Caracol de La Realidad : provocations et exactions des partis contre les zapatistes
Publié le 4 Août 2011
CARACOL I "MÈRE DES CARACOLES, MER DE NOS RÊVES".
"VERS L'ESPÉRANCE"
La Realidad, Chiapas, Mexique, 2 août 2011
Conseil de bon gouvernement "Vers l'espérance"
Zone jungle frontalière, caracol I "Mère des caracoles"
À l'opinion publique,
À la presse nationale et internationale,
Aux organismes de droits humains,
À la société civile nationale et internationale,
Aux adhérent-e-s de La Otra Campaña,
Aux adhérent-e-s de la Zezta internationale,
Aux médias alternatifs nationaux et internationaux.
Par ce moyen nous dénonçons publiquement les provocations et exactions que
sont en train de commettre les autorités et membres de l'ejido de Monte
Redondo affiliés aux partis politiques PAN, PRD, PRI, et Vert écologiste
dans la municipalité officielle de Frontera Comalapa (Chiapas), sur les
terrains de nos compañeros bases de soutien à l'Armée zapatiste de
libération nationale de la commune autonome Tierra y Libertad.
Nos compañeros Patricio Domínguez Vázquez, Alba Palacios de León et
Carmelino Felipe Pérez, bases de soutien zapatiste, ont acheté depuis 1972
des terrains à des personnes de l'ejido, parce qu'ils n'avaient pas de
terre à travailler. Pendant de nombreuses années ils ont cultivé
tranquillement leurs parcelles sans qu'il existe le moindre problème ;
mais au début du mois de janvier 1987 ont commencé à surgir par rapport à
leurs terres de sérieux problèmes qui existent toujours, de la part des
autorités précédentes et de celles en fonction actuellement et de l'ejido
en général, qui ont commis des abus de dommages, de spoliation et de vol
de leurs produits comme le maïs, les haricots et le café. De plus, ils
sont en train de s'approprier illégalement les terrains de nos compañeros.
LES FAITS :
Notre compañero Carmelino Felipe Pérez a 8 hectares de terre, et les
personnes suivantes sont en train de les travailler :
Casimiro López Pérez, du parti Vert écologiste, Martín Vázquez López et
Jenaro, Velásquez du PRD, travaillent 4 hectares où ils font du maïs,
Ramiro Domínguez Rodas, du Vert écologiste, et Julio Palacio, du PRI,
occupent un hectare de pâturage, Oscar Méndez Robledo et Dagoberto López
Alvarado, du PRI, travaillent 2 hectares de caféiers qu'a plantés notre
compañero Carmelino, et ces personnes abusives le récoltent.
Notre compañero Patricio est titulaire de 3 hectares de terre, mais ils
sont travaillés par Uver Pérez Pérez, du PRD, pour un hectare où il a
planté du café et par un groupe de 50 personnes de l'ejido qui se mettent
à travailler un autre hectare de caféiers.
Notre compañera Alba de León est titulaire de 5 hectares qu'elle a achetés
il y a de nombreuses années et de 3 hectares qui lui ont été remis par les
autorités et qu'à présent on veut lui enlever. Les gens de l'ejido de
Monte Redondo, y compris les autorités, se mettent à exploiter 2 hectares
de caféiers, notre compañera nettoie le terrain et s'occupe des plants, et
ces gens-là en profitent et se mettent à voler les fruits.
Conrado Domínguez, du PRD, occupait un hectare, et en mars 2011 il l'a
vendu pour 50.000 pesos à Evelio comme s’il lui appartenait.
Santiago Carrillo Vásquez, du PRI, occupe un demi-hectare qui était pour
semer du maïs et maintenant il y a mis du café. Vitalino López, du PRD,
occupe un hectare, Malvore de León aussi, c'était pour semer du maïs, et
ils en font un pâturage.
Siro López Sánchez, du PRI, occupe un hectare qui était pour du maïs et il
en a fait un pâturage, Lucio Váquez López, du PRI, s'est emparé d’un
hectare et l'a vendu, à présent c'est Santiago Carrillo qui le travaille.
Guillermo López, du parti Vert écologiste, s'est emparé d'un hectare et
l'a vendu à Alfredo de León López.
