Bricolage poétique
Publié le 26 Novembre 2012
J’ai sorti ma boîte à outils
pour bricoler à l’envie les choses des hommes
qui me gênent et m’empêchent de dormir
sur mes deux oreilles de marmotte ébaubie.
Je jette des grains de sable dans tous les rouages
des mécaniques infernales qui ouvrent les routes
tracent des rails et permettent aux bulldozers
d’accéder aux forêts tropicales,
j’ajoute de l’eau à toutes les ferrailles du monde
qui alors deviendront poussières de rouille
et tomberont d’elles mêmes dans l’enfer
des matières qui de nobles n’ont qu’un nom d’emprunt.
Je mettrais des bâtons dans toutes les roues
qui ne pensent qu’à rouler et frimer
faire du bruit, écraser les hérissons et les piétons
qui par imprudence se mettent dans leur passage.
Je supprimerais une bille dans les roulements
que ça brinqueballe dans les mécaniques
les empêchant de tourner rond.
Je mettrais de l’eau dans le gaz rien que pour voir
l’effet se faire
et sous la surprise occasionnée
je jetterais de l’huile sur le feu
histoire de ne pas faire mentir la science.
Je rêve que les engins de la terre
s’enrayent tous en même temps,
que les machines infernales qui détruisent,
se taisent le temps
que les hommes retrouvent la part de rêve
que le monde moderne leur a arraché
des cervelles avec les forceps.
Le temps que l’amour et la solidarité
reprennent vie et place dans les foyers,
que les furies destructrices s’arrêtent
le temps d’une utopie partagée.
Que l’homme se retrouve au temps
des origines
avec son silex et son gourdin,
qu’il se salisse les mains du sang d’un lapin
et des plantes déterrées,
que la terre mère s’imprègne en lui
et qu’il comprenne que les technologies
tuent la planète
et l’homme son hôte malhonnête.
Carole Radureau (26/11/2012)
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