Larves et insectes comestibles bientôt au menu ?
Publié le 27 Février 2013
Comme le dit la sagesse populaire :
« La petite bête ne mangera pas la grosse »
Après cette délicate introduction, nous pouvons donc aborder ce thème en toute sérénité.
Tout d’abord, sachez que le fait de manger des insectes porte un nom : l’entomophagie.
Oui, je sais, ça fait un peu rébarbatif mais néanmoins ces pratiques que je suis amenée à rencontrer au détour de mes recherches indigènes au Mexique et en Amazonie principalement sont des pratiques qui permettent de maintenir les peuples originaires en bonne santé en leur fournissant une source de protéines non négligeable.
Et tout en blaguant hier sur ce thème, au détour de mes recherches encore sur la toile, je découvre que ce procédé est en train de devenir une source de recherches et d’investissements pour les occidentaux que nous sommes.
Et pour le développement des pays sous-développés également ce qui coule de source.
Pour étayer mon propos, je vous mets sur une piste : la malbouffe et les scandales des dernières décennies concernant l’élevage en général , les procédés mafieux dont on prend connaissance actuellement, les gros problèmes d’abus sur la traçabilité en UE, bref, les sources de protéines des gens dits civilisés ne sont plus ce qu’elles étaient.
Ma pauv’dame tout fout l’camp.
Et même le poisson on ne peut plus s’y fier évidemment, entre celui qui est élevé avec les farines animales pourries et infestées par toutes sortes de joyeusetés, le poisson sauvage lui est un réservoir de métaux lourds qui plombent bien notre appétit.
Alors, pourquoi ne pas se tourner encore une fois vers l’exemple donné par nos petits peuples autochtones, après tout, ils ne sont pas si bêtes que ça et quand ça arrange les civilisés, on est bien contents de se rappeler leur existence.
Voici ce que je trouve hier sur la toile ( un article de 2011)
L’UE encourage à manger des insectes
Vous reprendrez bien un peu de cette poêlée de sauterelles? Et de ce consommé de scorpion? Les médias ont beau se repaître de sujets peu ragoûtants sur la consommation d'insectes, cette dernière pourrait bel et bien se populariser: après les Nations-Unies, c'est au tour de l'Union européenne investit 3 millions d'euros dans la promotion de ce mode d'alimentation, tout en priant les gendarmes nationaux, comme la Food standard agency britannique, d'enquêter sur l'entomophagie, pour détailler ses qualités et sa sécurité en matière alimentaire. La Commission a fait un appel d'offre auprès d'instituts de recherche.
Et puis, toujours par hasard, je découvre ça :
Archipélago restaurant
Les restaurants d’insectes, oui oui ça existe ( mais pas encore en France apparemment, une bonne idée pour vous )
Au Pays-Bas : Bugsacademy
A Londres : Archipielago restaurant ICI
Et puis aux Usa, Laos, Thaïlande bien évidemment pour ceussent qui voyagent loin.
Maintenant venons-en aux recommandations de la FAO ( food and agriculture organization, Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture », une organisation des Nations unies)
Pour environ 2,5 milliards de personnes, principalement en Afrique, en Asie et en Amérique latine, se nourrir d'insectes fait partie du quotidien, de la même manière que manger de la viande ou du poisson. Plusieurs espèces d'insectes telles les larves de charançon ou les termites grillées, sont même en fait considérées comme des mets délicieux.
Rôle de la FAO dans la promotion des insectes comestibles
Le Département des forêts de la FAO a pris des mesures pour attirer l'attention sur cette source de nourriture précieuse, en présentant l’ensemble des activités développées à travers le monde dans ce domaine, en proposant une stratégie de communication (publication et congrès), et en décrivant les diverses catégories d'insectes qui constituent une source viable de protéines. Une réévaluation de la ressource alimentaire est cependant nécessaire dans le monde en développement, tandis que la technologie de traitement des insectes des occidentaux doit être développée afin d'en faire un aliment acceptable par le consommateur. Cependant, progressivement, on voit qu’il devient de plus en plus envisageable d'utiliser les insectes comme source de nourriture, comme en témoigne l’article paru dans Science en 2010 et par la large couverture médiatique donnée à ce sujet depuis.
