Chili / Argentine : Les tehuelches (dont les selknams )

Publié le 13 Avril 2013

Les tehuelches

 

covadonga

Selknams *

Peuple autochtone de Patagonie au Chili et en argentine.

Leur territoire ancestral était compris entre le fleuve Rio Negro et le détroit de Magellan.

L’ethnie tehuelche se divise en trois groupes qui correspondent à leur zone géographique :

-        Tehuelches septentrionaux ou gennakenks : du Rio Chubut jusqu’au Rio Negro

-       Tehuelches méridionaux ou aokinenks : du sud du Rio Chubut jusqu’au détroit de Magellan

-        Les tehuelches de la Terre de feu ou selknams ou onas.

Toutes les populations se reconnaissent sous la dénomination tsonek (tsonk ou chon selon le dialecte)

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S’y retrouver avec les différents noms

-        Tehuelche : nom qui leur a été donné par les indiens mapuches qui ont regroupé sous cette appellation les peuples dit Pampas habitant du Rio Chubut au détroit au détroit de Magellan. Ce nom vient du mapudungun = chewelche et veut dire «  gens sauvages ».Les tehuelches en effet résistèrent aux envahisseurs.

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grupo de Günün-A-Küna (Tehuelche du nord)*

-        Gününa këna ou gennakenk ou gennaken : il s’agit des populations situées au nord de la région de Tandil (province de Buenos aires) et du Comahue.

-        Aonik’enk ou aonikenk : habitants des rives du Rio Chubut

-       Shelk’nam ou selknam ou ona : habitants de la Terre de feu

-        Manekenk ou haush : ils étaient mélangés aux yaghans.

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femme hausch *

Les géants patagons des espagnols

Les espagnols les dénommèrent patagons dès leur découverte en 1520 lors de l’expédition commandée par Fernand de Magellan. Ils avaient été impressionnés par la taille des empreintes laissées par les pieds des indigènes et les comparèrent alors au géant pathoagon, un personnage de roman de chevalerie. Ils furent dès lors considérés comme des géants patauds alors qu’ils mesuraient un peu plus d’1m 80 ce qui semble malgré tout grand comparé à la taille des espagnols de l’époque qui était inférieure à 1m 65.

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le cacique Casimiro et son fils Sam Slick (1846-1877)*

Langue ou groupe de dialectes

Il s’agit de langues sud-amérindiennes classées dans le tronc des langues macro-pano, de la famille moseten-chon et du groupe chon, langue gutturale, de type occlusive et agglutinante.

Les langues et dialectes sont connus jusqu’à la fin du XIXe siècle.

-        Les gennakens parlaient une langue appelée gününa yajich

-        Les tsonek centraux parlaient une langue dite pän-ki-kin (penkan)

-        Les aonikenks parlaient la langue tehuelche ou tsonek qui est le dialecte le plus étudié de nos jours.

Quelques mots tehuelches :

 

Soleil : sheuen ou shehuen’à

Lune : keingueisoken ou keingueincon

Nuit : ter-nsh

Jour : chocheg shehuem

Homme : alen,aln ou alnk

Femme : ishé ou enack

Un : chochieg

Deux : h’auke

Trois : ka’ash

Quatre : kague

Cinq : k’tsaèn

Six : pataca

Source : Francisco P. Moreno

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Indiens du détroit de Magellan, aquarelle in Relation de Duplessis, 1701 *

Histoire

-        Il y a environ 9000 ans : industrie primitive qui produit des pointes de projectiles triangulaires à 2 faces, des racloirs latéraux et terminaux et des couteaux bifaces , des instruments en os.

-        De 7000 à 4000 : industrie dite de Casapiedra : plus grande quantité d’instruments lithiques (objets en pierre transformés par l’homme) qui servaient certainement à la chasse au guanaco.

-        Début du XVIe siècle : mode de vie chasseur cueilleur, nomadisme saisonnier en suivant les troupeaux de guanacos. L’hiver ils vivaient dans les zones basses des vallées fertiles, au bord des lacs. L’été ils montaient sur les mesetas ou dans la cordillère des Andes, ils y avaient des sites sacrés tel le Cerro Chalten (dénommé le Fitzroy à présent)

-        1520 : arrivée des premiers colonisateurs espagnols : grands changements dans leur culture, épidémies létales : variole, rougeole, grippe déciment les gennakenks.

