Guantanamo, comme un poignard enfoncé dans le sol cubain
Publié le 13 Février 2012
Guantanamo,dix ans d'atteinte aux droits humains
Localisation
La base de Guantanamo est située sur une parcelle du sud-est du territoire cubain dans la baie du même nom. Elle est occupée par une base navale américaine de sinistre réputation. Le terrain a une surface de 121 km2.
Son sigle : JTF-GTMO, joint task force Guantanamo ou « Gitmo »
Une réflexion de Fidel qui nous met d’entrée de jeu au cœur du sujet et relate les faits très précisément :
par Fidel Castro, 14 août 2007
"A quoi pouvaient donc servir l'amendement Platt et la Base navale de Guantánamo? L'histoire prouve que les Etats-Unis n'ont eu besoin ni de celui-là ni de celle-ci
dans un grand nombre de pays du sous-continent, où aucune révolution n'a eu lieu, pour dominer ces territoires gouvernés par les transnationales etles oligarchies. La publicité se chargeait de
leur population mal préparée et pauvre en majorité en y semant des réflexes conditionnés.
Du point de vue militaire, un porte-avions nucléaire emportant de rapides chasseurs-bombardiers et accompagné de son escorte, faisant fond sur la technologie de
pointe et sur les satellites, est plusieurs fois plus puissant qu'une base et peut se rendre n'importe où dans le monde au gré de l'Empire. En fait, la Base navale de Guantánamo n'est là que pour
humilier et pouvoir y faire les choses épouvantables que l'on sait.
S'il faut attendre la chute du système, soit, nous attendrons ! Les souffrances et les périls seront grands pour toute l'humanité, au moins autant que la crise
actuelle de la bourse des valeurs, comme le pronostiquent toujours plus de gens. L'attente de Cuba, elle, se fera toujours en état d'alerte."
C'est par ces mots que se conclut une longue réflexion de Fidel Castro, publiée par la prese cubaine cette semaine et consacrée à l'histoire de l'amendement Platt
et de la base de Guantánamo. Une véritable leçon d'histoire à l'usage des jeunes générations que ce texte, dont nous ne pouvons que vous recommander la lecture.
Chronologie
- 1898 : Les EU s’accaparent cette parcelle de territoire sur l’île de Cuba après le débarquement de 600 marines lors de la guerre hispano-américaine. C’est de cette base qu’ils partiront conquérir Porto-Rico, s’adjugeant la souveraineté de cette île des Caraïbes.
- 1901 : La base est officialisée par l’amendement Platt qui avait été imposé par les EU à la république de Cuba qui venait de naître. Au départ, elle était destinée à être une station pour le réapprovisionnement en charbon des bateaux mais elle devient une base navale avec ce qui implique pour la ville en termes de prostitution, jeux d’argent et de drogues.
- 1903 : La location de la base est effective le 23 février 1903, sous la présidence de Théodore Roosevelt et elle est incessible sauf en cas de consentement des deux parties.
- Le loyer : il s’élève à 4085 dollars US et il est payé par chèque tous les ans. Fidel Castro a toujours refusé les paiements (sauf celui de la première année de la révolution en 1959 encaissé par erreur et non délibérément), car selon lui : « Guantanamo est comme un poignard plongé au cœur du sol cubain ».
- Jusqu’en 1959 : La base est synonyme de dolce Vita pour les marins qui y sont affectés, profitant du rhum à volonté et de femmes accommodantes. Après sa prise de pouvoir, Fidel Castro ferme les bras et les bordels. Pendant la révolution cubaine, lorsque Fidel dirigeait l’insurrection armée qui a rendue possible le triomphe de la révolution, l’enclave était l’antre où se générait l’appui logistique offert au dictateur batista.
- 1994 : Les EU fondent un camp de détention pour isoler les prisonniers haïtiens mêlés aux réfugiés du coup d’état.
- 2001 : Le camp cité ci-dessus est nommé X-Ray, il accueille à présent les détenus soupçonnés de terrorisme.
