DES CHEFS A LA HAUTEUR, A QUOI CELA SERT-IL ?

Publié le 25 Juillet 2011

Une analyse qui va faire bondir les léninistes !!


Caroleone

 

C'est à nouveau Anton Pannekoek que j'invite à donner son opinion. Elle date de 1938. Elle concerne « Lénine philosophe », titre qu'il donne à un article conséquent par lequel il s'exprime successivement sur le marxisme, le matérialisme bourgeois, Dietzgen, Mach, Avenarius, et enfin Lénine, comme annoncé.


Comme Rosa Luxembourg, il critique Lénine en se réclamant d'un communisme conseilliste qui lui vaudra d'être exclu de la 3ème Internationale sans qu'il renonce pour cela à ses convictions communistes. Comme tant d'autres...


LES CONTRADICTIONS DU BOLCHEVISME


Dès son Introduction, Anton Pannekoek affirme nettement son opinion.


« La Révolution russe a été menée sous la bannière du marxisme...


« Pendant la guerre, les bolchéviks firent cause commune avec les groupes radicaux de gauche de l'Occident (par exemple aux conférences de Zimmerwald et de Kienthal) pour maintenir le principe de la lutte de classe en temps de guerre.


« Lors de la Révolution, les bolcheviks, après avoir adopté le nom de parti communiste, purent l'emporter parce qu'ils avaient choisi comme principe directeur la lutte de classe des masses ouvrières contre la bourgeoisie ;


« Ainsi Lénine et son parti se révèlaient, en théorie comme en pratique, les représentants les plus éminents du marxisme... »


Cependant une contradiction devait s'affirmer par la suite.


Pour Anton Pannekoek, « un système de capitalisme prit définitivement corps en Russie, non en déviant par rapport aux principes établis par Lénine – dans « L'Etat et la Révolution » par exemple - mais en s'y conformant. »


UNE NOUVELLE CLASSE, LA BUREAUCRATIE


« Une nouvelle classe avait surgi, dit-il, qui domine et exploite le prolétariat.


« Cela n'empêche pas que le marxisme soit en même temps propagé et proclamé base fondamentale de l'Etat russe.


« A Moscou, un « Institut Marx-Engels » s'est mis à publier avec un soin respectueux, dans des éditions de luxe, des textes des maîtres, presque tombés dans l'oubli ou encore inédits.


« Les partis communistes, dirigés par l'Internationale de Moscou, se réclament du marxisme, mais ils se heurtent de plus en plus à l'opposition des ouvriers aux idées les plus avancées qui vivent dans les conditions du capitalisme développé d'Europe occidentale et d'Amérique, la plus radicale étant celle des communistes de conseils. »


ALLER A LA RACINE DES PRINCIPES FONDAMENTAUX


Pour tirer au clair ces contradictions, couvrant tous les domaines de la vie et des luttes sociales, il faut aller à la racine des principes fondamentaux, c'est-à-dire philosophiques, de ce que ces courants de pensée divergeants appellent le marxisme.


C'est donc ce que va d'abord faire Pannekoek en se livrant à une vaste fresque de penseurs matérialistes, ainsi que je l'ai annoncé.


Lénine, pour sa part, a exposé ses conceptions philosophiques dans son livre « Matérialisme et empiriocriticisme », publié en russe en 1908 et traduit en allemand et en anglais en 1927.


Lénine était le chef du mouvement révolutionnaire russe et ceci sur le plan pratique.


C'est pourquoi, dit Pannekoek, les conditions pratiques et les buts politiques de ce mouvement transparaissaient plus clairement dans ses idées théoriques.


Les conditions de la lutte contre le tsarisme ont, dit-il, déterminé ses conceptions fondamentales qu'il expose dans « Matérialisme et empiriocriticisme ».


« En effet, poursuit-il, les conceptions théoriques et surtout philosophiques ne sont pas déterminées par des études abstraites ou des lectures occasionnelles dans la littérature philosophique mais par les grands problèmes vitaux qui, posés par les besoins de l'activité pratique, conditionnent la volonté et la pensée humaine. »


LA TACHE VITALE : EN FINIR AVEC LE TSARISME


« Pour Lénine et le parti bolchevik, la tache vitale était l'écrasement du tsarisme et la disparition du système social barbare et arriéré de la Russie.


