COCOTEST - Questions de parti (pris ou pas pris) initiées par Marie
Publié le 29 Juin 2012
Un message de mon amie Marie que j'ai envie de vous soumettre car il suscite en moi et il le fera en vous toutes les précieuses interrogations qui se font jour suite aux bouleversements que les campagnes électorales avec le FdG, les prises de position du national puis ensuite la crainte de Hue la résurgence ont immanquablement versé dans nos esprits !!
C'est vrai qu'il faut avoir le coeur drôlement solide et les idées bien arrêtées pour être communistes de nos jours mais les camarades sont bien équipés dans tous ces domaines, aussi Marie sache que nous sommes tous concernés par tes inquiétudes et que nous avons les mêmes, et nous avons tous, communistes encartés ou non, le même désir de voir renaître les idéaux qui nous ont fait signer un jour en bas de la page et coller une petite vignette pour la première fois sur notre carte.
Amitiés à tous et bises à Marie la coco
caroleone
Voici, 3 textes de cocos en enfilade que je soumets à vos réflexions camarades .
Cher(e) camarade,
Je me permets de vous adresser ce texte de Guy Poussy, dont je suis tout à fait d’accord avec le contenu, pour servir d’élément d’analyse autre que les articles qui paraissent dans l’Huma qui est toute tournée sur le Front de Gauche et qui est le porte parole de notre direction. Pas un débat contradictoire, pas un texte qui ne soit dans la « ligne ». Heureusement, il y a internet où l’on trouve divers textes qui apportent matière à réflexion !
Moi aussi, en son temps, j’ai suivi le Parti sans me poser de questions, j’avais une confiance sans limites en ses dirigeants. Mais, petit à petit au fur et à mesure des échecs des stratégies mises en place par nos dirigeants (la gauche plurielle, bouge l’Europe et, en dernier, les collectifs antilibéraux, avec le succès que l’on sait, et, cerise sur le gâteau, le FDG) j’ai commencé à douter du bien fondé de nos choix. Puis, comme le dit le texte, l’abandon de tout ce qui fait ce pourquoi j’ai adhéré à ce parti.
Donc, pour vous dire que suis entrée, avec d’autres, en résistance contre notre direction. Je reste au parti avec l’espoir de faire bouger les choses, même si cela est difficile, mais je me sens bien dans mes baskets et je n’ai pas envie de rejoindre un groupuscule comme il en existe tant. Nous ne sommes pas nombreux, mais, je pense qu’un jour les communistes de la base prendront conscience des mauvais choix et rectifieront le tir.
Ceci n’est pas une mise en cause des camarades qui ne sont pas de mon avis, il faut laisser faire le temps et puis on verra !
Amitiés,
Marie
La Canaille vient de recevoir le texte qui suit. Son auteur est Guy Poussy.
Si La Canaille n'a plus autorité à prendre sa place dans ce débat interne depuis que le PCF a décidé de se passer des services de ses militants des entreprises, cette discussion ayant des conséquences concrètes dans le paysage politique, le citoyen Canaille le Rouge se sent de droit de faire partager des éléments d'anlyse et d'appréciation.
D'autant plus que l'argumentation lui semble plus que pertinente, le déroulé historique jusqu'en 2002 rencontre sans contradiction l'expérience de La Canaille.
Comme au nom du débat démocratique dont les forces progressistes et communistes ont besoin pour s'extirper ses sables mouvants de la collaboration de classe, rien ne laisse à penser que la direction de FdG-(bureau ex PCF entresol à à droite sortant de l'ascenseur) ne donne à connaitre ce texte, rRaison de plus de le mettre à disposition.
Si pour La canaille il n'y a pas d'espoir dans la renaissance d'un outil efficace à partir du champ de ruine, l'analyse du processus qui a conduit ce parti qui faisait trembler la bourse à ressembler à un mélange de "Dallas" et un grand prix de l'eurovision est aussi juste que pathétique pour ceux qui pour de multiples raisons s'y raccrochent.
TOURNER DEFINITIVEMENT LA PAGE DE LA POLITIQUE INITIEE PAR ROBERT HUE
Guy Poussy le 22 juin 2012.
Ces dernières semaines le nom de R. Hue a refait surface. Dans les médias son nom était avancé pour faire partie du gouvernement Ayrault à l’issue d’un remaniement ministériel. R. Hue - qui n’est plus membre du PCF- n’a pas été retenu. Le fait que son entrée au gouvernement ait pu être envisagé illustre bien les connivences existant entre lui et les dirigeants du PS. Elles sont anciennes en particulier avec F. Hollande.