- Le 11 janvier 2002, en représailles après les attentats du 11 septembre 2001, le camp X-Ray est remplacé par le camp Delta. Il comprend 612 cellules sous la responsabilité de la police militaire américaine. Le camp est subdivisé en six parties où les arrivants transitent selon leur degré de coopération. À partir du niveau quatre, les détenus ont non seulement accès à des avocats mais peuvent aussi discuter librement sans témoin.
- Le 10 novembre 2003, la Cour suprême des États-Unis a annoncé qu'elle statuerait sur la légalité ou non de la détention des combattants illégaux au sein de la prison de Guantánamo.
- 28 juin 2004. Elle autorise les prisonniers de Guantánamo à contester leur statut de combattants illégaux devant les cours fédérales civiles. Mais cette décision ne statue pas sur la légalité du statut de combattants illégaux, ni sur les procédures de détention appliquées à Guantánamo.C'est ainsi que l'armée a créé des « Tribunaux d'examen du statut d'ennemi combattant ».
- le 31 janvier 2005, une juge fédérale américaine, Joyce Hens Green, du tribunal civil de Washington D.C., déclare inconstitutionnels ces tribunaux d'examens. Elle juge que le fait que l'armée empêche les suspects d'être assistés d'un avocat et que les suspects ne puissent connaître les chefs d'accusations qui sont portés contre eux est anticonstitutionnel.
- 12 juillet 2006 : G W Bush ordonne l’application des conventions de Genève à Guantanamo , le secrétaire adjoint à la Défense américaine, Gordon England, a annoncé que tous les détenus des prisons militaires américaines devaient bénéficier de la protection des conventions de Genève. L'article 3 des conventions de 1949 dispose que les prisonniers capturés sur le front doivent être traités de façon humaine et doivent être jugés au cours d'un procès équitable devant « une cour régulièrement constituée offrant toutes les garanties judiciaires »
- 2006 : La veille du suicide de trois détenus, le président G.W. Bush affirme dans une conférence de presse au Danemark sa volonté de mettre un terme au camp de Guantanamo et de travailler au rapatriement des détenus.
- 2008 : L’élection du président Obama porte l’espoir de fermeture du camp.
- Janvier 2009 : Obama annonce la suspension des tribunaux militaires pendant 120 jours et la fermeture de la prison un an après. De nombreux prisonniers sont libérés ou transférés.
- Mars 2011 : Obama signe un décret autorisant le maintien en détention de certains prisonniers considérés comme une menace pour la sécurité nationale des EU. La fermeture du camp est reportée.
- 2033 : Le bail prendra fin.
Les prisonniers, qui sont-ils ?
CONCEPT DE "GUERRE GLOBALE CONTRE LE TERRORISME"
Après les attentats du 11-Septembre, l'administration Bush déclare une "guerre globale contre le terrorisme", concept qui va justifier un ensemble de violations des droits humains. Pour mener à bien cette entreprise, le président américain se voit conférer par le Congrès, aux termes de la résolution sur l'autorisation du recours à la force armée votée le 14 septembre 2001, des pouvoirs élargis pour utiliser la force contre les "nations, organisations ou personnes" ayant des liens présumés avec les attaques du 11-Septembre ou de futurs actes de terrorisme international.
Les prisonniers capturés dans le cadre de la guerre contre le terrorisme et détenus à Guantanamo et d’autres prisons secrètes de la CIA sont qualifiés de « combattant ennemis ou illégaux », cette catégorie exhumée par l’administration Bush d’une décision de 1942 de la cour suprême et instituée dans la « patriot act » du 26 octobre 2001 vise à soustraire les suspects à la protection de la convention de Genève.
Combien sont-ils ?
En 2001, il y avait 750 détenus venant de pays différents.
De 2001 à 2004, 200 prisonniers sont relâchés, ils seront jugés dans leurs pays d’origine comme les 6 prisonniers français ou bénéficieront d’amnistie comme c’est le cas pour certains afghans.
Entre 2002 et 2008, 779 personnes sont passées par cet établissement, 5 se sont suicidés.
En janvier 2012, il reste encore 171 prisonniers à Guantanamo, 48 seront gardés indéfiniment, 6 seront jugés par la commission militaire et risquent la peine de mort.