« L'Eglise et la religion étaient les fondements théoriques du système : l'idéologie et la glorification de l'absolutisme étaient l'expression et le symbole de l'esclavage des masses.


« Il fallait donc les combattre sans répit...Combat contre l'absolutisme, la grande propriété foncière et le clergé, cette lutte étaitr semblable à celle menée autrefois par la bourgeoisie et les intellectuels d'Europe occidentale...Mais en Russie c'était la classe ouvrière qui devait mener la lutte. L'organe de cette lutte devait par conséquent être un parti socialiste, faisant du marxisme son credo politique, et lui empruntant ce qu'exigeait la révolution russe : la théorie de l'évolution sociale du passage du féodalisme au socialisme en passant par le capitalisme, et celle de la guerre des classes en qualité de force motrice.


« Voilà pourquoi Lénine donna à son matérialisme le nom et la prétention extérieure du marxisme et il les identifiait de bonne foi... »


UN CAPITALISME DE TYPE COLONIAL


De plus, en Russie, le capitalisme ne s'était pas développé de façon graduelle, à partir de petites entreprises aux mains des classes moyennes, comme en Europe occidentale.


La grande industrie y avait été importée par les soins du capital étranger. Outre cette exploitation directe, le capital financier des pays de l'ouest pressurait par l'intermédiaire de ses prêts au régime tsariste, la paysannerie russe, condamnée à payer de lourds impôts pour en acquiter les intérêts. Le capitalisme intervenait ebn l'occurence sous la forme de capital colonial, utilisant le tsar et ses hauts fonctionnaires comme ses agents.


Dans les pays soumis à une exploitation de type colonial, toutes les classes ont un intérêt commun à s'affranchir du joug imposé par le capital usuraire étranger, pour jeter les bases d'un libre développement économique, lequel aboutit en général à la formation d'un capital national.


Cette lutte vise le capital mondial ; elle est souvent menée au nom du socialisme, et les ouvriers occidentaux, ayant le même ennemi, en sont les alliés naturels. En Chine, par exemple, Sun Yat-sen était socialiste ; étant donné toutefois que la bourgeoisie chinoise, dont il se faisait le porte-parole, était une classe nombreuse et puissante, son socialisme était « national » et combattait les « erreurs » marxistes.


AVEC LA CLASSE OUVRIERE ET LE MARXISME


Lénine, au contraire, devait prendre appui sur la classe ouvrière, et, parce qu'il lui fallait poursuivre un combat implacable et radical, il adopta l'idéologie la plus extrémiste, celle du prolétariat occidental combattant le capitalisme mondial, à savoir : le marxisme.


Etant donné toutefois que la révolution russe présentait un double caractère – révolution bourgeoise quant aux objectifs immédiats, révolution prolétarienne quant aux forces actives – la théorie bolcheviste devait être adaptée à ces deux fins, puiser par conséquent ses principes philosophiques dans le matérialisme bourgeois, la lutte des classes dans l'évolutionnisme prolétarien.


IL Y A MARXISME ET MARXISME...


« Ce mélange, poursuit Pannekoek, reçut le nom de « marxisme ». Mais il est clair que le marxisme de Lénine, déterminé par la situation particulière de la Russie vis-à-vis du capitalisme, différait de manière fondamentale du marxisme d'Europe occidentale, conception planétaire propre à une classe ouvrière qui se trouve devant la tâche immense de convertir en société communiste un capitalisme très hautement développé, le monde même où elle vit, où elle agit.


« Les ouvriers et intellectuels russes ne pouvaient se fixer un tel but ; ils devaient d'abord ouvrir la voie au libre développement d'une société industrielle moderne. Pour les marxistes russes, l'essence du marxisme ne se trouvait pas dans la thèse de Marx selon laquelle c'est la réalité sociale qui détermine la concience, mais au contraire dans cette phrase du jeubne Marx, gravée en grosses lettres dans la Maison du Peuple à Moscou : la religion est l'opium du peuple... »


ET COMMUNISME ET COMMUNISME


« Selon une opinion très répandue, dit-il encore, le parti bolchevique était marxiste, et c'est seulement pour des raisons pratiques que Lénine, ce grand savant et leader marxiste, donna à la révolution russe une orientation qui ne correspondait guère à ce que les ouvriers d'Occident appelaient le communisme – prouvanr de la sorte son réalisme, sa lucidité de maxiste.