-        Le premier européen à rencontrer les tehuelches fut Antonio Pigafetta, un chroniqueur du voyage de Magellan, c’est lui qui lance le mythe du géant patagon

-       Du XVII au XVIIIe siècle : catastrophe démographique qui facilite l’invasion du territoire par une partie des mapuches. Pour les gennakenks il ne reste que deux solutions : soit s’intégrer aux envahisseurs mapuches et aux survivants des hets (qui ont eux aussi subi les mêmes fléaux) et donner naissance à l’ethnie puelche, soit retourner vers le sud et fusionnera avec les aonikenks pour combattre ensemble les mapuches. Une partie d’entre eux fait ce choix.

-        Fin du XVIIIe siècle : assimilation par les mapuches des derniers hets (anciens pampas) très mapuchisés culturellement et d’éléments gennakenks regroupés sous le nom de puelches ( du mapudungun pwelche = gens de l’est)

-        1865 : terribles combats sur les rives du Rio Senguerr (ou rio Gengel) entre les gennakenks et les mapuches dont ce dernier se rappelleront cette bataille en tant que languiñeo ( là beaucoup de morts)

-         Introduction du cheval par les colons ce qui transforme le mode de vie des tehuelches tout comme il a transformé le mode de vie des indiens des plaines en Amérique du nord.

-        1880 : colonisation des terres selknams par les estancieros ou propriétaires terriens d’estancias (fermes d’élevage) d’origine britannique. Les selknams brisèrent les barrières des clôtures renfermant les ovins pour continuer de chasser librement, tuant les moutons qu’ils appelaient les guanacos blancs. Ce fut le prétexte d’un génocide longtemps occulté par l’histoire nationale. Les milices et les troupes régulières de l’armée argentine engagèrent des tueurs à gage pour aider les colons dans le génocide. La supériorité des armes des colons décimèrent les selknams pourtant résistants.  Au génocide d’ajoutèrent les famines et les épidémies, les derniers selknams sont pris en charge par les missions salésiennes de la Terre de feu. Dix ans après en 1891, il a été recensé 2000 individus puis 500 en 1905.

-        Seconde moitié du XVXe siècle : colonisation d’immigrants gallois dans la province actuelle de Chubut (Argentine), ils tissent des liens très forts avec les tehuelches, relations harmonieuses, également métissage.

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Camp patagonien 1838 Urville

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Femmes tehuelches *

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Hommes tehuelches *

 

Mode de vie

Les campements étaient appelés aik ou aiken, les espagnols les dénommaient tolderias. Les groupes étaient constitués de 50 à 100 membres d’individus de même parenté qui avait son propre territoire de chasse et cueillette dont les limites étaient précisées de longue date par une sorte de voie ancestrale et déterminé par des repères naturels : un e butte, un abreuvoir, un ravin, un arbre imposant ….

Si un groupement en pouvait plus subvenir à ses besoins sur son territoire, il pouvait demander aux groupes voisins la permission d’utiliser le leur. Mais si les règles étaient transgressées, la guerre était déclarée.

Les habitations étaient celles des peuples nomades: une tente ou par-vent transportable, ou une hutte (choza) en forme de cône, construite avec des rondins et des branches pour être mieux protégé en hiver.

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 Selknams devant leur kau *

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Tente aonikenk *

 

Ils étaient exogames, les garçons étaient obligés de trouver une compagne dans d’autres groupes, le troc de femme était courant ainsi que le rapt de femmes.

L’exogamie permettait de renforcer les contacts et les liens ainsi que l’unité ethnique.

La chasse

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selknams à la chasse à l'arc

 

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Bolas aonikenk
Collected during the Thea Heye Chile Expedition led by Samuel K. Lothrop
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La chasse à pied consistait à former deux colonnes d’hommes partant dans une direction opposée, s’éloignant l’une de ‘l’autre et se rejoignant en formant un grand cercle.

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La communication entre eux se faisait par signaux de fumée. Au signal commun, ils se déplaçaient vers le centre en rabattant les animaux pendant que ceux armés de boleadoras s’activaient à la tâche. L’objectif était de tué un maximum de guanacos pour tenir pendant plusieurs semaines, récupérer les peaux pour les manteaux (quillangos), construire les abris (toldos). Au cours des chasses d’autres animaux parfois étaient rabattus et tués, les pumas, huemuls, nandous.

Le boleadoras est une arme de jet muni de trois pierres.

Ils utilisaient aussi les lances et l’arc.

La viande de guanaco était la préférée, ils consommaient également des nandous, des huemuls (cerf andin), des pumas, des cerfs ou des jaguars.

Dès que l’homme blanc introduisit le cheval, leurs coutumes changèrent et le cheval devint un aliment de choix.

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Troupeau de guanacos en patagonie

 

Agriculture

Ils découvrirent tardivement la culture de la terre ainsi que celle de certaines plantes.