En savoir plus sur le site de la FAO
Manger des insectes peut aussi avoir une autre utilité : se débarrasser des parasites sans pour autant avoir à traiter ses champs avec les terribles produits monsanto !!
Et ce n’est pas une bonne idée ça !
Et puis si l’on a la chance d’avoir des poux sur la tête, qui sait, croquer un poux ça remplit une dent creuse. Ca doit être bon, les singes le font, ne sont-ils pas nos ancêtres ?
Allons un peu plus loin
De nombreux peuples ont consommé des insectes parfois considérés comme friandises.
On recense :
1417 espèces de 628 genres et 112 familles
Qui sont consommés par:
3000 ethnies différentes.
L’homme ingurgite à son insu 500 grammes d’insectes en moyenne par an dissimulés dans les fruits, les confitures de framboise ou le pain.
Mais attention, tous les insectes ne sont pas consommables loin de là !
Les groupes d’insectes les plus consommés :
- Les coléoptères (cerambycidae et scarabaecidae)
- Les lépidoptères ( sous forme de chenille ou chrysalide)
- Les hyménoptères (meliponidae)
- Les orthoptères (acrididae)
- D’autres groupes dont les termites (isoptère) et les hémiptères
Cinq exemples d’insectes comestibles
Le ver de palmier
Le ver de palmier vit et se nourrit de la pulpe du tronc du palmier (d’où son nom).
En Nouvelle-Guinée les vers de palmier sont grillés à la broche pour célébrer des occasions spéciales. Ils sont mangés vivants ou cuits dans de nombreuses régions de la Nouvelle-Guinée, notamment parmi les Asmat , Korowai et Kombai, peuples du sud de Nouvelle-Guinée. Les Larves ont un goût se rapprochant du bacon ou de la viande en général.
Les fourmis tisserandes
Les fourmis tisserandes et leurs œufs sont consommés comme un mets délicat dans la région du nord de la Thaïlande. Leur goût épicé améliore la saveur des plats tels que les salades et sont également consommés frais ou cuits avec un peu d’assaisonnement.
Le scorpion doré de Mandchourie
Mesobuthus martensii ou scorpion doré de Mandchourie. Pour les rendre comestibles, les scorpions doivent tout d’abord être frit. Un processus qui permet de neutraliser leur poison ; la queue étant, ironiquement, la partie la plus nutritive de l’animal. En Chine, les scorpions frits sont un plat traditionnel et sont consommés sous forme de snack. Sur les marchés de Pékin ou Shanghai, ils se présentent souvent sous au bout d’une pique à brochette, prêt à être croqué. Le scorpion comestible a un goût étonnant qui rappelle celui du pop-corn, légèrement épicé, avec un arrière-goût de bacon.
Chenilles espèce sapelli ( Afrique)
Espèce Sapelli, ou Imbrasia oyemensis. Elles évoluent principalement en Afrique centrale et de l’ouest où elles sont consommées depuis toujours par les populations locales, notamment les Pygmées. Cette espèce de chenille tient son nom du fait qu’elle tombe de l’arbre Sapelli (Entandrophragma cylindricum) pendant la saison des pluies. L’explication de ce phénomène étrange est simple : leurs pattes n’adhèrent plus aux feuilles de l’arbre rendues glissantes. Une fois qu’elles sont « tombées du ciel », il n’y a plus qu’à les ramasser. Les chenilles Sapelli se nourrissent principalement du feuillage des arbres et des arbustes. Elles muent à intervalles réguliers, habituellement quatre à six fois avant d’entrer dans le stade de chrysalide, puis de se transformer en papillon.
Punaise d’eau géante
La punaise d’eau géante fait partie d’une famille d’insectes communément appelés scorpions d’eau (Dont le nom Thaï est <Meangda>) pour leur ressemblance superficielle avec les scorpions. Les punaises d’ eau sont des carnivores. Elles capturent leurs proies avec leurs pattes avant de les aspirer avec les fluides corporels. Elles ont aussi la capacité d’infliger des morsures douloureuses. Elles utilisent le siphon de leur queue en le laissant à la surface afin de pouvoir respirer sous l’eau. La punaise d’eau géante est utilisée principalement pour son arôme particulier dans la cuisine Thaï et au barbecue. Les ailes extérieures et les pattes ont été retirées en laissant le corps comestible.