« Face à la politique de la Russie et du Parti communiste, un courant critique s'efforce bien d'opposer le despotisme propre à l'Etat russe actuel – dit stalinisme – aux « vrais » principes marxistes de Lénine et des vieux bolcheviks. Mais c'est à tort. Non seulement parce que Lénine fut le premier à appliquer cette politique, mais aussi parce que son prétendu marxisme était tout bonnement une légende.


LENINE A IGNORE LE MARXISME REEL


« Lénine a toujours ignoré en effet ce qu'est le marxisme réel.


« Rien de plus compréhensible. Il ne connaissait du capitalisme que sa forme coloniale : il ne concevait la révolution sociale que comme la liquidation de la grande propriété foncière et du despotisme tsariste.


« On ne peut reprocher au bolchévisme russe d'avoir abandonné le marxisme pour la simple raison que Lénine n'a jamais été marxiste.


« Chaque page de l'ouvrage philosophique de Lénine est là pour le prouver...


« Et le marxisme lui-même, quand il dit que les idées théoriques sont déterminées par les nécessités et les rapports sociaux, explique du même coup pourquoi il ne pouvait en être autrement.


DE QUELLE REVOLUTION S'AGIT-IL ?


« Mais, poursuit Pannekoek, le marxisme met également en lumière les raisons pour lesquelles cette légende devait forcément apparaître : une révolution bourgeoise exige le soutien de la classe ouvrière et de la paysannerie. Il lui faut créer de illusions, se présenter comme une révolution de type différent, plus large, plus universel.


« En l'occurrence, c'était l'illusion consistant à voir dans la révolution russe la première étape de la révolution mondiale, appelée à libérer du capitalisme le prolétariat dans son ensemble ; son expression théorique fut la légende du marxisme.


« Certes, Lénine fut un disciple de Marx à qui il devait un principe essentiel du point de vue de la révolution russe : la lutte de classe prolétarienne absolument intransigeante.


« C'est pour des raisons analogues d'ailleurs que les social-démocrates étaient eux aussi des disciples de Marx.


« Et, incontestablement, la lutte des ouvriers russes, au moyen d'actions de masse et de soviets, a constitué enh pratique le plus important exemple de guerre prolétarienne moderne.. »


LA REVOLUTION RUSSE NE POUVAIT ETRE LE MODELE


« Toutefois, poursuit Pannekoek, le fait que Lénine n'a pas compris le marxisme sous son aspect de théorie de la révolution prolétarienne, qu'il n'a pas compris le capitalisme, la bourgeoisie et le prolétariat arrivés à leur plus haut degré de développement contemporain, ce fait-là apparaît avec toute la netteté désirable dès qu'il fut décrété que la révolution mondiale devait être déclenchée de Russie, au moyen de la 3ème Internationale, sans tenir aucun compte des avis et des mises en garde des marxistes occidentaux.


« La série ininterrompue d'erreurs graves, d'échecs et de défaites, dont la faibnlesse actuelle du mouvement ouvrier est la conséqauence, a fait ressortir les inévitables carences du leadership russe... »


Anton Pannekoek poursuit sa démonstration en montrant que la publication du livre de Lénine, d'abord en allemand, puis dans une traduction anglaise, établit bien qu'on voulait lui faire jouer un rôle beaucoup plur grand que delui qui avait été le sien dans l'ancienne controverse du parti russe (pouvait-on tirer des idées de Mach quelque chose qui pût être utile au marxisme ou plutôt de savoir si ce serait le matérialisme bourgeois ou l'idéalisme bourgeois, ou un mélange des deux, qui fournirait la base théorique de la lutte contre le tsarisme).


« On le fait lire, dit-il, aux jeunes générations de socialistes et de communistes pour influer sur le mouvement ouvrier international. »


LE MATERIALISME BOURGEOIS N'EST PAS LE MARXISME


« Alors, dit-il, nous posons cette question : qu'est-ce que ce livre peut apporter aux ouvriers des pays capitalistes ?


