Cuba à l'honneur : Baracoa

Publié le 10 Février 2012

Baracoa, baie de miel et l’enclume El Yunque pour tout paysage

 

 

 

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Lors de cette année de Cuba, j’essaierais de vous faire découvrir les villes en dehors de leur passé colonial espagnol qui ne m’intéresse pas plus, j’essaierais de trouver de quoi faire ressortir chaque ville, chaque province par sa spécificité historique et indigène, par sa spécificité liée aux êtres qui se sont battus pour la liberté.

 

J’espère donc que mes lecteurs apprécieront cette Cuba qui sortira des sentiers battus, du tourisme qui la connait bien et des clichés conformistes livrés par ses détracteurs.

 

Caroleone

 


 

Sa situation

 

Baracoa est située dans la province de Guantanamo, à l’extrémité orientale de Cuba.

Fondation : le 15 août 1512 par le conquistador Diego Velasquez de Cuéllar, elle fait partie des 7 « villas » fondée par ce colon espagnol.

 

Son ancien nom : Nuestra señora de la asuncion de Baracoa.

 

Elle était la première capitale de l’île et selon la légende fut la première ville découverte par Christophe Colomb.


 

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Baracoa est bâtie au bord de la Baie de Miel (Bahía de Miel) ; elle est surplombée par une chaîne de montagnes (dont la Sierra del Purial), qui ferme l'accès par voie de terre et isolait la ville du reste de l'île jusqu'à la construction d'une route (la Carretera Central) passant par un col (l’alto de Cotilla) dans les années 1960.

 

Toits de tuile, végétation tropicale, rues aux maisons à un étage baignées dans la lumière frisante d’une fin d’après-midi, tout ici semble conçu pour l’œil du photographe. Cette atmosphère nonchalante provient d’abord et surtout de l’isolement de Baracoa à 1070 km de la Havane.

 

Cependant, la ville a un air ancien, avec sa petite forteresse et ses rues bordées d’édifications vénérables en bois, délabrées et humbles, aux auvents en tuiles rouges soutenus par des encadrements en bois vétuste. Elle s’avère particulièrement agréable pendant la nuit, lorsque la chaleur du jour disparaît et que la brise invite à la promenade. Rejoignez ensuite les habitants qui se donnent rendez-vous sur la place José Martí pour regarder la télé en plein air, comme s’il s’agissait d’une scène de Macondo, le village surréaliste du roman de Gabriel García Márquez Cent Ans de solitude.

 

 

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Les derniers indiens

 

Ils s’appelaient Taïnos et furent massacrés par les colons espagnols sur toute l’île de Cuba, sauf à Baracoa qui compte encore des descendants des Taïnos dans sa population.

 

 

 

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                                                                                            Les Taïnos

 

 

Le cacique Hatuey

 

Les indigènes deviennent vite des esclaves pour les colons assoiffés de découvertes et d’or mais certains caciques entrent en résistance comme c’est le cas du chef Hatuey.

Ce dernier a auparavant assisté aux massacres perpétués par les colons à Hispaniola (Haïti) et il a dès lors fui sur la côte orientale de Cuba suivi de près par le conquistador Diego Velasquez.

Hatuey et ses partisans, après une longue fuite à travers les montagnes de l’est sont capturés et périssent sur le bucher en 1512.

 

Vous retrouverez l’histoire d’Hatuey et des Taïnos plus en détail sur cet article que j’ai réalisé l’année dernière:

 

Cuba, Des derniers indiens aux premiers esclaves sur cocomagnanville

 


 

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                                                                    Statue dédiée à Hatuey à Baracoa

 

 

 

 

De la mer…….

 

Playa de Cajobabo : De l’indépendance de Cuba

 

Cette plage revêt une importance historique.

 

 

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                                             Playita cajobabo, hommage à Marti et Gomez

 

 

 

Au cours de ses voyages, José Marti développe son projet de révolution et appuyé par des exilés cubains et par les communautés cubaines de Tampa et de New York,il organise en 1892 le Parti Révolutionnaire Cubain (« Partido Revolucionario Cubano ») dont le principal objectif était d'« obtenir l'indépendance de Cuba ». Plus tard, des patriotes portoricains s'unirent au mouvement avec la promesse qu'une fois Cuba libérée, les forces indépendantistes feraient de même pour Porto Rico. Connaissant les raisons de l'échec de la Guerre des Dix Ans, Martí fit en sorte qu'elles ne se puissent pas se répéter cette fois-ci, en donnant aux forces militaires un pouvoir illimité en ce qui concerne la stratégie et la tactique, et en laissant seulement au pouvoir politique la tâche de soutenir diplomatiquement, financièrement et légalement la guerre, et de gouverner les territoires libérés. Martí de rendit au Costa Rica, où vivait Antonio Maceo depuis l'échec de la Petite Guerre, pour le convaincre de la nécessité de son soutien au mouvement d'indépendance. Il fit de même avec Máximo Gómez, le stratège dominicain. C'est là-même, en République dominicaine, qu'est signé le Manifeste de Montecristi; lequel exprime le besoin de l'« indépendance de Cuba ». Embarquant à Haïti à la tête d'une petite troupe armée, il débarque à la Playitas de Cajobabo. Cela correspond au Soulèvement de Baire et au début de l'insurrection de diverses zones de l'est de Cuba.

