Femmes autonomes de la Costa de Chiapas
Publié le 6 Septembre 2010
COMMUNIQUÉ DES FEMMES AUTONOMES DE LA CÔTE DU CHIAPAS
3 septembre 2010
Conseil autonome régional de la zone Côte du Chiapas
adhérent de l'Autre Campagne
À l'opinion publique
À la presse nationale et internationale
À la société civile nationale et internationale
Aux organismes de droits humains
Aux médias alternatifs
Aux adhérentes et adhérents de l'Autre Campagne
Par ce communiqué, nous, les femmes qui faisons partie du Conseil autonome
de la Côte, voulons rendre publiques, sur la base de notre parole simple
et engagée, nos dénonciations et exigences vis-à-vis du gouvernement et
notre volonté de continuer à lutter pour être respectées.
Premièrement. Dire au gouvernement que nous ne voulons pas de sa
compassion, mais de son respect. Nous ne voulons pas qu'il nous impose sa
politique ni son mode de vie, nous voulons décider nous-mêmes, que nos
demandes soient écoutées et que soient respectées les décisions que nous
prenons de façon autonome.
Deuxièmement. Nous exigeons du gouvernement qu'il cesse de nous intimider,
de nous envoyer ses armées qui nous maltraitent quand nous manifestons
pacifiquement pour nos droits. Nous sommes libres d'exprimer nos demandes
et d'exiger le respect de nos décisions et initiatives. Nous avons le
droit de nous défendre, nous le faisons et continuerons à la faire de
façon pacifique.
Troisièmement. Nous exigeons du gouvernement qu'il fixe des prix justes
pour les denrées alimentaires de base comme le maïs, les haricots, le riz
l'huile et le sucre. C'est nous, les femmes, qui souffrons le plus de la
montée des prix. Ces produits sont la base de notre alimentation, et les
prix abusifs tolérés par les gouvernements portent atteinte à notre droit
à la nourriture et à une vie digne pour nous et nos familles.
Quatrièmement. Pour la même raison, nous exigeons la baisse et la
régulation immédiate du prix de la tortilla (1) comme produit de base
nécessaire à notre alimentation. Les prix abusifs de la tortilla avalisés
par le gouvernement précarisent tout particulièrement les femmes et
détériorent notre qualité de vie, portant ainsi atteinte à nos droits et à
ceux de nos enfants.
Cinquièmement. Nous exigeons que soit établi un tarif juste pour
l'électricité, parce que nous avons le droit de l'avoir. En tant que
femmes, nous voulons qu'on écoute les demandes des différents collectifs,
et qu'on tienne compte que ces tarifs portent atteinte à nos droits à
vivre dans la dignité, dans un logement et un environnement communautaire
qui rendent possible le développement de nos filles et de nos fils.
Sixièmement. Que cesse la violence et la coercition contre les personnes
qui font partie du Conseil autonome de la Côte, car nous ne faisons que
lutter pour nos droits à vivre, à décider et à être écoutées et
respectées.
Septièmement. Que cesse la violence et soient levés les mandats d'arrêt
contre toutes et tous les militants sociaux en faveur d'un prix juste pour
l'électricité et la tortilla. En particulier contre le compañero Nathaniel
Hernández Núñez, membre du Comité pour les droits humains Digna Ochoa. De
même nous demandons le châtiment des agresseurs, et des mesures qui
respectent nos droits fondamentaux à nous défendre et à nous exprimer
publiquement.
Nous confirmons que nous allons continuer à lutter pour que soient régulés
les prix des denrées et services de base, dont nous avons besoin pour
survivre. Pour qu'on respecte nos décisions, qu'on écoute nos exigences,
et qu'on arrête de nous imposer des mesures qui portent atteinte à notre
droit à vivre dans la dignité.
Bien à vous,
Les Femmes autonomes de la Côte du Chiapas
Vers la construction de nouvelles cultures des droits fondées sur
l'égalité de genre, de classe et d'ethnie.
(1) Galette de maïs qui joue le même rôle que le pain en Europe (NdT).
Traduit par el Viejo.