Clochard d'aujourd'hui

Publié le 15 Février 2013

 

 

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Robert Doisneau.....

 

 

Cahin-caha brinquebalant,

carriole de bric et de broc,

cliquetant,

tu vas et tu viens dans les rues

de la ville grise et nue,

des cartons délavés pliés,

qui peuvent servir qui sait

d’abri de fortune ce soir

sous la lune rousse.

Tu ne liras pas cette prose

qui pourtant t’honore

et te place tout en haut

sur la toile du ciel,

qui de ces étoiles  éclaire

tes nuits sans sommeil.

Sans sommeil, non,

car le froid pique et coupe

entre par tous les pores

d’une peau endurcie mais tendre

comme un cœur qui n'a plus de pleurs.

Sans sommeil, non,

car la faim creuse un à un

des sillons qui rétrécissent

un estomac bien plus petit

que de raison.

 

Paria de la ville on te fuit,

on ne sait reconnaître

sous les habits sales de fortune

un être vivant, un être

qui un jour a vécu, oui vécu,

sous les feux de la rampe.

On ne sait reconnaître

dans cette main tendue

la recherche d’une âme,

pas uniquement une pièce,

c’est une main tendue

demandant la chaleur,

de bras et d’un amour perdu.

 

Ce qui manque à ton cœur

Ce qui manque à ton ventre

Ce qui manque à tes pieds

chaussés de sacs plastiques

Ce qui manque à ton corps

décharné et souillé

c’est cette chaleur humaine,

celle que l’on omet de donner

aux marginaux des poubelles.

 

Clochard d’aujourd’hui,

je t’envoie ces quelques mots,

qui ne te serviront à rien,

tes petits compagnons à poil

de plus grand réconfort seront

à côté du mien, mais

j’aimerais qu’en lisant ce poème

chacun te vois d’un œil nouveau :

celui pour lequel

j’ai eu envie de coucher tes maux.

 

Carole Radureau (15/02/2013)

 

 

 

Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes, #Leprest

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Commenter cet article
A
<br /> Combattre l'indifférence qui s'est installée depuis longtemps, on s'est habitués à voir des gens dormir dehors...<br /> <br /> <br /> Ton poème est très beau et souligne très justement le fait que ce n'est pas tant de nourriture dont ils ont besoin que de notre attention, notre regard!<br /> <br /> <br /> Et puis merci d'employer le mot clochard, parce que SDF ne veut rien dire, ni pour eux, ni pour nous. Ces trois lettres pudibondes escamotent la réalité pénible que nous ne voulons pas voir.<br />
C
<br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Oui, tu as parfaitement résumé mon état d'esprit.<br /> <br /> <br /> C'est dramatique comme on banalise tout ! Même dans l'info alternative <br /> <br /> <br /> A un moment, on se dit que l'on ne peux prendre toute l'injustice et la misère du monde à son compte, et c'est nécessaire de le faire mais néanmoins, on ne peut rester indifférent.<br /> <br /> <br /> C'est pour cette raison que ponctuellement je vide un peu de cette misère, j'aimerais que les mots couchés sur la toile appliquent un voile de douceur et d'humanisme sur le quotidien, ouvrent les<br /> yeux qui s'étaient fermés par lassitude, ouvrent aussi les consciences pas encore épanouies.<br /> <br /> <br /> Le terme clochard semble péjoratif mais il est vrai.<br /> <br /> <br /> La dialectique moderne comme tu le dis à le talent de tortiller du cul pour ch....droit et endort encore plus les consciences cauthérisées.<br /> <br /> <br /> C'est nul, c'est comme en politique, le PCF s'est appliqué à réformer toute la dialectique de lutte des classes pour arriver à ce travail de sape actuel.<br /> <br /> <br /> Les mots sont les mots, un ouvrier c'est un ouvrier et même si l'on a envie de dire que c'est un prolétaire, et bien, rien que de le dire, de suite on a une image de chaines en tête qui justifie<br /> le propos.<br /> <br /> <br /> Qu'un salarié ça ressemble à rien et ça englobe toute une masse dans le même sac, qu'une chatte y retrouve plus ses petits.<br /> <br /> <br /> Voilà, j'arrête là parce que j'ai plein d'autres exemples.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Merci beaucoup pour ton commentaire.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bises<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> caro<br /> <br /> <br /> <br />