Pêche

Certains groupes consommaient des crustacés mais généralement le poisson était considéré par des groupes comme tabou et non consommé.

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Tenue vestimentaire

Elle était composée de longues capes de peaux de bête  dont le poil était tourné vers l’extérieur et de pagnes autour du corps, de chaussures recouvrant tout le pied, sorte de mocassin nommé.

Le cheval et le troc

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Avec l’arrivée du cheval la mobilité altère les territorialités ancestrales en modifiant les déplacements. Auparavant les peuples se déplaçaient suivant les troupeaux de guanacos dans des transhumances vers le sud-ouest. Les déplacements longitudinaux nord-sud dès lors tendent à l’emporter petit à petit.

Les déplacements permettent d’introduire des circuits d’échanges commerciaux par exemple :

Au XIXe siècles, les aokinenks troquaient des peaux et des mollusques contre des cholilas ( fraises,mûres, calafates *, pommes de pin du Pehuen *, pousses et bourgeons de colihué*) avec les gennakenks du Neuquen et de la haute vallée du Rio Negro.

Les selknams, eux ne développent pas une culture du cheval comparable.

  • Calafates : fruits du berbéris à feuilles de buis qui sont consommables (gelées, confitures, tisanes)
  • Pommes de pin du Pehuen :pignons de la pomme de pin de l’araucaria
  • Colihué : chusquea culeou, un bambou dont le chaume servaient à faire les hampes des lances et dont les mapuches faisaient un instrument de musique le trutruca.

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calafate

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pignons d'araucaria

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colihué ou chusquea culeou

 

Cosmogonie, création du monde et de la terre

(recueilli par Mario Echevarria Baleta, cité par Carlos Vega) :

Kooch a toujours existé, il n'a eu ni naissance ni début. Il était comme l'air. Personne ne pouvait le toucher, et il n'existait non plus personne pour le voir ou le toucher. Depuis le début de tout, Kooch était entouré de ténèbres. Comme il vivait seul et entouré de ténèbres depuis toujours, personne ne pouvait voir, et cette situation le mit dans un tel état de tristesse, qu'il se mit à pleurer, de pleurs profonds et interminables. Il eut tant de larmes qu'elles formèrent la mer, où la vie put commencer sa gestation pour le monde futur. Quand il vit que le niveau de la mer allait devenir trop haut, il cessa de pleurer, en un profond soupir, qui donna naissance au vent, lequel remua les ténèbres, parvenant à les dissiper, de telle manière qu'il put observer la clarté autour de lui. Ce qui lui causa un plaisir immense, réveillant ses envies de continuer à créer le reste des éléments qui formeraient le monde. Il créa toute chose animée, même les pierres avaient une forme de vie. Kooch avait créé la mer de ses larmes et avait dissipé les ténèbres autour de lui, mais elles étaient toujours présentes au loin, et malgré qu'elles s'éloignassent de plus en plus loin, cela l'empêchait de voir son monde, aussi éleva-t-il la main en un rapide mouvement qui déchira l'obscurité d'où jaillit une énorme étincelle qui accompagna le mouvement de sa main, parvenant à dissiper entièrement les ténèbres. Il put enfin voir le monde merveilleux, éclairé par cette étincelle qu'il appela Xaleshen (Soleil).

Ils ne reconnaissent pas un chef permanent, mais ils conservaient toujours une hiérarchie bien établie: les Shamans (XO’ON) Médecins-sorciers, les sages (LAILUKA) dépositaires de la tradition mythologique; les guerriers (K’MAL) qui étaient respectés pour leur maturité et les conseils soutenus par l’expérience.

 

Les selknams ou ona

 

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LAMENTO POUR LES INDIENS DE TERRE DE FEU

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“Où sont les femmes qui chantaient comme
Tamtam (petits oiseaux, “la fille du ciel”,
enfant de la Lune et du Soleil) ?
Il y en avait beaucoup, où sont-elles ?”

Lola Kiepja, 1966

Ils vivaient dans la grande île de la Terre de feu et étaient apparentés aux manekenks ou hausch.

Ils représentent un «rameau » des tehuelches.

Les caractéristiques du groupe sont les mêmes que celles des tehuelches citées plus haut.

Alimentation

Ils complétaient leur alimentation de base fournie par la viande de guanaco par d’autres animaux, pinnipèdes, manchots, cétacés, mollusques, cormorans.

Le cyttaria

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famille ona déménageant son campement (A.de Agostini) *

Ils consommaient aussi un champignon parasite du nothofagus (hêtre), le cyttaria. Il était consommé en abondance par les onas et aussi les yaghans. Tout le fruit cru ou son jus qui servait aussi avec la fermentation à donner une sorte d’alcool.

