Communiqué du comité de défense du peuple Nahua du Michoacan
Publié le 13 Mars 2010
Communiqué du Comité de défense du peuple nahua du Michoacan
Communiqué du Comité de défense du peuple nahua
de la côte et de la montagne du Michoacán
AUX PEUPLES DU MEXIQUE ET DU MONDE
Jusqu'à présent les comuneros Javier Robles Martínez et Gerardo Vera
Orcino, qui ont été enlevés le 23 février 2010 au centre d'Aquila
(Michoacán) par un groupe paramilitaire, n'ont toujours pas réapparu. Nous
rappelons que ces deux comuneros participaient activement à la lutte de la
communauté indigène de Santa María Ostula pour la défense de ses
territoires et de son autonomie ; en ce sens, nous déclarons que les
compañeros ont été enlevés à cause de leur participation à la lutte
sociale de la communauté pour la récupération des terres qui se trouvent
sur le site de Xalakayán.
Les faits signalés ci-dessus font partie d'une offensive paramilitaire
orchestrée contre la communauté indigène de Santa María Ostula par de
soi-disant petits propriétaires et des narcotrafiquants de La Placita
(municipalité d'Aquila, Michoacán), certainement protégés par des
fonctionnaires de la municipalité d'Aquila et d'autres niveaux de
gouvernement, car leur action impunie est quotidienne et se passe au grand
jour : le 1er mars, trois comuneros ont été menacés et poursuivis par
quatre individus fortement armés qui ont essayé de les enlever à El
Ranchito (Michoacán) ; ce fait s'ajoute à de nombreuses autres menaces
armées qu'ont subies nos comuneros au cours des dernières semaines ; dans
la majorité de ces actions était présent un tueur à gages connu de La
Placita, qui répond au nom d'Artemio Chávez Huerta. Nous devons ajouter à
ce qui précède le meurtre sauvage du professeur Diego Ramírez Domínguez,
le 26 juillet 2008, et l'assassinat non élucidé de huit comuneros
appartenant à Ostula et El Coire, d'août de l'an dernier à ce jour.
Par ailleurs, au cours des derniers jours, divers médias ont informé
faussement que la communauté indigène de Santa María Ostula prétend couper
des routes, brûler des stations-service et affronter par les armes les
habitants de La Placita. À cet égard, nous voulons établir qu'il s'agit
d'informations fausses qui cherchent à provoquer un bain de sang, ainsi
que la désorganisation et la défaite de la communauté. Santa María Ostula
et ses 22 délégations dépendent uniquement des accords établis par ses
assemblées ; accords qui vont dans le sens de renforcer son gouvernement
communal, sa police communautaire et sa garde communale sur toute
l'étendue de son territoire. De même, lors de son assemblée générale du 2
mars, Ostula a décidé d'étendre l'exploitation collective des terres
récupérées et de retirer de ses exigences la reconnaissance de Xayakalán
de la part du gouvernement municipal d'Aquila, car nous, indigènes, nous
observons que nous n'avons rien à attendre de ce gouvernement.
Aux peuples indigènes et aux peuples du monde entier, nous disons que face
à la guerre déclenchée contre le peuple nahua de la côte du Michoacán,
notre territoire demeure totalement protégé et notre unité et notre
fermeté dans la lutte sont plus fortes que jamais.
Nos exigences sont les suivantes :
Présentation en vie des comuneros Javier Martínez Robles et Gerardo Vera
Orcino ; élucidation de l'assassinat du professeur Diego Ramírez Domínguez
et châtiment des auteurs intellectuels et matériels de sa mort ; enquête
sur les assassinats jusqu'à présent impunis de huit comuneros appartenant
aux communautés nahuas de la côte.
En ce qui concerne la possession que garde Ostula sur les terres
récupérées le 29 juin 2009 sur le site connu comme Xalakayán : l'immédiate
et urgente création de la part des gouvernements de l'État et fédéral de
mécanismes qui garantissent de façon définitive l'appartenance juridique
de ces terres à Ostula. La désarticulation des groupes
narco-paramilitaires qui agissent en coordination avec de soi-disant
petits propriétaires de La Placita et le châtiment des fonctionnaires
gouvernementaux qui les protègent. L'octroi de garanties de la part des
gouvernements fédéral et de l'État du Michoacán pour le fonctionnement des
polices communautaires et de leur garde communale dans les communautés de
Santa María Ostula, El Coire et Pómaro, c'est-à-dire sur tout le
territoire nahua de la côte du Michoacán.
Aux peuples, communautés et organisations fraternelles, nous demandons
leur solidarité et leur soutien par l'envoi de maïs pour la subsistance de
la délégation autonome de Xalakayán et de son campement en résistance, en
rappelant le compte bancaire sur lequel peuvent faire des dépôts toutes
celles et tous ceux qui désirent manifester leur solidarité avec la lutte
d'Ostula :
Compte "Perfiles" Banamex au nom de Víctor Selestino Grageda,
trésorier de la communauté.
Compte n° 7989603,
Clé n° 002497044779896031.
Succursale Lázaro Cárdenas, n° 447.
Depuis la Côte nahua du Michoacán, le 7 mars 2010,
Le Comité de défense du peuple nahua de la côte et de la montagne du
Michoacán
Traduit par el Viejo.
du blog de jacques tourtaux