Comment on nourrit le monde ? Les Moissons du futur de Marie-Monique Robin

Publié le 20 Novembre 2012

 

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J'ai adoré le documentaire qui m'a apporté une bouffée d'oxygène et une touche de chlorophylle bien nécessaires en ces jours sombres où chaque jour nous apporte que noirceur, sang et bombes.

Je connaissais déjà le système de la milpa au Mexique dont j'ai écris un article car c'est un sujet que je maîtrise mais je me suis régalée avec les autres initiatives de par le monde, aussi bien au Kenya avec le push pull, qu'en Allemagne avec la bouse de corne et le petit japonais qui vit au milieu du bio et des rizières m'a époustouflé par sa clairvoyance et la beauté de ses légumes.

 

D'aucuns diront que c'est pure utopie , que les exemples cités ne concernent que de petites fermes familiales permettant d'exploiter de quoi vivre en auto-suffisance ou bien nourrir quelques familles, ce à quoi je leur répondrais, qu'il est certainement plus judicieux de faire grossir 3/4 multinationales riches à milliards, engraisser certains citoyens comme des veaux, apauvrir la terre en la gavant de pesticides juqu'à ce qu'elle ne puisse plus rien produire pendant des décennies que de se donner les moyens de répartir, terres et savoirs faires équitablement ?


 

J'y crois pour ma part à cette belle utopie car je sais que la nature nous offre le nécessaire y compris pour un grand nombre et je sais que l'intelligence humaine lorsqu'elle se sert des savoirs ancestraux et les marie à la nouvelle science, lorsqu'elle est portée par des principes humanistes peut alors se sublimer et offrir le meilleur d'elle-même.

 

Sinon,

 

On a raté l'avant-première des moissons sur arte mais en suivant le lien vous en aurez déjà un aperçu et bien sûr je vous recommande le DVD ainsi que pour ceux qui le peuvent la souscription pour le prochain reportage de Marie -Monique:

 

Sacrée croissance  ICI .

 

Merci d'avance pour votre intérêt, d'autres façons de penser l'agriculture et de nourrir le monde existent, ne nous contentons pas de la pensée unique qui elle ne nourrit que des multinationales milliardaires et mortifères.

 

 

Caroleone

 

 


 

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Après "Le Monde selon Monsanto" et "Notre poison quotidien", Marie-Monique Robin enquête sur les méthodes de l'agroécologie dans différents points du globe. Un film plein d'espoir sur les solutions possibles à la crise alimentaire.

 

Le documentaire


Comment nourrir les 9 milliards d'habitants annoncés en 2050 ? Une émission de télévision a convaincu Marie-Monique Robin de poursuivre ses investigations sur l'urgence de produire autrement.

Président de l'Association nationale de l'industrie agro-alimentaire, Jean-René Buisson y affirmait qu'aucune alternative aux pesticides n'était possible et qu'une agriculture bio entraînerait une baisse de la production de 40 % pour une hausse des prix de 50 %. Rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation des Nations unies, Olivier de Schutter, lui, prétend exactement le contraire. Qui croire ? Enquêtant aux quatre coins du globe, la journaliste a rencontré des paysans qui ont renoncé à ces insecticides et pesticides dont les coûts indirects colossaux — pollution, énergie et santé publique — ne sont jamais pris en compte.

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Souveraineté alimentaire


Pluriculture au Mexique ou au Japon, agroforesterie au Malawi, méthode du push-pull au Kenya - des plantes repoussent herbes et insectes nuisibles au maïs, quand d'autres les attirent... Partout, des petits producteurs à la conscience aiguë témoignent des bénéfices vertueux de leur (re)conversion à l'agriculture biologique : lutte contre l'érosion, la pollution et les émissions de gaz à effet de serre, fertilisation des sols, mais aussi rendements nettement accrus au fil des années. Tous plaident et s'organisent pour l'autosuffisance et la souveraineté alimentaire, à travers des circuits courts, tandis que se dessine une nouvelle alliance entre producteurs et consommateurs. De leur côté, les experts insistent : l'agroécologie de demain devra mêler savoir-faire paysan et savantes innovations dans cette révolution nécessaire pour nourrir la planète. Un documentaire édifiant où la méthode Robin, mélange de rigueur journalistique et de candeur citoyenne, livre une fois encore une implacable démonstration. Avec d'encourageantes conclusions.

