mexique

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Commenter cet article
C
<br /> c'est vrai que l'actualité est riche dans cette partie du monde, mais c'est très négatif!!<br /> <br /> <br />