Aurore Martin : deux députés attirent l’attention de Paris et Bruxelles
Publié le 7 Novembre 2012
07/11/2012
Antton ROUGET
Le député français André Chassaigne, à Paris, et la députée européenne Françoise Castex, à Bruxelles, ont attiré, hier, l’attention du gouvernement français et de la Commission européenne au sujet de l’application du Mandat d’arrêt européen à la militante de Batasuna Aurore Martin.
Dans une question écrite au gouvernement, André Chassaigne, président du groupe Gauche démocrate et républicaine à l’Assemblée nationale, a exprimé son “indignation au ministre de l’Intérieur” et a considéré l’application du mandat d’arrêt européen comme “une atteinte grave à la liberté d’expression”.
“Cet acte est aussi une provocation pouvant porter atteinte au processus de paix.” Citant la conférence internationale d’Aiete du 17 octobre 2011 et plusieurs signataires de son acte final tels que Kofi Annan et Pierre Joxe, le député communiste considère que “dans ce contexte, créer les conditions d’un regain de violence est une faute politique inexcusable.”
André Chassaigne a par ailleurs demandé au ministre de lui “faire connaître les raisons de ce grave abandon de souveraineté que constitue cette remise en cause brutale du refus par la France de toute extradition pour motifs politiques” et de présenter “les actions qu’il compte mettre en œuvre pour obtenir la libération d’Aurore Martin et pour que soient respectés les droits des réfugiés politiques basques.”
C’est pour montrer “qu’il existe des divergences dans l‘application du MAE entre Etats membres qui crée des inégalités entre ressortissants de l’Union européenne” que Françoise Castex, députée européenne socialiste et vice-présidente de la Commission des affaires juridiques du Parlement européen, a adressé une question écrite prioritaire à la Commission européenne et au président du Conseil européen. Que prévoit de faire la Commission européenne pour remédier aux disparités au sein de l'Union européenne dans la mise en conformité des législations nationales avec la décision-cadre établissant le mandat d‘arrêt européen ? a interrogé la députée. François Castex a aussi demandé si, “dans les cas d'implications politiques, le mandat d'arrêt européen ne devrait-il pas comporter des exceptions plus larges et ne pas être délivré de manière automatique, afin de mieux garantir les droits fondamentaux, notamment la liberté d'opinion ?”
Par le biais d’un rappel au règlement de séance, la présidente du groupe communiste du Sénat, Eliane Assassi, a par ailleurs demandé mardi au gouvernement des éclaircissements sur les conditions d’arrestation de la militante de Batasuna.
Le journal du pays basque ICI