 

 

route-la-farola.jpg                                                             En empruntant la route Farola

 

 

 

 

De Cajobabo à Baracoa : magnifiques paysages

 

Ce trajet est de loin le plus beau, il emprunte la route nommée la Farola (le fanal) qui traverse les montagnes au fil de virages en épingles à cheveux éprouvants. Le paysage fabuleux compense bien les frayeurs : magnifiques perspectives de montagnes, jungles sauvages, cocoteraies, plantations de café et de cacao.

 

 

 

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……à la montagne

 

 

El Yunque, l’enclume


 

El Yunque domine l’horizon avec ses 560 mètres, à l’ouest de Baracoa. Les archéologues y ont découvert des coquillages et des squelettes laissés par les Taïnos : durant la conquête, ils avaient tiré profit des murailles et postes de guet naturels dressés par les montagnes, tout comme les rebelles indépendantistes du 19 e siècle.

Cette région est l’une des plus sauvages de Cuba, on y trouve encore des orchidées sauvages.

 

 

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                                                             Deux jolies vues de El Yunque

 

 

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Trois musées à visiter

 

Le fuerte Matachin

 

A la pointe est du Malecon, le boulevard du front de mer se trouve le museo municipal qui comporte une exposition permanente qui s’intéresse aussi bien aux indiens Taïnos qu’à l’histoire naturelle de la région et à des personnalités de Baracoa.

 

Le museo arqueologico

 

Il est blotti dans une rue étroite de Cueva del Paraiso. Il comporte une collection d’objets retrouvés à Baracoa et ses environs dont le squelette de Guama, un cacique Taïno qui combattit les espagnols pendant 10 ans. On peut y voir également la réplique d’une idole taïna du tabac découverte en 1903. Une grotte remplie de stalagmites, de stalactites et de peintures rupestres fait partie de la terrasse de Majayara. Yara et Majana sont les deux autres terrasses dans cette zone géologique. Entre les deux, des grottes ont été utilisées par les Taïnos.

 

Museo zoologico de Piedra (zoo de pierre) dans le village de Boqueron

 

Un ancien planteur de café a sculpté une centaine d’animaux dans le calcaire de son domaine. Certains, disséminés dans le parc ont été taillés sur place, à même la roche ou dans de gros blocs. Les sculptures s’inspirent uniquement d’illustrations, Angel Iñigo n’ayant pas vu la plupart des animaux qu’il a sculptés.

 

 

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                                                                      Museo zoologico de piedra

 

 

 

 

La musique à Baracoa

 

La tumba francesa

 

Ce lieu a été créé dans les années 1890 par des esclaves affranchis afin d’y préserver les traditions qui s’étaient développées dans les plantations de café de la région. Les danseurs exécutent les mêmes pas que leurs ancêtres au son des tambours premiers et du Cata (tambour en bois), deux instruments originaires de Dahomey en Afrique.

 

Le son Changüi

 

A Cuba, les touristes entendent forcément la chanson Guajita Guantanamera dont les paroles sont tirées d’un poème de José Marti. Le guajiro est également un style musical qui s’est développé dans les montagnes autour de Guantanamo connu sous le nom de son changüi. Il se caractérise par son rythme complexe et ses plages d’improvisation sur des bongos.

 

 

Pour en savoir plus sur le son changüi

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

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Et la cuisine pour terminer sur une note savoureuse

 

 

Baracoa est réputée pour sa cuisine régionale généreuse en épices et dont la noix de coco est l’ingrédient principal.

 

 

 

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                                                                                 Noix de coco à Baracoa

 

 

Le cacao

 

Elle est réputée également pour être la région de production du cacao de Cuba. On peut le déguster sous forme de boisson à la  "casa del chocolate " en profitant de la boisson chocolatée locale composée de cacao, sucre, vanille, clous de girofle et sel.


La cuisson des ingrédients qui composent la cuisine de baracoa se fait à l’huile de coco et au lechita (lait de coco) qui embaument la ville lorsque les cuisinières entrent en action.

 

 

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Quelques spécialités

 

-        Le bacon : tortilla au plantain et au porc épicé


-        Le teti : petit poisson rouge qui se pêche dans les estuaires et que l’on déguste cru ou en omelette


-        Les graines de rocou : teintent le riz en jaune


-        Les bananes indiennes : se mangent bouillies dans leur peau (rose), assaisonnées d’ail et de jus de citron


-        Le cucurucho (dessert) : noix de coco râpée mélangée d’orange, papaye et miel


-        Pudin de boniato (pâtisserie) sucre, lait de coco et pâte de patate douce


-       Les yemitas : petites boules de chocolat, noix de coco et sucre


-        Le turron de coco : tablette de noix de coco râpée mélangée à du lait et du sucre

 

 

 

 

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                                                                                           Cucurucho

 

 

 

En savoir plus sur le cacao sur cocomagnanville

 

 

 

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Pour digérer, une petite baignade

 

Allez, on va faire un petit clin d’œil au tourisme avec une photo de l’une des plus belles plages de Cuba, playa Maguana : 3 km de sable blanc protégés par un récif corallien.

 

 

 

 

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Et un gros clin d'oeil à notre héros qu'on aime par dessus tout !!

 

En espérant avoir apporté un peu de soleil dans votre quotidien givré, gelé, enneigé, je vous envoie toute mon amitié.

 

Caroleone

 

 

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                                                  Sur le mur d'une maison de Baracoa.....c'est fun !!

 

 

 

 

Sources : cubania, wikipédia et livre perso

 

 

 

 


 

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Cuba, #PACHAMAMA

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