D’autres exemples de traditions du monde
Au Mexique
SL Robertson.com ,Chapulines
Gusanos (image)
Les chapulines sont des sauterelles grillées que l’on trouve facilement sur tous les marchés du Mexique.
Les gusanos (chenilles de l’agave ou maguey) sont consommées mixées avec du sel et du piment « sal de gusano » et accompagnent le petit verre de mezcal. On peut les manger frites et la larve se trouve bien souvent au fond des bouteilles de mezcal.
A La Réunion
Les nids de guêpes maçonnes (polistes hebraeus) sont recherchés sur l’île. Les larves sont consommées frites ou en rougail.
A Madagascar
B.navez
La larve la plus prisée est celle d’une guêpe locale, polistes hebraeus qui se récolte avec le nid. Elles se consomment frites au beurre d’ail et persil.
En Colombie, les yukpa (améridiens) consomment 25 espèces différentes d’insectes.
En Indonésie
Fourmi tisserande (museum de Toulouse)
Les larves, prénymphes et nymphes des formes de fourmis tisserandes sont consommées frites avec des épices et accompagnent le riz.
Au Japon
55 espèces d’insectes (sauterelles, larves de scarabées mais surtout frelons et guêpes) sont consommées. Les nymphes de guêpes vespula sont bouillies avec du saké, du sucre, de la sauce soja et mélangées à du riz, sous forme de sushi parfois.
Au Laos
Deux espèces de grandes araignées sont appréciées dont nephila pilipes qui est mangée crue ou rôtie.
En Australie
Fourmis pot de miel (image)
Les ouvrières des espèces de fourmis dits « fourmi pot de miel « (camponatus) qui conservent leur miellat dans leur abdomen sont apprécies des aborigènes pour qui ce sont des sucreries.
En Nouvelle Calédonie
Le ver de bancoule (larve de 8 cm de long et 2 cm de diamètre) se nourrissant du bois de bancoulier est très apprécié.
Au Malawi
ver mopane (Jacky R)
La consommation de chenilles de Gonimbrasia belina et de Gynanisa maja, dans le parc de Kasungu, se fait de mi-octobre à décembre, au moment de l’année où les réserves alimentaires sont au plus bas. De plus, l’autorisation, par les responsables du parc, de la récolte des chenilles contribue au maintien de la biodiversité.
République du Congo
La consommation de chenilles autour de Brazzaville a été estimée à 30 grammes par jour et par personnes. On trouve sur les marchés notamment des orthoptères ; la larve de Rhynchophorus phoenicis est très recherchée et se vend à un prix élevé.
Des avantages qui ne laissent pas indifférents
- D’évidentes sources de protéines « Dans 100 grammes de chenilles séchées, il y a environ 53 grammes de protéines, 15 pour cent de lipides et 17 pour cent d’hydrates de carbone. Leur valeur énergétique s’élève à environ 430 kilos calories pour 100 grammes. Les insectes présenteraient également une proportion plus importante de protéines et de lipides que le bœuf et le poisson avec une forte valeur énergétique. »
- les insectes représentent prés de 80% de la biomasse animale de la planète. A défaut d’être petits, n’oublions pas que ces insectes représentent un des maillons les plus élémentaires de la chaine trophique, ce qui explique pourquoi ils se reproduisent en nombre et de manière rapide.
- Les insectes fournissent des services essentiels comme la pollinisation, l’élimination du fumier, la lutte contre les ravageurs. L’utilisation durable des insectes comestibles peut contribuer à la conservation des ressources naturelles, jouer un rôle précieux dans la conservation de la biodiversité.
- L’utilisation d’espèces ravageuses des cultures peut être une alternative à l’emploi des pesticides.
- Lutte contre l’effet de serre : L'agriculture d’élevage produit 18 % du dioxyde de carbone et 64 % des émissions d'ammoniac produits par l'homme. Une étude en 2010 sur cinq espèces d’insectes Tenebrio molitor, Acheta domesticus, Locusta migratoria, Pachnoda marginata, et Blaptica dubia révèle qu'ils émettent 99 % de gaz à effet de serre en moins par rapport aux bovins.
- C’est une bonne source d’alimentation ( pour les hommes, le bétail, la volaille, les poissons), ils sont très sains et nutritifs constituant une excellente source de protéines, matières grasses et micronutriments.
