Allain Leprest, derniers hommages
Publié le 30 Août 2011
Avec l'accordéoniste Bertrand Lemarchand
Article dédié à Serge des bois avec toute mon amitié
Allain Leprest pour un dernier hommage de ceux qui l'ont cotôyé, aimé pour son intelligence du coeur, son allure qui n'en jetait pas et son talent rare :
" J'ai rencontré Allain lors d'une de mes premières sorties de conseiller général. Reçu au certificat d'étude, il a obtenu la meilleure note du canton. Il avait dû faire une de ces rédactions..."
Colette Privat, ancien maire communiste de Maromme
" A Paris, dans une chambre de bonne, je l'ai enregistré sur un vieux mini-crassette, comme il disait. Trois chansons à la guitare, un pied sur une chaise. J'ai distribué l'objet. Seul le producteur Gérard Meys a réagi. Malgré la mauvaise qualité, il avait saisi ces mots extraordinaires. Dans les huit jours, il avait un contrat. Et Gréco lui a pris une chanson Le pull over. C'était parti. Pour son mariage, on lui a offert un four. Il y cuisait ses tableaux. Le machin a explosé ! "
Didier Dervaux
"Timide, il avait 16 ou 17 ans et venait toutes les semaines au théâtre Maxime Gorki soumettre ses chansons, ses poèmes au comédien-chanteur Michel Bézu. Il y faisait de la figuration, les changements de décors. Avec Didier Dervaux, il a écrit un texte pour le livre de Balavoine sur Gorki, Petit q. "
Daniel Lesur
"Allain a joué des dizaines de fois au Bateau ivre. Je suis le parrain de sa fille Fantine. Ses paroles étaient lyriques et réalistes. On le sait peu, mais c'était un très grand peintre ".
Michel Adjinsoff
Allain Leprest et le café de l'époque
Michel Mackowiak, patron du café de l'époque à Rouen se souvient.
"C'était un ami, un ami de copains, un ami de longue date, un ami de famille. Allain était le parrain de ce café que j'ai voulu culturel. Depuis 2005, il venait y chanter une fois par an. On a également organisé deux concerts au théâtre du Robec avec la chanteuse Francesca Solleville. C'était difficile et émouvant. Il s'est battu au-delà de la maladie. En 2009, j'étais là lorsqu'il a reçu la médaille de la ville de Rouen. C'était l'enfant du pays. Il a enfanté une génération de chanteurs. Je le compare à Rimbaud. Il est né en homme libre. Il est mort en homme libre. En disant stop à la maladie."
"Allain avait une activité militante débordante, notamment à Ivry où il participa à tous les combats qui ont marqué notre ville depuis 25 ans"
Pierre Gosnat, député-maire de ce bastion communiste de la ceinture rouge où le poète avait trouvé refuge, tout comme Jean Ferrat.
"Allain était artiste et communiste. Il se déclarait acteur au sens artistique et dans le même temps de la scène sociale. Le coeur d'Allain battait pour la liberté, la fraternité, la justice."
Groupe d'élus municpaux de Rouen
" C'est injuste qu'il ne soit pas plus connu du grand public. Il ne fuyait pas la notoriété. Mais les médias ont décidé que c'était un poète maudit. Lui, finalement, trouvait que le plus important c'était le public. Que ce soit dans une petite salle ou au Bataclan, il aimait être au contact des spectateurs. C'était un personnage complexe, jamais satisfait, jamais heureux. Mais je vais conserver de lui l'image du dernier homme libre et du véritable artiste ."
Didier Pascalis, son producteur et ami
Sources : Paris Normandie via ma petite môman