Le 27 juillet 2011, à 6 heures du matin, environ 200 personnes des
différents partis politiques, et parmi elles les autorités de l'ejido
Monte Redondo, se sont introduites dans les parcelles de nos compañeros
bases de soutien pour abattre les plants de café, qui étaient déjà en
train de donner des fruits. À la compañera Alba Palacios de León, ils lui
ont abattu à la machette 5.000 plants de café sur 2 hectares, qui
produisaient 20 sacs de café à l'hectare, et environ 100 arbustes de
"campañillo" et de cannelle qu'ils ont détruits. Au compañero Patricio
Domínguez, ils lui ont nettoyé un hectare de café et ont abattu des plants
qui produisaient 20 sacs. Au compañero Carmelino Felipe Pérez, ils lui ont
saccagé sa plantation de café d'un hectare et des plants qui produisaient
20 sacs ont été abattus à la machette.
Ces actions sont impulsées par les autorités et les gens qui les
soutiennent dans l'ejido, à savoir :
Emar Sánchez Carrillo, commissaire ejidal du PRD, Filadelfo Hernández
Ramírez, secrétaire du commissariat, Miguel de León Morales, du conseil de
surveillance, Eutimio Aguilar, de la direction du conseil de surveillance
et qui est du parti Vert écologiste, Hernán de León, agent municipal,
Oscar Méndez Roblero, suppléant de l'agent municipal, et les gens de la
base qui sont Siro López, Dagoberto, Lucio Vásquez, Conrado Domínguez,
Rudi de León, Amadeo Robledo, du PRD, Adulfo Méndez, Santiago Carrillo,
Evelio Domínguez, Misael de León, adjoint du président municipal de
Frontera Comalapa, du parti Vert écologiste, et les résidents Leonardo
Vázquez López, du PRI, et Andrés Vázquez López, du PRD.
Nos compañeros sont les légitimes titulaires de ces parties des terres,
ils ne les ont pas volées, ils ne les ont pas prises à autrui, ils n'ont
envahi personne, parce qu'ils savent respecter ; en outre, on peut prouver
qu'ils sont les véritables titulaires car ils disposent des documents
d'achat et de vente et des reçus de l'impôt foncier qui existaient
autrefois.
Ces personnes sans vergogne qui se livrent à des provocations sont des
membres de l'ejido, elles ont assez de terre, elles disposent de plus de
15 hectares chacune, et si quelques-uns ne les ont plus, c'est parce
qu'ils les ont vendus, et il faut encore qu'ils prennent leurs terres à
nos compañeros zapatistes pour les louer, les vendre et profiter de ce
qu'ont déjà semé nos compañer@s. Nous le savons et on peut prouver
clairement qu'ils s'en servent pour faire des affaires, comme si c'était
une marchandise.
Ce sont ces mêmes personnes de Monte Redondo, soutenues par les trois
niveaux de gouvernement [municipal, de l'État et de la Fédération, NdT],
qui sont venues nous provoquer ; ce sont les mêmes qui avec leurs
conneries ont emprisonné notre compañero Patricio Domínguez sur la base
d'une fausse accusation ; il a fallu que nous les dénoncions, et des
organismes de droits humains sont intervenus, et il est sorti libre parce
qu'il n'avait commis aucun délit ; mais à présent, à nouveau, ils nous
provoquent. Comment est-ce qu'ils nous voient ? Ils nous voient comme des
gens sans valeur, qui n'ont pas de dignité ; ils se trompent : nous, nous
sommes humbles, simples et raisonnables envers ceux qui nous respectent ;
mais ceux qui ne nous respectent pas, nous ne les respectons pas non plus,
et jamais nous ne nous laisserons humilier, et nous rendre encore moins.
Qu'ils ne nous voient pas comme une organisation divisée ou défaite, nous
sommes une organisation unie et sérieuse, nous leur assurons que nous
n'allons pas nous rendre, nous ne le disons pas seulement en paroles, nous
l'avons démontré dans les faits, parce que nous sommes une organisation du
peuple.
Nous savons très bien que ces provocations sont des plans du mauvais
gouvernement et nous déclarons coupable de ce qui se passe Juan Sabines
Guerrero [gouverneur du Chiapas, NdT] qui trompe et manipule les gens avec
sa politique mensongère alors que ses actions sont de pures saloperies, on
voit clairement qu'il est d’accord, qu'il est l'acteur et le complice de
ces actions. Nous, nous n'allons pas rester muets devant n'importe quelle
menace et agression, nous n'allons pas permettre que les mauvais
gouvernements nous traitent ou nous voient comme si nous ne valions rien.