 

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Après "Le Monde selon Monsanto" et "Notre poison quotidien", Marie-Monique Robin livre le dernier opus de sa trilogie, "Les Moissons du futur", une enquête résolument optimiste sur les remèdes possibles à la crise alimentaire qui touche la planète.

La journaliste Marie-Monique Robin

  • Marie-Monique Robin, comment est né ce projet ?

    Marie-Monique Robin : Les moissons du futur sont dans la droite lignée de mes précédents documentaires. Je pars du discours dominant, qui prétend que si on sort de l’industrie agroalimentaire, c’est la famine assurée, et je démontre que ces allégations ne reposent sur rien. Tout a commencé sur un plateau de télévision où Jean-René Buisson, le président de l’Association nationale de l’industrie agroalimentaire, expliquait qu’il n’y avait pas d’alternative aux pesticides. Selon lui, si on passait à une agriculture bio, cela entraînerait une baisse de la production de 40 % et une augmentation des prix de 50 %. C’est ce discours qui est majoritairement relayé par les médias. J’ai donc décidé d’enquêter. Il se trouve que peu de temps après, j’ai rencontré à Genève Olivier De Schutter, le rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation des Nations unies, qui dit exactement le contraire ! Au fil de mon enquête, je me suis rendu compte que le discours des industriels est totalement faux : l’agroécologie permettrait de nourrir la planète.

  • Est-ce que vos documentaires sont une forme de militantisme ?

Ça dérange certaines personnes, mais c’est mon travail de journaliste.
Ça, c’est le discours de l’industrie, qui me dit régulièrement que je ne fais pas du journalisme. Cela me fait sourire, parce que je fais ce métier depuis trente ans, que j’ai réalisé de nombreux films sur des sujets différents et que je n’ai pas changé ma manière de travailler : je vérifie les informations et je remets en cause les vérités établies. Ça dérange certaines personnes, mais c’est mon travail de journaliste. Sur des sujets tels que Monsanto, on se retrouve face à une véritable machine de désinformation, mais pour le prouver, il faut beaucoup de temps. Car il s’agit de puissances énormes, disposant de moyens financiers colossaux, qui noient les médias sous des tonnes d’études où il est très difficile de démêler le vrai du faux.
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  • Comment procédez-vous en tant que journaliste d’investigation ?

    Cela fait six ans que je travaille sur ce sujet et j’ai la chance, notamment grâce à ARTE, de vérifier leurs messages et de déconstruire leur discours. Je peux aller au bout du monde pour rencontrer l’expert que je veux, quand je veux. C’est un privilège inouï, mais c’est aussi la seule façon d’aller au bout de tels sujets. Le livre que j'écris actuellement me permet d’entrer dans ces détails, car je ne pouvais bien sûr pas tout mettre dans le film. Mon but, c’est de tirer un fil pour que les gens puissent s’en emparer et s’organiser collectivement s’ils le souhaitent.


  • Quel bilan tirez-vous de cette enquête ?

    Ce qui se passe est un énorme gâchis. Il faut rappeler que non seulement l’industrie agroalimentaire rend les gens malades, mais qu’en plus elle ne parvient pas à nourrir le monde : un milliard de personnes souffrent de la faim. L’argument qui dit que les pesticides constituent la seule solution à la famine est donc complètement faux. Il faut aller sur place pour voir ce qui se passe. La bonne nouvelle, c’est qu’avec l’agroécologie, il y a des solutions qui marchent. Je suis revenue pleine d’espoir de ce voyage parce s’il y avait une vraie volonté politique, grâce à ce modèle, on pourrait nourrir le monde très vite. En quatre ou cinq ans, tout serait réglé.