Devenu secrétaire général du PCF, 20 mois après en novembre 1995, R Hue publie communisme : LA MUTATION. Il déclare » Ce dont il s’agit c’est bien d’une mutation, c'est-à-dire une série de transformations profondes dans l’identité communiste elle-même » La participation au gouvernement devient d’ordre stratégique, et elle s’inscrit dans la durée. L’expérience de la gauche plurielle voit la participation de ministres communistes dans le gouvernement Jospin. Elle se fait au prix d’un total alignement. Il en fut ainsi en mars 1999 lors de la guerre contre la Serbie, engagée par Chirac et Jospin, et menée sous les ordres de L’OTAN et de Clinton A l’époque les dirigeants et les ministres communistes déclarent » Nous n’entendons pas miner la cohésion gouvernementale, nous resterons au gouvernement quoi qu’il fasse, même s’il y a l’engagement des troupes françaises au sol en Serbie (MG Buffet sur FR3 le 28 mars 1999 dans l’émission Dimanche politique) En politique Européenne les ministres communistes se sont ralliés au pacte de stabilité, au traité d’Amsterdam, à l’euro, c'est-à-dire des choix politiques qui remettent en cause la souveraineté populaire et nationale. Ils ont accepté l’Europe fédérale et politique, la mise sur pied d’une armée Européenne sous les ordres de Washington, autant de projets communs à Chirac et Jospin
Comment ne pas rappeler l’échec de la liste « BOUGE L’EUROPE » aux élections européennes de Juin 1999 ? Cette liste conduite par R Hue, Geneviève Fraisse, Ph Herzog, R Castro, Fodé Sylla, devait « Décoiffer » car elle n’était pas communiste, elle était la matrice du parti de l’an 2000. Certains candidats se prononcèrent pour la guerre au Kosovo. Le résultat de la liste Bouge l’Europe fut un retentissant fiasco. Le peuple, l’électorat communiste avait refusé de suivre les dirigeants dans la voie du renoncement aux luttes et de la connivence avec le gouvernement. S’agissant des questions Européennes, sur France Inter François Hollande » Saluait le courage de R Hue » en lui demandant de poursuivre l’ouverture du PCF. C’est ce qu’il fit avec sa tentative de constituer le nouveau parti communiste. Le choix stratégique était de faire du PCF la force supplétive du PS. Le congrès de Martigues entérine la disparition de la Faucille et du Marteau. JC Gayssot ministre des transports déclare « A la SNCF j’entends substituer la culture du dialogue à la culture du conflit » R Hue déclare » Si j’étais cheminot je ne ferai pas grève »
En 2000 sous l’impulsion de R. Hue le PCF abandonne le septennat et le programme du PCF, pour se rallier au quinquennat voulu par Chirac et Jospin, et ce sans que les communistes aient à en débattre. L’expérience vécue avec Sarkozy atteste que cette réforme a aggravé le caractère anti démocratique de la 5e République en renforçant les pouvoirs monarchiques du président de la République. En 1958 le PCF avait appelé à voter NON à la constitution. En 1962 il mena une campagne argumentée contre l’élection du président au suffrage universel
RH n’est plus membre du PCF, mais comment ne pas voir que la stratégie définie dans la Mutation imprègne encore la politique mise en œuvre aujourd’hui par la Place du Colonel Fabien. Celle-ci se caractérise par l’effacement du PCF. Chacun a pu le constater lors des dernières élections présidentielles et législatives.
Engoncé dans le « FRONT de GAUCHE » l’image du PCF n’est plus visible. Il ne répond plus aux attentes et exigences du monde du travail, de la création et de la jeunesse. Comment ne pas voir que l’abstention record qui a caractérisé les élections législatives est de nature protestataire. Il en est de même du vote blanc. Le PCF ne répond plus aux attentes de cette contestation. 7 députés communistes sur les 10 du front de gauche dans une situation marquée par une grave crise du système capitaliste, représente un échec. La crise de l’Europe, et la déconsidération dans l’opinion des instances Européennes et de sa politique d’austérité auraient du s’illustrer dans le vote communiste.
Cette situation demanderait une analyse approfondie. Il ne semble pas que ce soit le chemin pris par la direction du PCF. Fondamentalement elle reste fascinée par la participation des communistes au gouvernement » Si nous estimons que les conditions de notre participation au gouvernement Ayrault ne sont pas aujourd’hui réunies, notre objectif est de modifier cette situation ( P. Laurent au CN du 18 juin) Aller au pouvoir pour faire quoi ? Il est temps de désacraliser cette participation au gouvernement présentée comme seule perspective crédible pour changer de politique. Parti de gouvernement, ce n’est pas inscrit dans la table des lois. En soi cela est une vaste tromperie.
Pour se rendre plus « Présentable » le PCF s’est éloigné de plus en plus de son identité révolutionnaire. Elle consiste à donner la priorité au mouvement populaire, à la lutte des idées, à maintenir la conscience de la classe ouvrière- au sens large du terme- à son plus haut degré en contribuant à l’éclairer, à animer les luttes populaires, ce qui suppose de ne pas se laisser paralyser ni les mains, ni la tête, en quémandant des maroquins.
Contre vents et marées, y compris à contre courant, il convient de demeurer la voix des sans voix, celle du monde du travail et de la précarité, le défenseur, l’instrument du Peuple souverain. Ancré dans cette réalité le PCF serait plus efficace qu’au conseil des ministres. La voie suivie n’est pas bonne elle reste marquée par la mutation de R Hue La véritable perspective politique se situe dans le rassemblement populaire majoritaire à construire, acteur principal des transformations politiques. La priorité des priorités devrait être accordée aux luttes populaires et intergénérationnelles, d’autant que au nom du « Redressement de la France » des vents mauvais s’annoncent.