Colombie : Les petits travailleurs des mines

Publié le 6 Décembre 2011

 

 

gal_2277.jpg

 

 

 

 

La mine, ça fait partie de mon héritage familial, mon grand-père et mon père étaient mineurs certes pas en Colombie mais dans la Loire et mon père y est entré à l’âge de 14 ans.

En étudiant un peu le sujet, je me rends compte que ce qui paraissait « normal » de la part d’un adolescent de cet âge à cette époque peut paraître honteux de nos jours.

Mon plus jeune fils à cet âge, 14 ans et je ne le vois pas aller travailler dans une mine, aller travailler tout court non plus.

ET pourtant, du point de vue développement physique, il peut en avoir les compétences, il est certainement déjà plus grand que la majorité des adultes qui travaillent dans les mines  et mon père était comme lui !!

 

Alors, une fois n’est pas coutume, je vais me réconcilier pour le coup avec mon paternel et lui rendre hommage à travers cet article. Parce que malgré tout, c’était un garçon et un homme très courageux, très travailleur et respecté par ses collègues pour ses compétences et son intégrité de salarié , un ouvrier exemplaire qui a bossé les 3 x 8 en métallurgie jusqu’à la retraite (60 ans).

 

Caroleone

 


 

Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs, que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules ?
Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l’aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d’une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l’ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d’airain, tout est de fer.
Jamais on ne s’arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !

 

Victor Hugo, Les Contemplations, 1838 (Texte complet)

 

 

 

 

1  million d’enfants dans les mines (monde)

 

 

 

Le travail des enfants dans l’exploitation minière n’a pas fait l’objet d’autant d’attention que celui concernant les autres formes de travail d’enfants, car le nombre d’enfants concernés est moins important (ex : en agriculture = 100 millions d’enfants travailleurs).

 

La Colombie est le 5e exportateur de charbon au monde.

 

 

Une loi colombienne du ministère des mines en vigueur dès 1989 interdit le travail des femmes et des enfants.

Mais en l’absence de contrôle, la loi est contournée et les compagnies minières profitent de la situation en achetant du charbon à bas prix aux propriétaires des mines qui sous-paient une main d’œuvre aux abois.


 

 

Pourquoi les enfants travaillent-ils?


Le travail des enfants ne tient ni à la culture ni à l'éthique du travail. Il tient plutôt aux entreprises et aux sous-traitants qui cherchent à verser de faibles salaires et à avoir une main-d'oeuvre docile.

Tout ce qui cause ou perpétue la pauvreté encourage le travail des enfants. Depuis de nombreuses années, les gouvernements des pays industrialisés restructurent leur économie pour répondre aux besoins des bailleurs de fonds.


Le Fonds monétaire international de la Banque mondiale soumet les pays lourdement endettés à un Programme d'ajustement structurel (PAS). Le PAS force les gouvernements à accroître leurs exportations, à privatiser les écoles et les soins de santé, et à déréglementer l'industrie.

Ces pays restructurent l'ensemble de leur économie en fonction des exportations, en incitant les fabriquants étrangers à venir s'établir chez eux. Ils leur promettent une main-d’œuvre bon marché et non syndiquée, ainsi qu'une législation du travail assez lâche. Les exigences de la Banque mondiale ont des répercussions dévastatrices sur les familles pauvres, particulièrement sur les enfants.


De nombreux secteurs industriels confient une grande partie de leur production à la sous-traitance. Cela permet aux grandes entreprises de réaliser d'importantes économies de main-d’œuvre et de frais généraux. Les entreprises locales se font une vive concurrence pour obtenir les contrats. Elles utilisent la main-d’œuvre la moins chère possible, ce qui entraîne le travail des enfants. Certaines entreprises, parmi les plus grandes et les plus rentables du monde, n'assument pas la responsabilité des pratiques de leurs sous-traitants.

La pauvreté, le nivellement par le bas, la sous-traitance, la technologie, une économie informelle en expansion, les exigences de restructuration de Fonds monétaire international, voilà tous les facteurs de la « nouvelle économie mondiale » qui ont provoqué l'augmentation du travail des enfants.


AIPE


 

arton2015-bae0f.jpg

 

 

 

De multiples dangers pour les enfants :

 

-          Descente sous terre en passant par des tunnels très étroits


-          Transport de charges de charbon plus lourdes que leur propre poids


-          Travaux fatigants


-          Structures instables sous terre


-          Utilisation d’outils lourds et dangereux


-          Utilisation de substances toxiques, explosives


-          Exposition à de fortes chaleurs ou des froids extrêmes


-          Exposition à la violence, la prostitution, la consommation de drogues et d’alcool sur les terrains miniers

 

 

 

minecol1.jpg

 

 

Conséquences sur la santé

 

-          Accidents mortels : 32 accidents mortels/100.000 enfants en 1994 : explosions, gaz….


