Déclaration de San Juan Copala à propos de l’embusca de

Publié le 18 Mai 2010

Déclaration de San Juan Copala à propos de l’embuscade,

Convocation à la deuxième caravane de paix.

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

11 mai 2010.

 

Commune autonome de San juan Copala, Oaxaca.

 

« Bety,

 

NON, nous ne te chercherons pas parmi les morts,

nous continuerons à marcher ensemble, dès maintenant avec ton intercession,

jusqu’à la libération intégrale de ton peuple, de notre peuple »

AUX MÉDIAS RÉGIONAUX, NATIONAUX ET INTERNATIONAUX,

 

À L’AUTRE CAMPAGNE,

 

AUX ORGANISATIONS DES DROITS DE L’HOMME,

 

AU PEUPLE DU MEXIQUE.

 

Compagnes et compagnons des Médias, nous vous avons convoqué à la demande

de la commune autonome de San Juan Copala. En tant que porteurs de la voix

de notre peuple, nous voulons que tout le peuple du Mexique sache

directement par nous mêmes ce qui est arrivé le 27 avril dernier et ce qui

se passe encore aujourd’hui dans notre communauté.

 

Ce jour-là, un groupe de criminels s’autoproclamant organisation sociale

UBISORT ont donné la mort d’une façon lâche et sournoise à deux compagnons

Observateurs des Droits de l’Homme qui participaient à la caravane partie

de Huajuapan de Leon et qui, de manière pacifique essayait d’observer le

harcèlement criminel auquel est soumis notre peuple. Les assassins,

obéissant à l’ordre de celui qui cache son visage criminel dans les palais

du gouvernement, ont coupé l’eau potable et l’électricité et ont empêché

que les maîtres d’école et les denrées parviennent à la communauté. Ils

ont ainsi provoqué la suspension des cours de l’école primaire pour nos

enfants et obligé le médecin du centre de santé à abandonner le village.

C’est de cette façon que les puissants de ce pays essaient d’en finir avec

la résistance des communautés indigènes du Mexique et avec leur lutte pour

une vie digne.

 

Nous acceptons que dans notre région il y ait des habitants qui, reniant

leur culture et méconnaissant leur histoire, servent les intérêts du

puissant qui a toujours semé la division entre nous, dans le seul but

d’expulser les héritiers légitimes de ces terres afin de s’approprier leur

richesse naturelle. En tant qu’habitants de San Juan Copala, nous savons

qui a commis ces crimes, et nous le savons, non seulement à cause de tout

ce qu’ils ont fait auparavant, mais aussi parce que ce sont les mêmes qui,

quelques jours avant le départ de la caravane ont lancé des menaces

publiques, via les médias. Ce sont les mêmes qui ont empêché le passage

des camarades de San Salvador Atenco, ce sont les mêmes qui, par leurs

déclarations cyniques dans certains médias prétendent, maintenant, nous

rendre coupables de leur action criminelle.

 

Il est indispensable de préciser que le projet de la Commune Autonome de

San Juan Copala n’est pas le fruit d’un caprice, bien au contraire, parce

que nous connaissons notre histoire et que nous l’aimons, c’est l’accord

d’une assemblée communautaire qui naît avec l’intention de pacifier la

région grâce à un gouvernement indigène régi par le droit coutumier sans

intervention des partis et des organisations politiques. Car nous sommes

convaincus qu’un gouvernement qui dirige en obÉissant À SES MANDANTS

apportera le pardon, la réconciliation et la paix à nos peuples pour

parvenir au progrès social auquel nous aspirons tant. Nous voulons que

ceux qui nous gouvernent marchent avec nous dans un profond respect de

notre mère terre, de notre culture indigène et de notre vision cosmique.

C’est dans ce sens que nous lançons cet appel fraternel à nos frères et

sœurs qui avancent avec la fierté d’être indigènes pour que nous

fortifiions les assemblées communautaires, car ce seront elles qui, très

bientôt, conduirons les destins de la région et expulseront de nos

territoires ceux qui, nous croyant incapables de penser, prennent des

décisions sans jamais consulter les peuples. Et, finalement, ce sont les

mêmes qui provoquent division et violence.

 

Nous exigeons que le gouvernement mexicain châtie les coupables de tous

les crimes commis dans la région triqui, en particulier l’assassinat de

notre compagne Bety Cariño et celui de Jiry Jaakoola. Nous vous demandons

aussi à tous de nous aider en dénonçant les situations d’injustice et en

veillant à ce qu’il n’y ait pas d’impunité.

 

Enfin, et face à la situation d’injustice grave et de désespoir profond

dont nous souffrons dans la commune de San Juan Copala, nous avons demandé

à la Commission Diocésaine de Justice et de Paix et au Centre Régional des

Droits de l’Homme de nous aider à convoquer une nouvelle caravane

humanitaire d’observation, en envisageant toutes les mesures de sécurité

et en assurant la coordination avec toutes les organisations nationales et

internationales des Droits de l’Homme qui voudraient vérifier la situation

dans laquelle nous nous trouvons à San Juan Copala. Nous avons besoin de

tous pour obtenir des accords politiques qui brisent définitivement l’étau

paramilitaire, économique, politique, social, médiatique qu’affronte notre

peuple et que cesse la famine.

 

À notre frère Omar, nous envoyons un salut fraternel et nous lui

confirmons notre engagement de ne pas nous rendre, parce que le futur que

nous désirons est proche. Nous savons et nous croyons que plus la nuit est

noire, plus le lever du jour est proche.

 

Commune autonome San Juan Copala.

 

Traduction : Michèle.

 

 

 

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Mexique

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T
<br /> Idem que le précédent article avant celui de Michel Peyret<br /> <br /> <br />