Les conditions de détention
D'après le peu d'informations disponibles, il est possible d'avancer que :
- les détenus, lors de l'ouverture de la prison, ont passé la majorité de leur temps dans des cellules individuelles de 2 mètres sur 2, éclairées continuellement, mais que des bâtiments en dur ont été construits depuis
- les détenus peuvent être interrogés à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit
- lorsqu'ils sont déplacés, les détenus ont les mains et les pieds menottés et un sac de toile est placé sur leur tête pour les empêcher de voir
- les visites sont limitées (y compris celles des familles et des avocats)
- le dialogue entre prisonniers est restreint
- des tortures (psychologique et physique) pèsent sur la prison (des organisations non gouvernementales telles qu'Amnesty International en font régulièrement les échos)
- les détenus sont enfermés dans des cellules, avec de la musique très forte qui joue constamment. D'autres cellules seraient très exiguës.
Liste de détenus à Guantanamo sur wikipédia
Des révélations de wikileaks
Des documents de Wikileaks apportent des informations inédites sur les 172 hommes toujours emprisonnés à Guantanamo et considérés pour la plupart à «hauts risques». Les documents montrent qu'en fait un tiers seulement des 600 détenus passés par Guantanamo ont été classés dans cette catégorie à «hauts risques», les autres étant pour la plupart des hommes tombés par hasard entre les mains des forces afghanes ou victimes de réglements de compte et ensuite broyés par la machine antiterroriste américaine devenue folle.
Autres révélations de Wikileaks, confirmant des situations déjà bien connues et décrites par la presse internationale (cf. Nea Say http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?q=guantanamo&Submit=%3E ) : les Etats-Unis ont gardé au secret à Guantanamo pendant des années des centaines de personnes, innocentes ou présentant un faible risque de menace, tout en libérant des dizaines de prisonniers «à haut risque». Le site internet a donné à plusieurs médias occidentaux, principalement des quotidiens, des documents militaires relatifs aux dossiers de 779 personnes détenues depuis 2002 dans la prison de Guantanamo, sur la base navale américaine.
Certains d’entre eux étaient retenus sur la foi de renseignements souvent incorrects, notamment quand ils avaient été obtenus de détenus malades ou peu fiables ou encore après des aveux extorqués sous la torture, selon le New York Times
Environ 200 détenus, qui avaient été définis comme à «haut risque» parce qu’ils pouvaient constituer une «menace future contre les Etats-Unis ou contre les intérêts des Etats-Unis» ont été libérés ou extradés vers des pays tiers, selon le New York Times.
220 seulement doivent être considérées comme de dangereux extrémistes, selon le quotidien britannique Daily Telegraph, tandis que 380 n’étaient que des militants de base appartenant à la mouvance talibane ou s’étant rendus en Afghanistan.Au moins 150 étaient des Afghans ou des Pakistanais innocents, arrêtés et transférés à Guantanamo. Ils l’étaient sur la base de renseignements collectés dans des zones de guerre, parfois pris pour une autre personne ou qui se trouvaient simplement au mauvais endroit au mauvais moment. Dans des dizaines de cas, des hauts officiers américains indiquent qu’«il n’y a pas de fondement à l’extradition» du détenu à Guantanamo. Dans au moins deux cas, selon NPR, les responsables de la prison ont même dit par écrit que des innocents étaient maintenus en détention. Mais il fallut plusieurs mois à ces «innocents» pour rentrer dans leur pays. Selon Le Monde, «nombre de mineurs se sont retrouvés à Guantanamo alors qu’ils n’avaient absolument aucun lien avec les talibans».
Une base contestée, oh combien !!
27 Mai 2003 ,Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) rencontre des hauts responsables américains à Washington, D.C. et, concernant Guantánamo, exhorte les autorités américaines à « instaurer des procédures régulières et à entreprendre des changements significatifs pour les quelque 600 personnes qui y sont détenues ».
25 mai 2005 ,Amnesty International demande la fermeture de Guantánamo. Cet appel est repris par des experts de l’ONU, les anciens présidents américains Jimmy Carter et Bill Clinton, des chefs d’État, notamment européens, ainsi que d’autres organisations juridiques et de défense des droits humains.