Dans les croyances Selk’nam, il existait un être appelé temankel et un serviteur ou ministre du nom de kenos créateur des choses du monde. Ils sont suivis par les esprits reliés au HAIN et aux morts.
Ils croyaient en un être démoniaque, de couleur rouge avec des flammes qui sortaient de ses yeux et qui surgissaient des eaux.

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peintures pour le hain (Gusinde)*

Le Hain était la cérémonie principale des Selk’nam (voir Martin Gusinde et Anne Chapman). Plus qu’un rite d’initiation du passage à la vie adulte pour les adolescents, il était un long apprentissage éducatif. Il était basé sur la croyance qu’autrefois les femmes avaient la complète domination de la société humaine, puis cette domination était passé aux hommes. La cérémonie du HAIN avait pour but d’entretenir cette prédominance masculine.
Pour cette cérémonie il se construisait une hutte pour isoler les novices (KLOKETEN) et convoquer les esprits.
Effrayé par la présence de l’Esprit (SHOORT), le jeune homme était instruit sur l’origine du monde, les mystères de la nature et recevait une formation intensive sur la chasse et les techniques de survie.

Les esprits étaient des acteurs déguisés (affublé d’un masque et le corps peint) pour cacher leur identité mais ceux-là se sentaient possédés par les esprits et rentraient en transe.

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Angela Loij

La dernière ona (selknam) Angela Loij mourut en 1974.

En 2004-2005, il a été reconnu environ 390 descendants direct des Onas, métissés et vivant en Terre de Feu mais qui ne parlent plus la langue ni ne vivent en communauté.

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Selk'nam emmenés à Paris, pour l'exposition de 1889 *

La pierre sacrée des tehuelches

Après plusieurs mois d'exploration, un groupe de chercheurs dirigés par le paléontologue et anthropologue argentin Rodolfo Casamiquela, découvre en Patagonie sur l'immense plateau de Somuncura d'environ 250 km² (aussi grand que la superficie de la ville de Buenos Aires) une pierre sacrée que les indiens Tehuelches avaient nommé " La Vieille ", pierre d'origine volcanique très ancienne mesurant 1.30 mètre de haut.

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Pierre sacrée du peuple Tehuelche.

Cet endroit symbolise plusieurs milliers d'années de culture et de mythologie du peuple tehuelche. Ils ont pu localiser précisément l'endroit grâce aux notes du naturaliste Georges Claraz, qui avait découvert cette pierre lors de ses recherches en 1865 en Patagonie septentrionale.

1865 : Extrait des notes de Georges Claraz

Sur le bord occidental de la petite lagune on voit un tas de bois de chauffage sec. Les indiens disent que sous ce tas de bois gît une pierre, et que cette pierre est une Vieille (Yahmoc) qui doit être une déesse. Elle est la propriétaire de ces domaines et des animaux qui y vivent. Avant d'arriver au point indiqué, chacun ramasse une branche sèche, la porte sur ce lieu et la place sur le tas comme une offrande. Ils disent que, comme c'est une vieille et qu'elle ne peut déjà plus aller rassembler son bois de chauffage (parce que, pour les Indiens ceci est la tâche des femmes, à moins qu'elle ne soit vieille), c'est le cadeau qu'elle appréciait le plus. Ils s'approchent du tas avec un grand respect, ils n'y montent pas de face, mais ils l'entourent dans un demi-cercle et en même temps dédient une prière à la Vieille. Ils lui demandent de les protéger quand ils seront à cheval et de leur donner de la viande bien grasse dans leurs domaines.
Remplis d'indignation, ils ont raconté qu'un tehuelche qui refusait de faire une offrande et se moquait de cette Vieille, est tombé de son cheval et a faillit se casser le cou. A une autre occasion, des tehuelches ont poussé le sacrilège jusqu'à extraire du bois de chauffage du tas pour le disperser ; mais ils ont été punis : ils sont presque morts de faim et n'ont jamais réussi à chasser quoi que ce soit dans les domaines de la "Vieille".

http://www.latraceclaraz.org/decouverte.htm

Liens vers d'autres articles du blog

 

- Les lamas, vigognes et autres guanacos  ICI

- Le parc national Torres del Paine  ICI

- Les derniers yaghans de Robert Lechêne  ICI

- Les mapuches  ICI

Caroleone

Sources : wikipédia, limbos.org, latitud argentina.com, source des images *

Rédigé par caroleone

Publié dans #indigènes et indiens, #ABYA YALA, #Chili, #Argentine

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