« Les idées philosophiques qui y sont attaquées sont complètement déformées ; et la théorie du matérialisme bourgeois nous est présentée sous le nom de marxisme.


« A aucun moment, on ne tente d'amener le lecteur à une compréhension et un jugement clairs et indépendants sur des problèmes philosophiques ; ce livre est destiné à lui apprendre que le Parti a toujours raison, qu'il doit lui faire confiance et suivre ses chefs.


« Et sur quelle voie ce chef de parti veut-il engager le prolétariat international ?


« Pour le savoir il n'y a qu'à lire la conception de la lutte de classe dans le monde que Lénine expose à la fin de son livre... »


Anton Pannekoek énumère alors les manques.


Aucune allusion à l'immense pouvoir de l'ennemi, la bourgeoisie, qui possède toutes les richesses du monde, et contre laquelle la classe ouvrière ne progresse que péniblement.


Aucune allusion au pouvoir spirituel de la bourgeoisie sur les ouvriers qui sont encore en grande partie dominés par la culture bourgeoise, dont ils ne peuvent à peine se dégager dans leur lutte incessante pour le savoir.


Aucune allusion à la nouvelle idéologie du nationalisme et de l'impérialisme qui menaçait d'envahir la classe ouvrière, et qui, peu après en effet, l'entraîna dans la guerre mondiale.


Rien de tout cela : c'est l'Eglise, c'est le bastion du « fidéisme » qui est pour Lénine la puissance ennemie la plus dangereuse.


LE MATERIALISME CONTRE LA FOI RELIGIEUSE


Le combat du matérialisme contre la foi religieuse, insiste Pannekoek, représente pour Lénine le combat théorique qui accompagne la lutte des classes...


« Ainsi, dit-il, dans la philosophie de Lénine le schéma valable pour la Russie est appliqué à l'Europe occidentale et à l'Amérique, et la tendance anti-religieuse d'une bourgeoisie montante est attribuée au prolétariat en ascension...


« Lénine pense que la division se fait selon l'idéologie religieuse, entre réactionnaires et libres-penseurs.

« Au lieu de se voir invitée à consolider son unité de classe contre la bourgeoisie et l'Etat et parvenir ainsi à dominer la production, la classe prolétarienne occidentale reçoit de Lénine le conseil de livrer bataille à la religion... »


Anton Pannekoek, dans le prolongement de sa démonstration met en évidence que la 3ème Internationale vise à la révolution mondiale d'après le modèle de la révolution russe et avec la même but.


UN CAPITALISME D'ETAT


Ainsi, le système économique de la Russie est-il le capitalisme d'Etat, appelé là-bas socialisme d'Etat, ou même parfois communisme, où la production est dirigée par une bureaucratie d'Etat sous les ordres de la direction du Parti communiste.


Cette bureaucratie d'Etat, les hauts fonctionnaires, qui forment la nouvelle classe dirigeante, dispose directement de la production, donc de la plus-value, alors que les ouvriers ne reçoivent que des salaires, contituant ainsi une nouvelle classe exploitée.


Il a été possible de cette manière, dans le temps court de quelques dizaines d'années, de transformer une Russie primitive et barbare en un Etat moderne dont l'industrie se développe rapidement, utilisant la science et les techniques les plus modernes...


A L'OUEST LE PROBLEME EST DIFFERENT


« En réalité, poursuit Pannekoek, pour les ouvriers des pays capitalistes développés, le problème est complètement différent. Leur tâche n'est pas de renverser une monarchie absolue et arriérée, mais de vaincre une classe qui dispose de la puissance morale et spirituelle la plus gigantesque que le monde ait jamais connue.


« La classe ouvrière ne vise nullement à remplacer le règne des affairistes et des monopoleurs sur une production dérèglée par celui des hauts fonctionnaires sur une production règlée par en haut.


« Son but est de gérer elle-même la production et d'organiser elle-même le travail, base de l'existence.


« Alors, et alors seulement, le capitalisme aura été anéanti. »


LES OUVRIERS AGISSENT ET DECIDENT


« Il faut, dit-il, que les ouvriers eux-mêmes, collectivement et individuellement, agissent et décident et, donc, s'éduquent et se fassent une opinion eux-mêmes.