5 juin 2005 ,le sénateur démocrate Joe Biden, membre de la « Commission des affaires étrangères du Sénat », a demandé la fermeture de Guantanamo. Selon lui, elle est un danger pour les Américains dans le monde, car elle stigmatise et amplifie la haine du monde arabe contre les États-Unis.
27 février 2006 Cinq experts des Nations unies publient un rapport sur les détenus de Guantánamo dans lequel ils soulignent, entre autres conclusions, que le droit international relatif aux droits humains s’applique à leur situation ; que les détenus ont le droit de contester la légalité de leur détention devant un organe judiciaire ; que les tentatives des autorités américaines visant à redéfinir la « torture » sont « extrêmement préoccupantes » ; que les techniques d’interrogatoire autorisées par l’administration sont contraires au droit international ; que l’absence d’enquêtes impartiales sur les mauvais traitements enfreint les obligations des États-Unis ; et enfin, que les conditions de détention « entraînent la détérioration de la santé mentale de nombreux détenus »
7 octobre 2008, Un juge fédéral américain ordonne aux autorités de libérer 17 Ouïghours maintenus en détention à Guantánamo. Le gouvernement avait reconnu que ces 17 hommes n’étaient pas des « combattants ennemis » mais il fait appel de la décision, et la remise en liberté de ces personnes est repoussée à une date indéterminée.
11 novembre 2008 , Amnesty International et cinq autres organisations de défense des droits humains demandent aux États européens de contribuer à mettre fin à la situation à Guantánamo en acceptant de recevoir les détenus qui ne seront inculpés d’aucune infraction mais ne pourront être renvoyés dans leur pays d’origine car ils risqueraient d’y être soumis à la torture ou d’autres violations des droits humains
15 mars 2009 , Un rapport confidentiel du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), divulgué au grand public, décrit les actes de torture et autres mauvais traitements subis par 14 « détenus de grande valeur », incarcérés par la CIA avant d’être transférés vers Guantánamo en septembre 2006. Quatre d’entre eux ont confié au CICR qu’ils ont passé une partie de leur détention secrète à Guantánamo.
2012 : Une juge d'instruction française Sophie Clément, saisie de plaintes d'anciens détenus français de Guantanamo, a demandé aux autorités américaines de pouvoir se rendre sur place et de faire procéder à des actes d'enquête.
Des soutiens mondiaux
Le 15 mars 2006, plus de 400 intellectuels, artistes et activistes du monde entier signent une pétition demandant la fermeture des centres de détention américains à Guantánamo. « La Commission des Droits de l’Homme (des Nations unies) ou le Conseil qui la remplacera doit exiger la fermeture immédiate de ces centres de détention arbitraire créés par les États-Unis et la cessation de toutes les flagrantes violations de la dignité humaine », lit-on dans cette déclaration. Le document porte la signature de plusieurs prix Nobel, dont José Saramago, écrivain portugais, Harold Pinter, dramaturge britannique, Nadine Gordimer, femme de lettres sud-africaine, Adolfo Perez Esquivel, intellectuel argentin, Rigoberta Menchu, dirigeante des Indiens guatémaltèques, Wole Soyinka, du Nigeria, Dario Fo, dramaturge italien.
Tortures
En juillet 2008, la presse a publié un document de l'armée américaine, issu du programme SERE (Survival, Evasion, Resistance and Escape) donnant des consignes de tortures, inspirées d'un article du sociologue Albert D. Biderman de 1957 décrivant celles utilisées par des interrogateurs chinois lors de la guerre de Corée.
Suicides
10 juin 2006 : Après de nombreuses tentatives, 3 détenus de Guantanamo ont été retrouvés morts pendus dans leur cellule. Selon le commandant de la base « Il ne s’agit pas d’un acte de désespoir mais d’un acte de guerre asymétrique contre nous ».
Mais les tentatives ont été nombreuses : l’armée a recensé 120 pendaisons déjouées en 2003.
Les autorités américaines dissimulent ce phénomène derrière une formulation vague « d’attitude automutilatrice ».
Entre 2006 et 2009, 5 prisonniers se sont suicidés durant leur détention.
Grève de la faim
1er septembre 2005 : 210 détenus (76 selon l’armée américaine) ont fait une grève de la faim pour protester contre leur détention illimitée.
