Il y a une rénovation des forces de gauche sur le registre ethnique et non sur le registre de classe
Publié le 25 Avril 2010
Lu dans la revue de "desinformemonos, que vous n'arrivez pas à voir à cause du lmien qui ne fonctionne pas :
Chico de Oliveira
« Il a y une rénovation des forces de gauche sur le registre ethnique et non sur le registre
des classes. »
São Paulo, Brésil. Un des principaux intellectuels de tradition marxiste au Brésil, le
sociologue Francisco de Oliveira, plus connu sous le nom de Chico de Oliveira, est
un analyste politique qui n’économise pas ses critiques envers quelque courant qu’il
soit, y compris la gauche. Il dit que « le devoir d’un intellectuel c’est de remuer le
couteaau dans la plaie ». C’est ainsi qu’il explique les fortes critiques envers l’actuel
gouvernement du Brésil et sa en rupture avec le parti des travailleurs (PT),
au début du premier mandat de Lula, en 2003. Extrait de l’interview réalisée par
Spensy Pimentel, Joana Moncau et Gabriela Moncau. Photo : Gabriela Moncau
Quelles sont les caractéristiques qui marquent l’Amérique latine en ce moment et
comment sont-elles diff érentes de la crise du XXe siècle ?
Analysions la crise de 1930, par exemple, elle a ouvert beaucoup de fronts en Amérique
latine. Certains pays sont entrés dans un processus d’industrialisation, qui est
toujours le chemin qui mène au capitalisme.
C’est toute une période pendant laquelle les forces nationales profi tent de la crise pour défendre leurs intérêts et les impulser en vue d’une domination économique
et politique. L’Amérique latine passe actuellement par un processus très
interessant car il y a eu une rénovation des forces de gauches, pas sur le registre des
classes sociales mais sur le registre ethnique.
La gauche latinoamericaine a découvert en retard la problématique ethnique.
Comme disait Beth Lobo (une sociologue et féministe Brésilienne, 1943-1991) quand
elle discutait des classes et des sexes : « La classe est fondamentale, mais la classe a
un sexe ». La classe est fondamentale, mais elle est ethnique. Tu ne peux pas faire appel
seulement à des valeurs universelles.
Ce n’est pas le cas du Brésil...
Ce n’est pas le cas du Brésil, ni celui de l‘Argentine. Le cas de l’Argentine est une
renaissance après une crise très profonde, dans laquelle les fameux piqueteros ont
été très importants. Ce ne sont pas des mouvement sociaux de nature ethnique,
bien que l’Argentine soit aussi une société profondément indigène.*
Ce processus par lequel passe l’Amérique latine, peut-il rompre avec la tradition de
soumission aux États-Unis du nord ?
Le paradoxe de l’Amérique latine est le suivant : la garantie pour les autres pays
de continuer dans les processus contre les États Unis réside dans la croissance du
Brésil. Si l’économie Brésilienne continue à grandir, elle pourra servir pour soutenir
et aider l’économie des autres pays d’Amérique latine. En même temps il y a
le risque que le Brésil devienne impérialiste.
On n’est pas loin de ça. Seule une action politique décisive peut freiner ce
processus.
Justement, les mouvements à caractères ethniques sont ceux qui revendiquent
des territoires, des ressources naturelles comme le gaz et l’eau en Bolivie, le pétrole
en Equateur, par exemple. Cela serait-il une combinaison explosive car le Brésil est
déjà très avancé dans ce processus de nationalisation des ressources naturelles ?
Le risque est exactement celui-là : l’impérialisme, en particulier en relation avec les
pays les plus faibles. L’impérialisme réside dans les réserves, les matières premières,
le pétrole.
Pour terminer, quelle est la pertinence, si vous en voyez une, d’un projet de commnication alternatif comme Desinformémonos ?
Les gens ne se connaissent plus completement. Le Brésil existe en soutenant
l’Amérique latine. Nous parlons le portugais,eux parlent l’espagnol et certaines
îles des caraïbes parlent anglais ou français. Le portugais et l’espagnol sont des
cousines et pourtant il y a une énorme barrière entre ces langues. Donc, dans
ce sens il est nécessaire de recréer de la communication.
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