Brésil : Rio connait l'une des pires tragédies de son histoire

Publié le 10 Avril 2010

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À Niteroi, face à Rio sur la baie de Guanabara, une coulée de boue a enseveli des dizaines de personnes et détruit des masures de la favela bâtie sur une ancienne décharge Le bilan du terrible glissement de terrain dans une banlieue de Rio s'alourdit encore

 

Les sauveteurs n'avaient guère d'espoir hier de retrouver des survivants parmi les 200 personnes ensevelies dans une favela près de Rio, où cinq jours de pluies diluviennes ont provoqué l'une des pires tragédies de l'histoire de la ville, avec déjà 195 morts confirmés. Les secouristes ont déjà dégagé 22 corps des décombres de la favela du Morro de Bumbar à Niteroi, à une quinzaine de kilomètres de Rio, 36 heures après le glissement de terrain qui a emporté une cinquantaine d'habitations précaires.

 

Sans compter les 200 personnes ensevelies, le nombre de victimes dans l'État de Rio est désormais de 195 (dont 115 à Niteroi et 60 à Rio) après les pluies torrentielles de lundi et mardi, qui ont provoqué inondations et glissements de terrain, selon le dernier bilan des pompiers. Le nombre d'habitants emportés par la coulée de boue sur le Morro de Bumba reste incertain. Il est « impossible de faire une estimation rationnelle du nombre de personnes ensevelies, parce qu'il n'y avait pas de relevé cartographique de la zone », a déclaré le commandant du 12e bataillon de la police militaire de Niteroi, Rui França.

Face à une telle avalanche de terre, de décombres et de déchets, les pompiers avaient estimé jeudi qu'il n'y avait « aucune chance » de trouver des survivants, mais Marival Gomes, secrétaire à la sécurité et à la défense civile de Niteroi, gardait espoir. « Il y a des chances. Ce n'est pas facile, mais il y a de l'espoir », a-t-il déclaré. Les habitants étaient davantage pessimistes, à l'image de Cristiane Oliveira, une mère de famille qui a réussi à sauver ses deux filles mais a perdu sa mère, des oncles et des cousins. « Tout le monde est là-dessous. C'est très triste », a-t-elle déploré. « Il est difficile de dire combien de temps va durer ce travail de déblaiement. À certains endroits, on a cinq mètres de hauteur de décombres et, tant qu'il pleuvra, il y a des risques d'éboulement », a précisé M. Gomes alors qu'une centaine de pompiers et de militaires fouillaient la terre.

 

Profonde plaie

 

Le glissement de terrain a ouvert une large et profonde plaie de 700 mètres de long sur la colline. Le gouverneur de l'État de Rio, Sergio Cabral, redoutait pour sa part « les maladies que peuvent provoquer la décomposition des corps et les ordures », dans ce quartier bâti de manière anarchique sur une décharge. La presse locale soulignait hier que, « si les 200 morts se confirment, cette tragédie sera la plus grande de l'histoire de Niteroi après celle de 1961 quand un incendie dans un cirque avait fait quelque 500 morts ». La construction sauvage de la favela sur un dépôt d'ordures et les pluies intenses ont formé une « combinaison explosive », selon les experts.

 

Pour la secrétaire à l'Environnement de l'État de Rio, Marilene Ramos, le glissement de terrain a pu être provoqué par une explosion due au méthane produit par les déchets en décomposition. Le maire de Rio, Eduardo Paes, a adopté un décret permettant de faire évacuer de force les habitants des zones à risques, le plus souvent des favelas construites illégalement à flanc de colline. « Il y a encore des risques de pluies dans la ville. Nous ne pouvons pas laisser les habitants rester dans des zones à risques », a-t-il déclaré hier.

 

 

 

l'est éclair

 

 

 

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Brésil

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C
<br /> lulla n'est pas très actif pour le peuple et les communautés indigènes, j'en ai bien peur !!<br /> <br /> <br />