« Telle est la seule manière d'édifier par en-bas une véritable organisation de classe, dont la forme tient du conseil ouvrier.


« Que les ouvriers soient persuadés d'avoir des chefs vraiment à la hauteur, des as en matière de discussion théorique, à quoi cela sert-il ?...


« Il n'existe pas de vérité toute faite qu'il suffirait d'absorber telle quelle ; face à une situation nouvelle, on ne trouve la bonne voie qu'en exerçant soi-même ses capacités intellectuelles... »

Pour autant, et avec la même force, Anton Pannekoek affirme que la classe ouvrère a besoin du marxisme pour s'émanciper.


LA CLASSE OUVRIERE A BESOIN DU MARXISME POUR S'EMANCIPER


« De même que l'acquis des sciences de la nature est indispensable à la mise en oeuvre du système capitaliste, de même l'acqis des sciences sociales est indispensable à la mise en oeuvre organisationnelle du communisme.


« Ce dont on eut besoin en tout premier lieu, ce fut de l'économie politique, cette partie du marxisme qui met à nu la structure du capitalisme, la nature de l'exploitation, les antagonismes de classe, les tendances du développement économique...


« Puis, à une étape ultérieure de la lutte, la théorie marxiste du développement social, de l'économie primitive au communisme, en passant par le capitalisme, suscita la confiance et l'enthousiasme grâce aux perspectives de victoire et de liberté qu'elle ouvrait...


« Lorsque la classe ouvrière a grandi en nombre et en puissance, que la lutte de classe occupe une place essentielle dans la vie sociale, une autre partie du marxisme doit venir au premier plan.


« En effet, le grand problème pour les ouvriers n'est plus de savoir qu'ils sont exploités et doivent se défendre: il leur faut savoir comment lutter, comment surmonter leur faiblesse, comment acquérir vigueur et unité...


« Ce qui leur brouille la vue et les en empêche, c'est avant tout la puissance d'idées héritées et injectées, le formidable pouvoir spirituel du monde bourgeois...


« Dissiper une fois pour toutes ces épaisses nuées, liquider ce monde des vieilles idées, ce processus d'élucidation fait partie intégrante de l'organisation du pouvoir ouvrier, elle-même processus : il est lié au cheminement de la révolution.


« Sur ce plan, la partie du marxisme à mettre en valeur est celle que nous avons appelée sa philosophie, le rapport des idées à la réalité... »

 

 

 

 


