Baby loup l'histoire d'un combat

Publié le 7 Juin 2012

 

 

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Auteur : Luce Dupraz

Préface : Elisabeth Badinter

Postface : Caroline Eliacheff

Date de saisie : 17/05/2012

Genre : Documents Essais d'actualité

Editeur : Erès, Toulouse, France

Collection : Mille et un bébés, n° 125

Prix : 13.00 € / 85.27 F

ISBN : 9782749231945

GENCOD : 9782749231945

Sorti le : 03/05/2012

  • Les présentations des éditeurs : 17/05/2012

«I 'histoire de Baby-Loup nous concerne tous, hommes et femmes qui avons des enfants, hommes et femmes politiques, hommes et femmes qui aspirons à vivre ensemble quelles que soient les difficultés sociales, économiques ou familiales que nous rencontrons. Parce que Baby-Loup met en oeuvre simultanément deux types d'action, l'accueil des enfants en fonction des besoins de parents, notamment de ceux qui, de plus en plus nombreux, ont des horaires décalés, et la formation professionnelle de femmes qui, du fait de leur âge, de leur situation familiale et de leur faible niveau scolaire, n'entrent pas dans les critères classiques de réinsertion, cette institution concentre en un même lieu les contradictions de la société française, les lâchetés des uns, le courage et la détermination des autres.» Caroline Eliacheff

Luce Dupraz retrace le combat pour l'affirmation de la laïcité de cette structure atypique implantée dans le quartier de La Noé à Chanteloup-les-Vignes en banlieue parisienne et qui accueille enfants et familles, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Défendre Baby-Loup, c'est défendre une certaine idée de la république, de l'intégration ; c'est défendre une certaine idée du «vivre-ensemble» ; c'est défendre et garantir l'émancipation des femmes.

Agrégée d'histoire, Luce Dupraz est personne qualifiée à la Commission départementale d'accueil des jeunes enfants du département du Rhône, expert sur les formes nouvelles d'accueil de la petite enfance et de l'éveil culturel du jeune enfant, ancienne présidente de l'Agence «Quand les livres relient».

Les Mille et un bébés sont regroupés en six rubriques : Avant la naissance ° Les bébés et la culture ° Mieux connaître les bébés Drames et aléas de la vie des bébés ° Bébés au quotidien ° Du côté des parents

  • Les courts extraits de livres : 17/05/2012

In limine litis

Le 24 octobre 2011, Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, déclarait à propos de l'accompagnement d'élèves, en sorties extérieures par des mères de famille voilées, que le gouvernement, soucieux de promouvoir une laïcité «apaisée», n'avait pas l'intention de légiférer sur ce problème, et s'en remettait à ce sujet au pouvoir réglementaire des inspecteurs d'académie.
La solution n'est pas neuve ; elle rappelle sensiblement celle adoptée par Lionel Jospin, alors ministre de l'Éducation nationale, en 1989, à propos du voile à l'école. Cet abandon des prérogatives du législateur, dans une situation sensible touchant aux libertés publiques - et relevant donc constitutionnellement du domaine de la Loi - avait provoqué à l'époque une disparité regrettable des pratiques d'une académie à l'autre, sans parler de l'impact négatif de ce qui apparaît de plus en plus comme un recul des valeurs républicaines.


Accompagnant un groupe de travailleurs sociaux et de jeunes d'origine turque de la région stépha-noise l'année suivante, en Turquie (l'autre pays de la laïcité), j'avais eu personnellement l'occasion de le vérifier lors de la visite d'une école primaire en Cappadoce. Les instituteurs soulignèrent qu'après cette affaire du voile en France, ils avaient subi une poussée offensive de l'islamisme : «Mais nous, ajouta l'un d'eux, nous avons résisté.» La honte me saisit : nous avions cédé alors qu'à leur différence nous ne courions aucun risque.
À cet égard, le conflit du travail qui oppose depuis 2008 la crèche Baby-Loup et l'une de ses salariées pour port de voile au travail est parfaitement significatif de ce qui apparaît comme une stratégie systématique d'occupation du terrain par les tenants d'une idéologie impérialiste, qui n'a rien de religieux au sens véritable du terme. Le courage d'une équipe, et singulièrement de la directrice de la crèche, qui ont su refuser leurs manoeuvres insidieuses, mérite d'être salué.


L'objectif non avoué mais transparent des opérateurs de cette instrumentalisation est en effet d'envahir et de marquer progressivement tout l'espace public par des manifestations ostentatoires de ce qui devrait rester privé, et ainsi d'abolir la distinction entre le privé et le public qui est au fondement même de notre démocratie.
Ce faisant, ils se parent de façon perverse de la qualité de victimes discriminées, sans laisser voir que le port de tels symboles est par lui-même autodiscriminant. Comme le disait si bien Descartes, «larvatus prodéo : je m'avance masqué».
Puisse ce modeste ouvrage faire comprendre que des années de travail social collectif, novateur et généreux, seraient anéanties si de telles menées aboutissaient.

 

 


Rédigé par caroleone

Publié dans #Libre pensée et laïcité

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