CHILI : Fin du calvaire pour les 33 mineurs

Publié le 14 Octobre 2010

monde 14 OCTOBRE 2010

Chili : fin du calvaire pour les "33" mineurs

 

Depuis hier matin, les 33 mineurs de la mine San José, au nord du Chili, sont sortis, un à un, des entrailles de la terre devant les caméras du monde entier. L’émotion et le soulagement de leurs proches étaient au rendez-vous. Chili, correspondance.

Les mains serrées autour de son menton, Rossana, vingt-huit ans, fille de Mario Gomez, le doyen des mineurs enfermés, fixe de ses yeux noirs l’écran géant qui montre en direct le sauvetage des « 33 ». Ses yeux sont rougis d’émotion. Soudain, l’image montre la capsule Phoenix, qui emmène le premier secouriste, accueillie par les mineurs à 700 mètres de fond. « Il arrive, ça y est ! » crie-t-elle, le cœur emballé et les joues pleines de larmes. Le sauvetage, attendu depuis plus de deux mois a commencé et dans quelques heures sortira le père de Rossana.

 

Un silence tendu et les flashs des photographes

 

Autour d’elle, des centaines de caméras filment les familles le plus près possible. Dans un silence tendu et chargé d’émotion, les flashs des photographes claquent. Et les présentateurs vedettes commentent. Selon la police, près de 4 000 personnes, en majorité des journalistes, ont suivi la remontée des « 33 » sur le camp Espoir. Malgré le débordement de ce show médiatique à son comble qui vous met mal à l’aise, l’instant est bouleversant.

Quelques minutes plus tard, la capsule reprend son ascension. Florencio Avalos, trente ans, père de deux garçons de six et huit ans, est à son bord. Il sera le premier à sortir.

Lorsque la capsule apparaît sur l’écran géant installé au cœur du camp espoir, l’émotion jaillit. Des cris émus, des applaudissements, puis un silence. Sous son casque de chantier blanc, Byron, le fils de Florencio, ne retient plus ses larmes. Vêtu d’une combinaison verte, d’un tee-shirt beige et libéré de son harnais, son père l’embrasse le plus fort possible. Puis il enlace son second fils et sa femme.

Sur le camp Espoir, la joie explose. Familles, sauveteurs et journalistes applaudissent et certains crient le désormais fameux « Chi, chi, chi ! Li, li, li ! Vive les mineurs du Chili ! »

 

Des embrassades, un poing agité vers le ciel

 

À l’écran, les images fournies par le gouvernement montrent le président de droite Sebastian Pinera, sa femme, Cécilia Morel, et le ministre des Mines devenu star, Laurence Golborne. Ils accompagnent chaque famille et accueillent, avec les sauveteurs, les hommes qui remontent de la terre. Comme dans un reality show, le président commente en direct et s’émeut.

Le deuxième mineur à sortir est Mario Sepulveda. Le « reporter » du groupe, « l’animateur », fait honneur à sa réputation. À quelques mètres de la sortie, il blague déjà. « Allez, plus vite ! » dit-il, provoquant les rires de tous. Puis il sort de la nacelle et laisse exploser son énergie. Des embrassades, un poing agité vers le ciel, et à nouveau ce cri de libération « Chi, chi, chi… » Après soixante-neuf jours sous terre, la force de Mario laisse bouche bée les commentateurs. Quelques heures plus tard, l’homme de quarante ans est le premier à raconter son expérience à la télévision chilienne. « J’ai été avec Dieu et avec le diable (…). J’ai dû me bagarrer avec eux », dit-il, avant de demander « des changements dans le monde du travail, qui ne peut rester comme il est ». Un appel à ne pas oublier l’insécurité de la mine San José – à l’image d’autres mines au Chili – à l’origine de l’éboulement du 5 août.

 

Lucile Gimberg  pour l'humanité

 

 

 

 

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Chili

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Commenter cet article
C
<br /> il fallait bien les sortir de là, ensuite, tout est récupéré, par les président bien sûr mais aussi par les médias.<br /> <br /> <br />