Rédigé par caroleone

Publié dans #cocos

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D
<br /> Cela est surement vrai, d'autant plus qu'i n'y personne, et sûrement pas le Pcf, pour  conttredire M. Panneokoek.<br /> <br /> <br /> Si nous avions quelques heures de libres, nous répondrions à cet ndividu.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Sautations révolutionaires<br />
C
<br /> <br /> Bonsoir Djamal,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Il pourrait y avoir des contradicteurs marxistes mais je n'en vois pas beaucoup se montrer en ce moment....<br /> <br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> caroleone<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> <br /> Bonsoir cher camarade Roquet,<br /> <br /> <br /> Je te remercie pour ton analyse et tes explications très claires et pertinentes qui ont le mérite d'entretenir le débat.<br /> <br /> <br /> C'est vrai que nous sommes encore quelques communistes a essayer de maintenir un peu de fondamentaux dans le parti, en vain certainement mais qui sais quelque fois les choses bougent vite.<br /> <br /> <br /> Pour le syndicalisme, c'est évident que nous n'avançerons pas bien vite avec les compromis faits par les états-majors syndicaux, je me demande aussi, si les syndicats serviront un jour ou<br /> l'autre à émanciper les travailleurs, pas ceux présents actuellement, c'est certain. Et je repense en t'écrivant au texte que j'ai publié ce matin d'un anonyme qui explique si bien les raisons<br /> de l'immobilisme qui règne dans notre pays !!<br /> <br /> <br /> Pour le PRCF, auquel j'ai appartenu un temps très court, j'apprécie toujours les réflexions de Gastaud qui sont fines même si je ne suis pas d'accord avec tout, elles ont le mérite de parler<br /> franc, ce qui est toujours bien à notre époque de langue de bois.<br /> <br /> <br /> Voilà je te laisse sur ces quelques réflexions, à bientôt.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> caroleone<br /> <br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Merci, chère camarade Caroleone, d'avoir publié ce texte de Georges Gastaud,  . Les passages qui me semblaient importants en regard de la réflexion générale de Michel Peyret étaient ceux<br /> concernant l'autogestion ou l'autonomie de gestion par rapport à l'Etat. Je précise bien, encore une fois, que je ne suis ni militant, ni propagandiste du PRCF. Mais me semble essentielles la<br /> question de l'accession au pouvoir d'Etat si jamais elle se pose un jour (!!!!) et, dans ce cas, celle du rôle de l'Etat relativement à la gestion des entreprises. Cela dit, je ne crois pas,<br /> chère camarade, que tu aies à te faire du souci pour ta dualité anarchiste-communisme. En tout cas pas maintenant. Le fond de chacun de nous, particulièrement Français, est libertaire, porté à<br /> voir le combat de classe d'abord dans le rapport direct avec le patronat exploiteur, donc naturellement dans l'action syndicale. Mais est-ce aux syndicats de conquérir le pouvoir pour les<br /> travailleurs ? Et le peuvent-ils ? Et lorsque est apparu en France un parti se déclarant lui aussi porteur de la lutte de classes, mais directement pour la conquête du pouvoir d'Etat, il y a eu<br /> problème, il y a eu dissociation chez les syndicalistes libertaires entre ceux qui s'en tenaient à leurs positions et ceux qui, avec Gaston Monmousseau, après qu'il ait rencontré Lénine, ont<br /> rejoint le PCF, lui apportant le plus gros de son contenu prolétarien. Actuellement, avec le PCF tel qu'il a muté, le problème, hélas, ne se pose plus. Qui est communiste sur une base d'analyses<br /> marxistes, de positions de classe, l'est aussi bien hors des structures du parti à étiquette communiste. S'il le peut, comme c'est ton cas, chère camarade Caroleone, rien n'empêche qu'il le soit<br /> en restant dans le parti pour essayer d'empêcher sa dilution dans le FDG, et pour conserver le contact le plus proche avec ce qu'on appelait dans notre jargon "les masses", les gens qui ont<br /> besoin du combat contre le capital (contact que je crois essentiel dans l'existence d'un parti révolutionnaire). Et communiste ainsi, rien n'empêche de faire aller sa réflexion le plus loin<br /> possible et dans toutes les directions sur des problèmes du travail en entreprise dont il faut souhaiter qu'ils se posent un jour. Fraternellement, Roquet<br /> <br /> <br /> Commentaire n°7 posté par Roquet hier<br /> à 16h46<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Roquet, voici la réponse de Georges Gastaud à Michel que tu as eu la gentillesse de m'adresser.....ta perspicacité et ton esprit d'analyse m'impressionnent !!