-          Maladies : tuberculose, silicose


-          Retards de croissance


-          Affections pulmonaires


-          Malnutrition, carences


-          Chutes, fractures

 

 

arton2025-6284a.jpg

 

 

 

L'UNICEF demande 6 mesures pour éliminer le travail des enfants :


- L'élimination immédiate de l'emploi des enfants à des tâches dangereuses


- L'organisation d'un enseignement gratuit et obligatoire


- L'élargissement de la protection légale des enfants


- L'enregistrement de tous les enfants à leur naissance (de manière à pouvoir déterminer leur âge sans fraude possible)


- Une collecte et un contrôle adéquats des données (de manière à connaître avec exactitude l'ampleur du travail des enfants)


- L'établissement de codes de conduite


Les conventions internationales en vigueur concernant l’hygiène, la sécurité, la discrimination , les horaires, la durée d’activité, la protection….

C’est seulement depuis 1919 que l’OIT (Organisation Internationale du travail) a fait adopter par tous les pays signataires des conventions particulières qui font état de normes relatives au travail des enfants.

 

Mesures auxquelles j’ajouterais :

 

-          Eliminer la pauvreté


-          Appliquer les lois sur le travail


-          Abolir le commerce des enfants


-          Encourager le commerce équitable


-          Remplacer les enfants qui travaillent par des adultes

 

 

Ces mesures, j'y reviendrais par ailleurs dans d'autres articles.

 

 

 

Sources : unicef, OIT, wikipédia, AIPE

 

 

enfants-taupes-17-ans-apres-10285365blpjy_1759.jpg

 

 

 


 

    Merci pour votre intérêt.

 

    Caroleone

 

 

 

 

 

 


 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #pilleurs et pollueurs

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
<br /> Bonsoir Caro,<br /> <br /> <br /> Encore une fois, privilégions le commerce équitable chaque fois que c'est possible.<br /> <br /> <br /> C'est notre façon à nous d'être solidaires ...<br /> <br /> <br /> Amitiés.<br />
C
<br /> <br /> C'est bien de le préciser, le commerce équitable est certainement plus juste, et puis, les produits sont excellents. J'avais même réussi à trouver du café en dosettes en Equateur. Parce que le<br /> café zapa il est pas encore en dosettes, qu'est-ce qu'ils fabriquent quand même ?<br /> <br /> <br /> Il va falloir souscrire un peu plus pour qu'ils s'achètent les bécanes pour ça, parce que c'est un excellent café, mais moi, je n'ai plus de cafetières traditionnelles, alors je l'achète et je le<br /> donne !!<br /> <br /> <br /> Pour ceussent qui voudraient souscrire pour le café zapa, il est encore temps !<br /> <br /> <br /> UN CAFE REBELLE ET ZAPATISTE<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bises<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> caro<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Bonsoir Caro,<br /> <br /> <br /> L'exploitation des enfants ne pourra cesser, hélas, que lorsque le niveau de vie de ces pays aura atteint un niveau suffisant, car elle y est présentée comme un moyen d'éviter une misère encore<br /> plus noire pour beaucoup de famille.<br /> <br /> <br /> Ce n'est pas le système capitaliste aujourd'hui qui permettra cette avancée.  Cuba, entre autres, montre qu'il est possible d'assurer aux enfants d'autres conditions de vie.<br /> <br /> <br /> Amitiés.<br />
C
<br /> <br /> Bonsoir Serge,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Tu fais bien de parler du cas de Cuba qui est édifiant mais tellement désinformé !<br /> <br /> <br /> Sur cet article, j'ai mis un texte qui démontre bien clairement le rôle du FMI comme affameur et fabricant de misère contrairement aux textes soporifiques et partisans des ONG sensées apporter<br /> des améliorations à cette problématique.<br /> <br /> <br /> Si les productions étaient bien rémunéréres, si les états n'étaient pas écrasés par la dette, si les enfants étaient scolarisés, déjà, on limiterait considérablement l'emploi des enfants et sur<br /> certaines formes de travail, il convient aussi que nous, occidentaux boycottions les grandes marques dont on soupçonne ses dérives. Nous sommes aussi des consom'acteurs, ne nous privons donc pas<br /> de faire valoir aussi nos droits à la solidarité.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bises<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> caro<br /> <br /> <br /> <br />