Honduras : documentaire “La loi du plus fort”
Publié le 23 Mars 2013
Protection International lance son nouveau documentaire, La Ley del más Fuerte (La loi du plus fort), une plongée dans le
travail des défenseurs des droits humains au Honduras et les défis auxquels ils font face dans un environnement marqué par les tentatives d’intimidation, les attaques physiques et l’impunité qui
les caractérisent.
“Dans ce pays, l’eau, la terre et même l’oxygène ont été commercialisés”. Derrière
Salvador Zuñiga, leader du Conseil civique des organisations indigènes et populaires du Honduras (COPINH), se dresse, sur une route boueuse, un accès interdit au chantier d’un nouveau barrage.
“Ce projet n’est pas envisagé au bénéfice de la population. Il sera là pour desservir des intérêts strictement privés”, précise Zuñiga.
Le COPINH existe depuis 1993 et défend les droits des populations Lenca, ainsi que le droit à la terre et l’environnement en
général face à d’immenses projets d’infrastructure ne prenant pas en compte le bien-être des populations locales.
Salvador Zuñiga, comme d’autres membres de son organisation dénoncent des manœuvres de harcèlement judiciaire, de menaces et
tentatives de corruption visant à mettre un terme à leur résistance pacifique à ces méga-projets.
Lors de deux tournages en septembre et décembre 2011, les réalisateurs - Pascale Boosten et Eric Juzen- ont pu rencontrer les
représentants du COPINH ainsi que d’autres défenseurs des droits humains : les organisations paysannes de la région du Bajo Aguán, Don Leo Valladares, l’ancien Ombudsman du Honduras, les
défenseurs de la diversité sexuelle à Tegucigalpa, Ismael Moreno et les journalistes de Radio Progreso à El Progreso. Leurs témoignages et leur action se retrouvent dans ce nouveau documentaire :
La Ley del más fuerte (La loi du plus fort).
Protection International, en collaboration avec des associations honduriennes et internationales, a présenté ce documentaire
à Genève début mars, à l’occasion de la présentation officielle des conclusions de la Rapporteuse Spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs, Mme Margaret Sekaggya, suite à sa
visite au Honduras en 2012.
Mme Sekaggya pointe les risques encourus par les défenseurs “d’être victimes d’exécutions
extrajudiciaires, de disparitions forcées, de tortures et de mauvais traitements, d’arrestations et de détentions arbitraires, de menaces de mort, d’agressions, d’activités de surveillance et
d’actes de harcèlement ainsi que d’être stigmatisés, déplacés ou contraints à l’exil. ” Elle enjoint notamment la communauté internationale “d’observer de manière constante la situation des défenseurs des droits humains au Honduras, et en particulier celle de ceux qui sont les plus menacés et exposés, de les soutenir
dans leur travail pour renforcer la société civile. ”
Selon la Commission de Vérité, qui a enquêté pendant trois ans sur les évènements qui ont suivi le coup d’état de juin 2009,
le régime de Roberto Michelletti et l’administration actuelle de Porfirio Lobo ont utilisé et continuent d’utiliser la terreur comme moyen de contrôle social.
Aujourd’hui, comme en témoignent les défenseurs interviewés dans La loi du plus fort, des méthodes telles que la filature, la
tenue de listes noires, le harcèlement judiciaire, les menaces ont encore cours pour saper le travail des défenseurs, quand elles n’y mettent pas un terme définitif. Selon le Press Emblem
Campaign, le Honduras se situait en 2012 en 6ème position mondiale en matière d’assassinat de journalistes.
Protection International collabore depuis 2010 avec des défenseurs honduriens pour améliorer leurs stratégies de sécurité et
protection, pour maintenir l’attention internationale sur ce pays, parent pauvre des médias, et pour oeuvrer à le maintenir à l’agenda de la communauté internationale.
Source : Protection International et libresameriques
Pour plus d'informations
Source : ICRA
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