<br /> <br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> <br /> Caroleone<br /> <br /> <br /> réponse de Georges Gastaud à Michel Peyret.<br /> <br /> <br /> b) le centrage exclusif du communisme radicalement nouveau proposé par<br /> Michel sur l'entreprise n'est pas si radicalement nouveau que cela.<br /> C'est l'autogestion, dont on a vu, en l'absence d'une articulation avec<br /> la *planification*, ce qu'elle a produit en Yougoslavie socialiste, où<br /> toutes les inégalités territoriales se sont développées de manière<br /> explosive.* La socialisation des moyens de production doit à la fois<br /> intégrer la planification et ce que, comme le PCF dans les années 70,<br /> j'appellerai plutôt, pour me démarquer des théories fumeuses du PSU et<br /> de la CFDT d'alors, d' "autonomie de gestion"*: car les grandes<br /> entreprises doivent appartenir à toute la nation laborieuse. Par<br /> exemple, si nous arrivions à influer sur la politique du pays, il<br /> faudrait une p*olitique nationale planifiée de réindustrialisation du<br /> pays, *sans quoi les travailleurs n'autogérèront plus bientôt que des<br /> friches industrielles!<br /> <br /> c) *le dépérissement de l'Etat est une vue de l'esprit s'il n'est pas<br /> articulé préalablement à la conquête du pouvoir* (comment le mouvement<br /> ouvrier prend-il les rênes? Question de la révolution au sens étroit du<br /> mot), à la dictature du prolétariat et de ses alliés (car les "autres"<br /> sont ultra-méchants, on le voit tous les jours, et ils ne se laisseront<br /> pas dépouiller gentiment: *il faudra un Etat populaire armé pour les<br /> écraser*; bref le dépérissement de l'Etat immédiat, conception très peu<br /> nouvelle en fait, et qui est celle des anarchistes et des fédéralistes<br /> (Proudhon, Bakounine...), ne fera pas le poids face à la réaction, on<br /> peut relire à ce sujet "la Guerre civile en France" où Marx critique<br /> l'angélisme relatif de la Commune).<br /> Bien entendu, je suis d'accord que le dépérissement ne doit pas être<br /> renvoyé aux calendes grecques. Aussitôt mis en place, l'Etat populaire<br /> doit travailler sous le contrôle des masses à son propre dépérissement<br /> en transférant aux masses un maximum de fonctions de direction, ce que<br /> n'a pas fait ou pas pu faire l'URSS (mais l'URSS s'est construite<br /> pendant que le fascisme montait à l'est et à l'ouest, que le pays était<br /> ruiné, que l'énorme saignée de 1940/45 a obligé le pays à repartir de<br /> très bas, et cela bien sûr n'exclut pas les responsabilités de Staline;<br /> cependant, pensons à la "glaciation" de la Révolution française sous<br /> l'effet de conflits de plus en plus violents. Je ne crois pas que<br /> Saint-Just ou Robespierre aient "tout juste", mais les excès de la<br /> Terreur ne me font pas oublier qu'elle était nécessaire et ne me font<br /> pas croire qu'il faut inventer un mouvement républicain "totalement<br /> nouveau": au contraire, nous prenons toujours appui sur les grands<br /> républicains du passé, y compris bourgeois).<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Cela dit je suis sensible à l'effort de Michel Peyret pour inscrire le<br /> communisme dans la lutte révolutionnaire pour sortir la France de l'UE<br /> et inscrire la construction du socialisme dans ce que notre histoire<br /> national a produit de plus avancé. Sur ce point il y a convergence.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Bonjour Serge,<br /> <br /> <br /> Je suis d'accord avec toi, je crois qu'il ne faut pas se contenter de choses figées, mâchées et prédigérées. Les écrits sont importants, certes ainsi que l'expérience des révolutions, les erreurs<br /> à ne pas reproduire, mais je crois que chaque évènement est différent de par son contexte et mérite une réponse adaptée. Ce pourquoi, les politiques échouent toutes, de plus nous combattons un<br /> système qui n'a aucun préjugé, qui ne reculera devant rien pour y arriver, nous en avons des preuves chaque jour : nos moyens honnêtes et droits ne sont pas à la hauteur pour combattre cela.<br /> <br /> <br /> Je ne vois que la révolution pour chnager le cours des choses, le HIC réside chaque fois en la récupération honteuse des luttes. On sait très bien que cela se terminera comme ça et on a aucun<br /> moyen d'inverser les choses.<br /> <br /> <br /> Nos maîtres à penser commes les marxistes sont très importants, nous ne pouvons les laisser de côté, mais en bons anarachistes, il faut savoir sortir d'un texte qui ne nous convient pas et<br /> adapter notre action à celle du terrain.<br /> <br /> <br /> C'est pour cette raison que je suis persuadée que le communisme ne peut vivre sans l'anarchie. Nous voyons très bien à quoi mènent aujourd'hui les élections, qui sincèrement a encore envie de se<br /> déplacer pour voter pour un guignol !!