Juan Sabines est le plus lâche face à cette organisation zapatiste qui
lutte pour obtenir un pays plus libre, plus juste et plus démocratique.
Nous, les zapatistes, nous ne devons rien à personne, surtout pas à cette
crapule qui est le principal auteur de la contre-insurrection qui organise
les habitants ou les personnes pour dépouiller de leurs terres nos
compañeros zapatistes.
Juan Sabines se lave les mains tandis que d'autres personnes obéissent à
leur maître parce qu'il les paie pour nuire aux zapatistes par diverses
provocations. Mais ils se trompent, ils ne vont pas y arriver, nous allons
nous défendre parce que nous avons raison ; nous exigeons qu'il retire ces
personnes qui sont en train d'envahir la terre, qu'il la laisse libre et
qu'il nous laisse travailler en paix pour gagner notre pain quotidien.
Ce qu'ils sont en train de faire avec ces actions, c'est d'arracher leurs
terres, de voler leurs produits, de provoquer et de tenter d'intimider nos
compañeros, leurs actions n'obéissent pas à la raison, ni à un sens
humain, comme si ce n'était pas des personnes, qu'ils ne pensaient pas,
qu'ils n'analysaient pas, qu'ils ne respectaient pas. C'est dans une
totale injustice que se place cette action.
Nous, en tant qu'autorités autonomes du Conseil de bon gouvernement et des
conseils des différentes communes autonomes rebelles zapatistes qui
représentent les différents peuples en lutte, nous avertissons
sérieusement les autorités et l'ejido en général de Monte Redondo, que
s'ils n'arrêtent pas de provoquer nos compañeros bases de soutien
zapatiste et qu'ils ne les laissent pas travailler en paix les terres qui
leur appartiennent, ils auront de sérieux problèmes avec notre
organisation zapatiste. Si c'est des problèmes avec nous qu'ils cherchent,
ils vont en trouver.
Pour Felipe Calderón Hinojosa, Juan Sabines Guerrero et David Escobar [les
trois niveaux de gouvernement, cf. supra, NdT], on vous avertit que si
vous continuez à provoquer nos compañeros, si vous ne mettez pas un coup
d'arrêt à ces provocations et si vous ne faites pas justice face à ces
actions, les problèmes que nous avons avec vous ne vont faire qu'empirer,
parce que nous n'allons pas nous laisser humilier face à une bande de
voleurs soutenus par les trois niveaux de gouvernement qui profitent du
travail et de l'effort de nos compañeros. Ça suffit, maintenant, toutes
ces agressions contre nous.
Nous n'allons pas tolérer d'autres actions de provocation et moins encore
nous laisser faire ; nous allons défendre nos terres quoi qu'il en coûte,
c'est notre mère et nous lutterons pour elle puisqu'elle revient de droit
à nos compañeros. Et n'allez pas croire que vous provoquez seulement ces
compañeros, vous nous provoquez tous en tant que zapatistes, ils ne sont
pas seuls et le savent très bien.
Nous répétons à Juan Sabines que, s'il ne fait rien à ce sujet, il sera
responsable au cas où quelque chose de plus grave viendrait à survenir,
parce que nos compañeros continueront à travailler les terres qui sont les
leurs.
Nous exigeons la justice et nous demandons aux autorités et à l'ejido de
Monte Redondo qu'ils laissent travailler en paix nos compañeros, et que
ceux-ci soient respectés pour pouvoir faire usage des terres qui leur
reviennent de droit.
Nous serons attentifs à ce qui arrive à nos compañeros et compañeras.
BIEN À VOUS : LE CONSEIL DE BON GOUVERNEMENT VERS L’ESPÉRANCE ET LES
CONSEILS DES DIFFÉRENTES COMMUNES AUTONOMES REBELLES ZAPATISTES
YONI
BERNAL
MARISOL
RANGEL
AUGUSTO
--
Traduit par el Viejo.
Diffusé par le Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte
(CSPCL, Paris) - 33, rue des Vignoles - 75020 Paris - France
assemblée (hebdomadaire et ouverte) le mercredi à partir de 20 h 30
listes d'information : http://listes.samizdat.net/sympa/info/cspcl_l
http://listes.samizdat.net/sympa/info/cspcl-fr