Honduras : de la résistance à la refondation

Publié le 27 Août 2010

Les luttes du mouvement populaire au Honduras un an après le coup d’État

De la résistance à la refondation

Édition d’un texte original de Chris Th omas et Maria Reyero

 

 

 

 

Tegucigalpa, Honduras.

 

La Révolution Agraire

Avant le coup d’État, une des revendications

du mouvement populaire qui

dérangeait le plus les intérêts transnationaux

et l’oligarchie était la lutte pour

la défense de la terre et des ressources

naturelles. Des organisations comme la

OFRANEH et le Conseil Civique des

Organisations Populaires et Indigènes

du Honduras (COPINH) luttaient déjà

depuis des années pour freiner l’avancée

de ces projets néolibéraux.

Sur le chemin pour la refondation du

Honduras, la lutte historique des peuples

autochtones et des paysans se retrouve

maintenant à l’intérieur du mouvement

populaire avec les demandes des jeunes,

des femmes, de la communauté LGTB, des

ouvriers et ouvrières, des étudiants.

Rompre l’encerclement

À côté du coup d’État militaire a eu lieu

également un coup d’État médiatique qui

a laissé littéralement sans moyen d’expression

le mouvement populaire. « Nous

avons vu que la radio que nous pensions

être de la Résistance appartenait en fait au

March et que ce qui l’intéressait était de

signer des contrats publicitaires » dit Felix.

Le mouvement est confronté au manque

d’espaces qui lui appartiennent ce qui

« signifi e un defi cit d’espaces publics pour

l’expression du peuple hondurien ».

Selon Juan Vásquez, coordinateur de

« La Voz Lenca », radio communautaire

du COPINH, « il faut former un réseau de

communication alternative propre au peuple,

avec le but de donner une conscience

politique aux gens et les former à la communication

pour qu’ils se sentent propriétaires

de ces moyens de communication

et également constructeurs de nouveaux

processus sociaux ».

Une autre réponse à cet encerclement

médiatique a été celle des Artistes en Résistance,

groupe qui existait déjà avant le coup

d’État. Óscar Esquivel, un des membres du

groupe explique que « si les médias se taisent,

les murs doivent parler et on a utilisé

tous les espaces pour que soit connu ce que

nous pensions ».

Jamais plus un Honduras sans nous

«Féministes en Résistance est une coalition

d’organisations de femmes et de

féministes du pays qui s’est manifestée

clairement contre le coup d’État », explique

Adelay Carías. Nous avons été présentes de

manière très importante dans toutes les

mobilisations contre le coup d’État, déjà

« que les femmes sont plus de la moitié ».

« Avant le coup d’État, nous les féministes,

nous faisions du bruit et nous avions

beaucoup de force mais nous étions

peu » rappelle Adelay, « le coup d’État

nous a permis de nous rendre visible, de

rendre publiques nos demandes et nos

propositions ».

Fernando Reyes, membre de la communauté

LGTB en résistance, parle d’un processus

visant à créer les conditions pour

que leur lutte, vieille de plusieurs dizaines

d’années soit comprise et partagée. « Ce

qu’on cherche c’est empêcher la stigmatisation

de notre collectif à l’intérieur du

Front, car l’homophobie à l’intérieur d’un

tel espace va à l’encontre de la lutte ».

Pour la refondation du pays

« El FNRP a donné beaucoup d’importance

à la formation politique » nous raconte

Pavel Núñez, qui participe au projet d’école

politique du Front. « C’est très gratifi ant

de sentir autant d’intérêt des gens pour

s’éduquer , se confrontant à des thèmes

qui n’étaient jamais questionnés, remettant

comme jamais en question la religion, le

pouvoir des oligarchies, l’ingérence des

Etats-Unis dans le pays, etc ».

La dignité rebelle du peuple hondurien

s’écoute à travers un choeur divers de voix

qui crient à l’unisson qu’ils ne veulent plus

juste des réformes, qu’après une année ou

ils ont vu que leurs luttes se sont renforcés,

ce qu’ils veulent maintenant c’est la refondation

du pays.

« Refonder c’est continuer le fi l de notre

rébellion, en repensant à ce que sont nos

propositions, en les partageant et en générant

les possibilités de les atteindre. Refonder

est un chemin de transformation qui

nous amène à mettre fi n aux formes de

dominations qui nous pillent, nous exploitent

et nous oppriment ».

 

 

 

 

http://desinformemonos.org/wp-content/uploads/2010/08/desinformemonos8francais.pdf

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Honduras

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
<br /> je pense qu'ils ont pris le problème par le bon côté du fil....maintenent reste l'application...beaucoup d'espoir en découle !!<br /> <br /> <br />