<br /> <br /> <br /> Il n'y a actuellement dans le monde que les groupes qui sont hors parti qui travaillent bien sur le terrain, c'est bizarre tout de même !!<br /> <br /> <br /> Tu vois, je suis assez politiquement désespérée, mais ça se soigne....<br /> <br /> <br /> Je crois toujours en les luttes des peuples, je l'ai toujours dit même avant de faire de la politique, je serais toujours proche des mouvements populaires, le peuple est souverain, et ce dans<br /> n'importe quelle partie du monde.<br /> <br /> <br /> Bises<br /> <br /> <br /> caroleone<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Bonjour Roquet,<br /> <br /> <br /> Je te remercie pour ton intervention, je n'ai pas cherché le texte de Gastaud que tu cites, je n'en aurais pas le temps à présent, peut-être vendredi, jour de repos mais c'est certain que la<br /> réponse devait être pertinente.<br /> <br /> <br /> Je me sens proche des léninistes même si cela me pose souvent problème car comme je suis proche également des anarchistes, les deux ne font pas bon ménage . Je n'ai pas eu loisir d'analyser plus<br /> profondément cette discorde qui est liée à l'intervention des bolcheviks pendant la révolution russe.<br /> <br /> <br /> Je me suis focalisée uniquement entre le fait de savoir si l'on peut-être marxiste et anarchiste : oui, c'est possible évidemment mais je ne crois pas que l'on puisse être marxiste léniniste et<br /> anarchiste, si tu peux me répondre, cela m'intéresserais de savoir ton opinion à ce sujet.<br /> <br /> <br /> Michel peyret m'a permis d'avoir de la source pour répondre à mes interrogations, je dois dire que mon chemin est plus facile depuis, je comprends mieux mes contradictions !<br /> <br /> <br /> Merci encore pour ta visite.<br /> <br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> <br /> Caroleone<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Bonsoir Caroleone,<br /> <br /> <br /> Comme le camarade Roquet, je cherche à voir clair. j'ai plutôt l'impression de m'enfoncer dans une grotte que de sortir au grand soleil ...<br /> <br /> <br /> Que l'on se pose des questions sur ce qu'est le communisme concrètement, démontre qu'il n'y a pas de réponse dans l'absolu. Plus exactement, ce sont les moyens d'y parvenir qui posent<br /> problème. <br /> <br /> <br /> Beaucoup ont cru (dont moi) avec la création de l'URSS, que le chemin y menant venait de s'ouvrir. Force est de constater que ce n'était qu'une impasse. Certes, il y a eu des avancées, certes<br /> tout n'est pas à rejeter en bloc, mais je pense que si l'on veut progresser, il faut commencer par bien analyser ce qui s'est concrètement passé.<br /> <br /> <br /> C'est ce que se refusent à faire tant ceux qui nient tout aspect positif de l'expérience, que ceux qui prétendent qu'en revenant aux fondamentaux du marxisme-léninisme, on résoudrait les<br /> problèmes.  L'URSS s'est batie sur ces concepts, ils n'ont pas empêché le naufrage. C'est donc qu'il y a d'autres causes.<br /> <br /> <br /> Nous sommes dans les "sciences humaines" qui n'ont précisément rien de scientifique car elles ne dépendent pas de lois (comme la physique) mais de la seule volonté humaine qui, nous le savons tous, est très versatile.<br /> <br /> <br /> C'est pourquoi, pour ce qui me concerne, loin de vouloir appliquer des théories ayant soi-disant tout prévu, j'en suis arrivé à la conviction qu'un chemin se défriche en avançant, et que ce qu'il<br /> faut avant tout c'est une méthode non pas figée, mais adaptable rapidement aux situations réelles auxquelles nous serons confrontés.<br /> <br /> <br /> Je conclurais donc, d'Ardèche où je me trouve, en faisant une nouvelle fois référence à Ferrat : "un avenir naissant d'un peu moins de souffrance, avec nos yeux ouverts en grand sur le réel, un<br /> avenir conduit par notre vigilance envers tous les pouvoirs  de la terre et du ciel".<br /> <br /> <br /> Je sais que je me répète, mais sans cette vigilance, de ceux qui ont intérêt à changer ce monde, rien ne sera possible.        C'est d'eux dont tout dépend.<br /> <br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> <br /> Je lis avec intérêt Michel Peyret, ainsi que les textes qu'il propose en concordance avec ses propres reflexions. Mais je pense utile d'avoir aussi à l'esprit la réponse qu'avait faite Georges<br /> Gastaud à Michel Peyret le 14 juin 2009, qui me semble extrêmement pertinente. Je le dis en précisant que je n'appartiens pas au PRCF de Georges Gastaud, et que je cherche seulement à voir clair<br /> sur ce que peut être le communisme concrètement. Fraternellement, Roquet<br /> <br /> <br /> <br />