 

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  • Et la mauvaise nouvelle ?


Nos enfants vont vivre dans un chaos inouï : des millions de réfugiés, la fin du pétrole et du gaz...
J’ai fait plusieurs fois le tour du monde, mais je n’ai jamais ressenti un tel sentiment d’urgence que lors de ce voyage qui m’a menée du Mexique au Malawi en passant par le Japon. J’ai véritablement pris conscience que les conséquences que le réchauffement climatique nous prépare à court terme, d’ici à trente ans, sont absolument terribles. Nos enfants vont vivre dans un chaos inouï : des millions de réfugiés, la fin du pétrole et du gaz... La nécessité d’agir est extrême, les solutions sont à notre portée, mais on continue à faire comme si de rien n’était. Il faut une prise de conscience de la part des politiques. En Afrique, là où aujourd’hui les conséquences du réchauffement sont ressenties le plus durement, les gouvernements ont commencé à promouvoir l’agroécologie avec succès. Mais en Europe, on n’en est pas encore là. J’estime donc que le bilan est positif, puisqu’on a les moyens de s’en sortir, mais je suis en même temps très pessimiste parce que, pour la première fois, je me dis qu’il est peut-être déjà trop tard.

Propos recueillis par Kristel Le Pollotec

EN SAVOIR + sur ARTE

Rédigé par caroleone

Publié dans #pilleurs et pollueurs

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B
<br /> Merci de ce docu plein d'espoir ça fait du bien !!!<br />
C
<br /> <br /> C'est vrai que les documentaires de MM.Robin nous offrent vraiment des pages d'espérance, il faut l'aider à continuer de dénoncer les multinationales et les pouvoirs des gouvernements et nous<br /> apporter une autre façon de voir et de vivre l'alimentation.<br /> <br /> <br /> Bisous Brigitte et merci de ta visite<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> caro<br /> <br /> <br /> <br />
H
<br /> Bonsoir Caro<br /> <br /> <br /> J'ai beaucoup aimé ce documentaire, comme tu dis il apporte un peu d'espoir et une bouffée d'oxygène.  C'est drole, je voulais mettre le lten vers sa souscription sur mon blog, mais tu m'a<br /> devancé. Tout les documentaires que j'ai vu d'elle sont d'une part très argumentés et d'une limpidité bienfaitrice. Une grande dame !<br /> <br /> <br /> Bisoux du soir<br /> <br /> <br /> Serge<br />
C
<br /> <br /> Bonsoir Serge,<br /> <br /> <br /> Oui ce documentaire est excellent et nous apporte autre chose, certes que les scientifiques et les personnes des milieux concernés connaissent mais qu'il est bon que les citoyens lambda<br /> découvrent. ça fait mentir tous les trafiquants avec leur discours unique du tout pesticide pour nourrir la planète.<br /> <br /> <br /> Tu sais, il faut que tu fasses ton article avec le lien de la souscription  également, ce n'est pas parce que je l'ai fait qu'il ne faut pas le faire, au contraire, il n'y aucune concurence<br /> entre les militants et les causes comme celle-ci doivent être diffusées en masse. J'attends de te lire <br /> <br /> <br /> Bises et bonne soirée<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> caro<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> Une journaliste qui mérite la croix d'honneur!! J'ai mis la vidéo documentiare dans mes favoris et dès que j'ai 2heures, je<br /> visionnerai!!! Merci Caro  BISOUS FAN<br />
C
<br /> <br /> Oui, j'apprécie ce qu'elle fait , elle se donne les moyens de désinformer et bouscule à sa façon simple et naturelle les pouvoirs en place.<br /> <br /> <br /> Et surtout je trouve qu'elle apporte beaucoup d'espoir, je le ressens comme ça pour ma part et c'est si important de nos jours de susciter l'espoir alors que tant de défaitistes chaque jour nous<br /> ferment les portes à défaut des paupières et en cela font le jeu de l'obscurantisme !<br /> <br /> <br /> Bises<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> caro<br /> <br /> <br /> <br />