Arrestation de 140 adherents à La Otra Campaña
Publié le 6 Février 2011
Le Réseau contre la répression et pour la solidarité dénonce l'arrestation
de 140 compañeros adhérents à La Otra Campaña
4 février 2011.
Face aux arrestations au Chiapas
Hier, 3 février, ont été arrêtés par la police de l'État, la police
fédérale, et des éléments de l'armée fédérale, 140 (1) compañeros de
l'ejido (2) de San Sebastián Bachajón alors qu'ils réalisaient une
protestation après avoir été chassés du guichet de paiement de l'entrée
des Cascades d'Agua Azul par un groupe de militants du PRI appuyés par les
polices fédérale et de l'État.
L'hypocrisie du gouverneur du Chiapas, Juan Sabines, se montre à présent
au grand jour. Ses paroles sont une chose et ses actes sont tout autres.
Ses mots d'admiration envers Samuel Ruiz (3), d'un côté, et de l'autre sa
haine et sa violence à l'égard des indigènes et de leurs organisations
indépendantes.
Il ne tolère pas que ses anciens péons lui parlent d'égal à égal, et moins
encore qu'ils défendent leurs droits et leurs terres.
Que voyons-nous au Chiapas, au-delà des campagnes diffusées dans les
médias commerciaux qui s'efforcent de donner une fausse image de l'État du
Sud-Est ? Rien que la répression et la spoliation.
Ce n'est pas la première fois que Juan Sabines agresse des militants
sociaux, aussi bien de communautés zapatistes que de celles qui adhèrent à
La Otra Campaña, qu'il s'en prend au mouvement social qui lutte pour la
justice, pour son droit à vivre dignement, pour la construction d'un
nouveau pays et d'un nouveau monde ; nos 140 compañeros arrêtés
aujourd'hui en sont une nouvelle preuve.
On n'a pas touché un cheveu de ceux du PRI alors qu'ils dépouillaient les
comuneros de Bachajón, mais on a arrêté les comuneros alors qu'ils
luttaient justement pour récupérer ce qu'ils avaient obtenu au prix de
leurs efforts.
Le Réseau contre la répression et pour la solidarité (RvsR) reste en
alerte face à cette situation injuste et réalisera les actions nécessaires
de solidarité envers nos compañeros du Chiapas.
Nous appelons tous nos compañeros et toutes nos compañeras du pays à
réaliser des actions de solidarité et de protestation face à cette
agression du PRI et du gouvernement de Sabines contre les compañeros
membres de l'ejido de San Sebastián de Bachajón, selon leurs propres
modalités.
Nous appelons nos compañeros et compañeras de la Sezta internationale à
réaliser des actions urgentes de soutien et de solidarité.
LIBERTÉ POUR LES PRISONNIERS POLITIQUES
LIBERTÉ POUR NOS COMPAÑEROS DE SAN SEBASTIÁN BACHAJÓN
Contre la spoliation et la répression... la solidarité
Réseau contre la répression et pour la solidarité (RvsR)
(1) C'est le chiffre qui circulait hier, 4 février ; aujourd'hui, il
semble qu'il y ait eu en fait 121 arrestations et deux disparitions (NdT).
(2) L'ejido est une des formes de communauté villageoise reconnues par la
loi (NdT).
(3) L'ancien évêque de San Cristóbal de Las Casas, connu pour son
engagement aux côtés des peuples indigènes, mort il y a peu (NdT).
Traduit par el Viejo.