Alfonsina Storni, l'appel à la mer
Publié le 25 Juillet 2011
Il y a des femmes poètesses......elles ne sont pas nombreuses mais j'en connais au moins trois ou quatre en Amérique latine,je vous présente la première, celle dont vous connaissez la chanson qui lui est dédiée par Mercédès Sosa que j'aime particulièrement .
Caroleone
ALFONSINA STORNI MARTIGNONI
C’est une poétesse postmoderne argentine
Elle naît à Sala Capriasca en Suisse le 29 mai 1892
Ses parents sont Paulina et Alfonso Storni Martignoni, d’origine argentine.
Son père est un industriel brasseur, elle la troisième fille du couple.
Lorsqu’Alfonsina a 4 ans, ses parents retournent en Argentine.
Quelques années plus tard, elle part pour Buenos-Aires, emportant dans son bagage les poèmes de Ruben Dario et les siens. Sa première pièce, El amo del mundo reste a peine trois jours à l’affiche, la critique est implacable. Se concentrant strictement sur les aspects techniques elle ignore totalement sa thématique féministe, c’était pourtant une vraie révolution dans l’univers machiste de l’Argentine des années 20.
Armando Nuevo, le fondateur du modernisme mexicain avec Dario, la remarque tout de suite et publie ses premiers poèmes. La jeune poétesse de province commence a sortir de son anonymat et devient la première femme à participer dans les cénacles littéraires argentins.
A 24 ans, elle devient comédienne et auteure et publie son premier recueil « Ecrits pour ne pas mourir »
Elle devient enseignante auprès d’enfants retardés en milieu rural.
En 1912, elle tombe enceinte et cherche l’anonymat.
En 1916, elle publie « La inquietad des rosal », l’inquiétude des roses et « El duce deño », la douce blessure qui sont de francs succès.
Dans ses livres, la description des personnages masculins est ironique et critique, elle réussit à exprimer la passion des rapports ambivalents entre homme et femme dans une poésie douce et sensuelle.
Elle est considérée comme féministe dans un pays où règne le machisme.
Avec la chilienne Gabriela Mistral et l’uruguayenne Juana de Agostini Ibarbourou, elle appartient aux remarquables poétesses d’Amérique latine du début du XXe siècle.
Gabriela Mistral
Juana De Agostini Ibarbouru
Elle devient l’égérie de la bibliothèque du parti socialiste de Buenos aires, pratique également le journalisme sous le pseudonyme de Tao Lao.
Elle côtoie Borges, Pirandello, Marinetti et rencontre Federico Garcia Lorca.
Le thème de la mer est présent du début à la fin de son œuvre. Le poème « Epitaphe pour ma tombe » dans Ocre en 1925 anticipe d’ailleurs sa mort.
En 1937, elle rencontre l’écrivain uruguayen Horacio Quiroga, une grande amitié les lie, peut-être plus, peu de sources sûres circulent à ce sujet.
Lorsque ce dernier se suicide, Alfonsina souffre beaucoup, elle écrit quelques vers célèbres en hommage à Horacio qui paraissent dans les lettres hispaniques :
« Morir como tu, Horacio, en tus cabales,
Y asi como siempre, en tus cuentos, no esta mal ;
Un rayo a tiempo y se acaba la feria …. »
Horacio Quiroga
Mourir comme toi, Horacio, conscient,
Comme dans tes nouvelles, ce n’est pas si mal
;
Un éclair juste à temps, et la fête est finie…
La solitude déjà prégnante chez elle s’installe plus insidieusement encore après cette perte cruelle.
La maladie la rattrape
En 1938, le cancer l’envahit.
Elle s’installe dans un hôtel de Mar del Plata pour finir ses jours le 25 octobre 1938.
Elle décide d’en finir comme dans ses poèmes sur quelques vers d’adieux « Voy a dormir » qu’elle envoie au journal Nacion, avant d’avancer dans cette mer qui l’attire et l’envoûte.
Cette tragédie inspira la chanson « Alfonsina y el mar » de Ariel Ramirez et Félix Luna qui a été reprise de nombreuses fois par de nombreux artistes.
Les vagues riment avec le soupir
Et l'étoile avec le grillon
Frissonne sur la cornée tout le ciel froid,
Et le point est une synthèse de l'infini
Mais qui unit les vagues aux soupirs
Et les étoiles aux grillons?
Attendez que les génies
Aient un moment d'oubli:
Les clés flottent parmi nous."
(Harmonie: de F.G. Lorca)
SON ŒUVRE (En espagnol)
- 1916 - La inquietud del rosal
- 1918 - El dulce daño
- 1919 - Irremediablemente
- 1920 - Languidez
- 1925 - Ocre
- 1926 - Poemas de amor
- 1934 - Mundo de siete pozos
- 1938 - Mascarilla y trébol
- 1938 - Antología poética
- 1968 - Poesías completas
- 1927 - El amo del mundo: comédie en trois actes.
- 1932 - Dos farsas pirotécnicas
- 1998 - Nosotras y la piel: sélection de plusieurs essais,
ALFONSINA Y EL MAR, plusieurs versions pour les amateurs :
Sources : salem blog, wikipédia, l’encyclopédie de la mort, cervantès virtual
Caroleone