Aujourd'hui c'est noir
Publié le 17 Novembre 2012
Le charbon colore les mains des ouvriers
Imprègne leurs vies et obstrue leurs poumons
Il habille également mes tristes et sombres idées
Quand je le laisse s’approcher de moi à tâtons
La noire tristesse des hommes se lit sur leurs visages
De profonds sillons creusent les vieux chemins
Qui ne savent pas prendre les traverses sans dommages
Ils s’impriment dans la chair tels des parchemins
Flotte dans le vent de la colère le drapeau noir
De l’anarchie rebelle qui de chaînes n’a besoin
Vole au vent des libertés qui sèment les espoirs
Des luttes de demain les élancent et en prend soin
Je vois dans les steppes l’étalon noir haletant
Sa vie sauvage il ne veut perdre il court, court
Il file comme un bolide il est fier fort et puissant
De chaînes jamais n’aura à part celles de l’amour
De jolis yeux de la couleur la plus sombre
Sont chantés maintes fois par les manouches
À quelle fille sont-ils qui sort parfois de l’ombre
Les yeux noirs les font swinguer et les touchent
Une ténébreuse panthère souple et féline à souhait
Cache ses ocelles sous son manteau de velours
En miniature des salons et jardins ont peut l’admirer
Dans les gouttières de la vie et les cœurs alentour
Je n’ai pas d’humour mais parfois il sait s’habiller
Des couleurs obscures qui dans les racines de la terre
Prennent matière et substance pour alors décliner
Des sourires que les tristesses de la vie accélèrent
Le noir profond du désespoir attise les peines du soir
Il sublime les larmes en les attirant à lui pour les voir
Le noir dilué par les espoirs s’écoule au fil de l’entonnoir
Il n’en reste que des étincelles de vie éclairant les miroirs
Carole Radureau (17/11/2012)
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