21 juillet 2005 : un porte-parole de l’armée est forcé d’admettre qu’une cinquantaine de détenus qui avaient cessé de se nourrir ont été placés sous perfusions et alimentés contre leur volonté par sonde nasale afin d’empêcher leur déshydratation.
Revue de presse sur la torture
Je vous laisse consulter à loisir ces textes sélectionnés, je n'ai pas le coeur à étaler en détail les souffrances infligées à des êtres humains.
24 /12/2004
APRÈS les révélations horrifiantes de l’Australien David Hicks sur les tortures qu’il a subies dans le camp de concentration de Guantanamo, y compris de mystérieuses injections de produits dont il ignore la nature, l’avocat de Nizar Sassi et Mourad Benchellali, deux des détenus de nationalité française libérés en juillet dernier, vient de révéler à Paris que ses clients soupçonnaient avoir été victimes d’"expérimentations" dans les sinistres centres d’interrogatoire de la Base militaire nord-américaine
Vidéo chronique de guantanamo
L'enfer de Guantanamo, deux ex détenus témoignent
27/02/2008
Un gardien de Guantanamo confesse l'horreur de la torture (Contre info)
Un psychiatre ayant eu pour patients d’anciens gardes du camp de détention de Guantanamo, a recueilli les confessions de ces hommes hantés pas leurs actes et les scènes auxquelles ils ont assisté. Aujourd’hui, il a décidé de rompre le silence en rendant publics ces récits de séances de torture et en décrivant l’angoisse qui habite aujourd’hui les anciens tortionnaires........
Le 14/01/2009
Torture à Guantanamo : L’aveu ( RFI)
Pour la première fois, un haut responsable de l’administration Bush reconnaît qu’il y a eu des cas de tortures à Guantanamo. Susan Crawford, qui est chargée de décider si les détenus doivent être traduits devant la justice militaire, a reconnu que le Saoudien Mohamed al-Kahtani avait été torturé. En conséquence, il ne pourra pas être jugé……..
Guantanamo, un défi mondial, un enjeu planétaire par Fausto Guidice du collectif Guantanamo
Intervention à la conférence : « Guantanamo : Prisonniers sans droit, le droit prisonnier?», organisée par le groupe des juristes de la section suisse d’Amnesty International.
Chers amis,
Je tiens tout d’abord à remercier Amnesty International de m’avoir invité, non pas tant parce que cela signifie une reconnaissance du travail de fourmi que mène le Collectif guantanamo, créé en février 2003 en France, mais par l’occasion que cela donne d’engager un dialogue avec vous, avec des personnes physiques, ce qui nous change un peu du dialogue par écrans interposés, dans le “monde virtuel”. Répondant à la demande des organisateurs, j’avais préparé une intervention calibrée pour ne pas dépasser 20 minutes. Mais les événements des derniers jours - le “scandale” des photos d’Abou Ghraïb en Iraq - me conduit à faire quelques remarques préliminaires non-prévues........
Notes d’un survivant de Guantanamo
Murat Kurnaz
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J’ai quitté Guantanamo Bay dans les mêmes conditions où j’y étais arrivé presque cinq ans auparavant : les mains enchaînées à la taille, la taille aux chevilles et les chevilles au plancher de l’avion. Mes oreilles et mes yeux étaient bouchés et ma tête recouverte d’une cagoule et, alors que cette fois-ci j’étais le seul détenu à bord du vol, j’ai été drogué et surveillé par au moins 10 soldats. Mais pour cette occasion, on m’avait habillé de denim US au lieu de l’orangé de Guantanamo. J’au si plus tard que le vol par le C-17 militaire de Guantanamo à la base aérienne de Ramstein, dans mon pays l’Allemagne, avait coûté plus d’un million de dollars……
Le 11/01/2012 Sur le monde.fe
Paroles d’anciens de Guantanamo
Ils ont été prisonniers, ou encore soldat, procureur, avocat ou journaliste sur la base américaine à Cuba : nous publions des extraits de leurs témoignages recueillis tout au long des dix dernières années par Le Monde……..
Sources : wikipédia, giuletta blog mediapart, changement de société, livre perso, chronique de Guantanamo europe liberté sécurité justice.org, amnesty.fr
Caroleone