Faune du Chili : Lamas et vigognes
Publié le 27 Janvier 2013
Dans l'ordre, lama, alpaga, guanaco et vigogne
Caractéristiques communes aux trois premières espèces
Ce sont tous des animaux de la famille des camélidés.
Ils ruminent mais ne sont pas classés en tant que ruminants.
Ils n’ont pas de bosse comme le chameau. Ils sont domestiqués ou peuvent l’être alors que la vigogne est sauvage.
Le lama
Nom latin : lama glama Linnaeus 1758 ou lama blanc
Le terme lama est utilisé de manière large pour s’appliquer aux quatre espèces animales proches constituant la branche sud-américaine des camélidés : le lama blanc, l’alpaga, le guanaco et la vigogne.
Le lama était le seul animal domestiqué depuis – 5500 ans présent sur le continent sud américain avant l’arrivée des espagnols.
Il était utilisé comme bête de somme, apprécié pour sa fourrure et sa viande.
C’est le plus grand des camélidés du nouveau-monde
Son poids : entre 80 à 120 kg
Sa hauteur au garrot : 1.25m
Il n’a pas de bosses mais possède des callosités aux genoux et à la poitrine
Ses pieds sont fendus plus que le chameau.
Sa toison est longue et épaisse, sa robe varie beaucoup.
La fibre de sa laine est peu utilisée (chapeaux et tapisseries)
Mœurs
C’est un animal très doux mais qui peut se défendre en crachant de la salive qui parfois est mêlée à des aliments.
Dans l'histoire : Vase mochica, Pérou 100-300 ap. J.-C. Lombards Museum lien image
Petit lama
Le lama et l'homme : En compagnie d'une indienne aymara dans la région arica
sa laine (image)
L’alpaga
Ou alpaca en péruvien
Nom latin : lama pacos- Linnaeus 1758
Il est plus petit que le lama et le guanaco.
Il a été domestiqué vers -4000 ans dans les Andes à partir du guanaco. C’est un animal de compagnie et d’agrément qui est calme et doux, il aime beaucoup les enfants et garde malgré tout une indépendance sans pour autant être farouche. Il est curieux et intelligent, non agressif ni envers l’homme ni envers d’autres animaux.
Il se nourrit d’herbes, de pommes, de carottes, de paille, tout type d’herbe même de basse qualité lui convient.
Il possède trois estomacs et peut consommer entre 1.5 et 2 kg de nourriture par jour.
Il est utilisé pour sa viande et sa laine.
Poids moyen : 55 à 70 kg
Hauteur au garrot : 0.90 m
La laine d’alpaga
C’est une fibre très haut de gamme plus douce et plus chaude et plus résistante mais aussi plus légère que la laine du mouton. Les alpagas sont tondus tous les deux ans. C’est l’une des fibres les plus fines et les plus luxueuses au monde.
La production mondiale de fibres d’alpaga est de 4000 tonnes par an (contre 500.000 tonnes par an pour le mouton)
Il existe deux types d’alpaga
La race suri
La fibre de sa laine est lisse et légèrement ondulée et soyeuse, elle pousse de 10.4 à 20 cm par an.Le corps de l'alpaga suri est plus fin et la laine plus longue et plus soyeuse, tombant dans des sortes de longues nattes torsadées "dreadlocks": le "curl". D'une manière générale, la laine d'un suri est plus soyeuse et plus chère car plus rare que la laine d'un Huacaya.
La race huacaya
C’est la race qui est la plus importante elle compte pour 85% du cheptel.
Sa laine est abondante couvrant tout le corps les jambes et le cou. Elle pousse de 9 à 12 cm par ans.
le huacaya est compact avec une laine dense, brillante, ondulée: le "crimp", c'est cette ondulation naturelle de la fibre qui lui donne un aspect gaufré et en facilite le travail en filature.
Les incas considéraient la laine d’alpaga comme la fibre des dieux et seule la royauté inca avait le droit d’être habillée en vêtement en laine d’alpaga.
La laine est fabriquée à la main, teinte de couleurs naturelles et séparée par couleurs. A l’aide du « telar » (métier à tisser), les producteurs font des ponchos, des tapis, des couvertures, des chandails, des bonnets péruviens (chullo), des écharpes, des mitaines.
Laine d'alpaga
Le guanaco
Nom latin : lama guanicoe Müller 1776
Du quechua huanacu
C’est un camélidé sauvage qui peut parfois être domestiqué. Il est très répandu en Patagonie où il vit en groupe d’une vingtaine d’individus conduits par un mâle dominant. Il vit au fond des vallées ou sur des plaines littorales en saison sèche, dans les montagnes à la saison humide. Mais il préfère les saisons sèches. C’est un bon grimpeur en montagne. Il est chassé pour sa peau.
Les principaux prédateurs du guanaco sont le puma, le condor pour les jeunes.
Plus grand que la vigogne sa hauteur au garrot est de 1.10m et son poids de 75 à 120 kg.
Il n’a pas de bosse ni de callosités aux genoux et à la poitrine comme le lama.
Ses poils sont longs (laine) sauf sur la tête et les pattes.
Sa couleur est brun-roux foncé sur le dos et blanchâtre sur le ventre.
Il serait le père du lama et de l’alpaga.
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Il vit en petites troupes d’un mâle et quelques femelles et des jeunes.
Le petit
La vigogne
Nom latin : vicugna vicugna
Mammifère d’Amérique du sud qui vit sur les hauts plateaux de la Cordillère des Andes. C’est le plus petit camélidé.
Hauteur au garrot : 0.70 à 1.10 m
Poids : 40/60 kg
Son museau est fin, son cou long et musclé, sa couleur est fauve sur le corps et la poitrine est blanche.
Pelage
Son pelage est constitué d’une fibre très fine (parmi les fibres naturelles, seule la soie est plus fine). Cette fibre fait 12 microns de diamètre.
Son poitrail est orné de longs poils blancs qui peuvent mesurer jusqu’à 30 cm de long.
Sa toison offre une étoffe de très haute qualité qui isole du froid. Le tissu ne peut être fabriquée que manuellement et il est utilisé pour l’habillement de luxe (ce dernier est encore plus cher que l’alpaga)
Mœurs
Elle vit en groupes avec un mâle dominant et 3 ou 4 femelles et les petits. Ces groupes portent le nom de « harem ».
Elle habite les hauts plateaux froids et désertiques de la Cordillère entre 3500 et 5800 mètres d’altitude.
C’est un animal diurne qui n’utilise pas d’abri. Les petits naissent en pleine prairie et la mère les protège en se couchant le long de leur corps comme une barrière protectrice.
C’est un herbivore qui ne se nourrit que de graminées et de plantes herbacées.
Ses prédateurs sont le puma, le renard des Andes et le condor pour les jeunes vigognes.
L’homme blanc avec l’arrivée des colons a contribué à décimer l’espèce pour sa peau principalement.
Au temps des incas il y avait 1.5 millions de vigognes, en 1965, il n’en restait presque plus.
La loi interdit sa chasse en dehors du « chaccu » pour certaines communautés andines. Mais l’animal est chassé pour la tonte et relâché ensuite.
La protection instaurée depuis les années 60 a permis à la population de se reconstituer et elle était d’environ 150.000 en 2008.
Il existe encore malheureusement du braconnage du fait du prix élevé de sa laine.
image Bachelot Pierre
Caroleone
Sources : wikipédia, cirad.fr