Honduras / Salvador : Le peuple Lenca
Publié le 12 Juin 2012
LES LENCAS
Lenca family in Azacualpa. Photo by Anne Chapman.
Groupe ethnique méso-américain qui est présent au Honduras et au Salvador depuis l’époque précolombienne.
Population :
- Honduras : environ 100.000 (1990)
- Salvador : environ 37.000
Au Honduras ils vivent dans les régions montagneuses de la Paz et Intibuca , Lempira ainsi que dans le sud-est de Gracias. Les communautés sont situées dans les zones les plus élevées du Honduras, à 1600 mètres d’altitude sur des terres improductives.
Langue : Lenca, du groupe linguistique macrochibcha
Il ne reste plus que 45 mots de la langue lenca, mots qui désignent principalement des animaux ou des lieux.
Malgré l’acculturation et le métissage les lencas ont conservé leur culture traditionnelle.
Avant la colonisation
Avant l’arrivée des colons les lencas étaient nombreux et vivaient dans différents groupes : les cares, les cerquis, les potons et les lencas. Ces populations éloignées par de grandes distances n’en étaient pas moins unies par les liens culturels et l’histoire commune.
Résistance à la colonisation : le cacique Lempira
Ce furent des résistants acharnés à l’occupant pendant une vingtaine d’années.
Le cacique Lempira avait réussi à constituer une armée de 30.000 combattants venant de toutes les communautés lencas( 200 tribus rivales). La lutte de Lempira dura 6 mois, toute la terre des lencas s’était soulevée et révoltée selon un chroniqueur espagnol.
Cette lutte se termine à la mort de Lempira en 1537. Lempira est devenu le héros des luttes amérindiennes contre le colonisateur, sa statue est présente dans tous les villages autour de Gracias.
Statue de Lempira
Lenca father and children in La Esperanza, near the border with El Salvador.
Photo by Gianluca Di Santo from www.whitetara.org
Mode de vie
Agriculture
Ils cultivent le maïs, le café, le cacao et les haricots, vivent de chasse en groupes isolés et complètent leurs revenus par la vente d’artisanat (vannerie et poterie)
Autrefois les communautés étaient endogames et indépendantes politiquement, dirigées par un cacique qui était assisté par un conseil. Les caciques constituaient les corps d’autorité étendue à toute la commune. Elle était politique et culturelle reposant que les charges : organiser les festivités religieuses, veiller aux titres des terres et au respecte en général des traditions.
Les terres appartenaient à la communauté et elles étaient réparties entre les habitants par les autorités locales. Parfois, elle était travaillée en commun par tous les membres du village.
L'univers religieux lenca
L'Univers religieux des paysans de tradition lenca est le fruit du mélange du catholicisme espagnol colonial et les croyances préhispaniques. Les caractéristiques de base de l'univers religieux moitié américain qui confirme la thèse de la filiation mi-américaine des Lencas, dont les traits de base caractéristiques sont :
a) Vision animiste de la réalité.
b) Structuration hiérarchique des organismes spirituels.
c) Réalisation de discours complexes, de rites offrande, paiement, amendement, etc.
d) Nahualisme.
et chamanisme très réduit.
Une fête : le guancasco
El Guancasco, Pintura de Arturo López Rodezno
C’est une fête religieuse qui avait lieu lors de la récolte du maïs et consistait en la rencontre entre deux peuples disposés à un accord de paix.
Le COPINH
Le conseil civique des organisations populaires et indigènes du Honduras (COPINH), qui représente 47 communautés réparties sur le territoire ancestral Lenca, dans les départements de La Paz, d’Intibuca et du Lempira a été fondé en 1993 et est à l’avant-garde d’une renaissance politique et culturelle Lenca.
Les demandes du COPINH ont donné quelques résultats, tels la redéfinition des frontières municipales afin de permettre aux communautés locales Lenca d’avoir un contrôle légal sur leurs territoires. En 1994, était créée une première nouvelle municipalité, San Francisco Opalaca, dans la province d’Intibua. C’est la seule municipalité du pays où toutes les terres sont sous un régime de propriété collective et gérées par un conseil rural indigène. Six nouvelles autres municipalités ont vu le jour les années suivantes. Avec la réforme agraire hondurienne, quelques terres nationales ont été attribuées à des collectifs de paysans, qui les géraient de manière privée mais sans pouvoir les revendre.
Site COPINH (en espagnol)
Le lien vers une petite vidéo sur le monde.fr, intitulée" Le long de la route lenca" ICI
Sources : le bâton de parole, encyclopédie universalis, wikipédia, risal
Caroleone