- Les insectes peuvent être source d’alimentation saine et durable pour les animaux. Ils peuvent se substituer aux graines et huiles dont les prix ces dernières années augmentent considérablement, ils peuvent être élevés sur les tas de fumier directement. A petite échelle, les fermiers utilisent la mouche soldat noire et les asticots.
- En plus de nourrir les populations souffrant de la faim sur la planète, ils peuvent fournir des activités générant des revenus basés sur la vente des insectes récoltés dans la nature (forêt principalement)
- Nourrir une population mondiale croissante en consommation et de plus en plus exigeante demande une production alimentaire en augmentation constante. Cela contribue inévitablement à la pression exercés avec les engrais, la production d’énergie, la production de gaz à effet de serre, tous effets nocifs pour notre environnement. Les insectes procurent une source alternative de protéines qui devient urgente à penser.
Des inconvénients qu’il convient de bien garder à l’esprit
- Le prix très excessif actuellement : en moyenne 7 euros voir plus pour quelques insectes (voir sur le site insectes comestibles, lien en bas)
- L’élevage intensif d’insectes peut détériorer considérablement les écosystèmes
- Les insectes comestibles peuvent être porteurs de maladies s’ils ne sont pas issus d’élevages contrôlées ( et encore !!)
- L’élevage d’insectes sauvages domestiqués conduira à la disparition de la variété sauvage comme cela s’est passé pour des espèces de vertébrés et d’invertébrés. Par exemple, le cas du bombyx (ver à soie) qui n’existe plus à l’état sauvage.
- Dernier inconvénient non des moindres : BEURK !! : restez donc avec ce sentiment de dégoût qui est bien la seule barrière qui pourra s’opposer au développement de cette pratique.
Mon avis en conclusion
Non content de surproduire une nourriture de qualité médiocre à une population demandeuse de toujours plus de protéines, le capital et ses valets se tournent à présent vers d’autres sources alternatives.
Vous remarquerez dans la liste d’avantages que j’ai cités sur cet article au sujet de la consommation d’insectes comestibles, on retrouve bien là une logique capitaliste qui avance déguisée sous le couvert de l’humanitaire de la FAO, organisme, qui rappelons-le dépend des nations unies (ce qui ne garantit pas du tout sa fiabilité).
Ils ont saccagé l’environnement, ont produit de la viande d’élevage salopée par les produits chimiques et truffée de magouilles mafieuses, ils ont pollué nos sols, nos céréales, notre air, bloqué le système germinatif de nos semences, pollué l’eau des océans, nourrit les poissons d’élevage avec des excréments déguisés en farine, en bref contaminé toute la chaîne alimentaire pour du fric !!
A présent, force est de constater que l’échafaudage branle du chef et qu’il va falloir trouver un créneau plus juteux, voire plus croustillant, miam les bonbons de scorpion, les steaks à cheval qui courent tout seul sur leur lit de charançons !!
Préparez vos papilles les amis, et surtout enlevez la fonction gustative car l’arrière-goût du système capitaliste qui a flairé le filon pourrait être encore une fois bien amer !
Non, ce qui est bon pour des populations autochtones dans le cadre d’une alimentation de subsistance bien souvent n’est pas forcément bon pour une population civilisée .
Arrêtons de déshabiller les peuples de leurs traditions qui ne font aucun mal à la planète pour en faire un système où le fric est au bout de la chaîne et dans lequel on n’a pas mesuré les conséquences sur la santé.
Je vous ai mis sur cet article des inconvénients liés à cette pratique de consommation, cette liste est très éthérée car sur le net il n’y a pas beaucoup d’opposition et l’on ne parle pas des inconvénients, tiens, ce serait trop simple d’offrir au consommateur deux points de vue opposés, c’est le but de cet article.
En France existe une société qui commercialise des insectes, c’est la première sur notre territoire, vous y trouverez de quoi découvrir les petites bêtes avec des sachets découverte, des bonbons, des sucettes, des recettes, bref de quoi aiguiser votre curiosité à défaut d’ouvrir votre appétit
Insectes comestibles.fr
Caroleone qui vous dit : Bon appétit bien sûr !
Sources : wikipédia, FAO, insectes comestibles