Faux semblants
Publié le 24 Mars 2013
D’apparence trompeuse
en existence douteuse
je vis sous le signe
de la faux qui se signe
avant d’abattre un champ
le coucher sous sa dent.
Je vis sous le signe
du camouflage indigne
celui d’un trompe leurre
à défaut d’un trompe-l’œil.
J’avance telle la vipère
qui sait faire marche arrière
faufilant ses anneaux
glissant ses à propos
tout en usant de sa langue
zézayant des offrandes.
Je vis sous le signe
de la brosse à reluire
ne manquant de ravir
dans les miroirs de cire
les auréoles de gloire
piochés dans les grimoires.
Je vis sous le signe
du baisemain de miel
celui qui colle et scelle
de ces lèvres lippues
les trahisons imbues.
Je vis sous le signe
du lèche-cul de service
qui d’un pet complice
signe l’odeur et persiste
en serrant bien les cuisses.
Je vis sous le signe
du sourire de circonstance
singé dans l’apparence
des guenons de faïence.
Il reste parfois figé
devant sa face révélée
d’un miroir-vérité
qui semble surgir ailé.
Je vis sous le signe
d’une robe monastique
qui joue à l’élastique
avec les trompes de Fallope
tel un caméléon impropre
qui ne trompe que lui-même.
Je vis sous le signe blême
de ceux qui trichent la vie
trichent le temps et l’envie
trichent le son et l’univers
mentent à l’eau et à la terre
mentent à la réglisse mère
qui ne mentent qu’à leur vie
si pauvre que même l’ennui
n’y accroche pas ses guêtres.
Carole Radureau (24/03/2013)
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