Amérique latine: le président colombien ne convainc pas du bien fondé des bases états uniennes
Publié le 12 Août 2009
La tournée continentale du président colombien est un fiasco. À l’exception de son compère péruvien, Alan Garcia, lui-même adepte de la manière forte contre les mouvements sociaux, Alvaro Uribe n’a pas convaincu ses homologues régionaux du bien-fondé d’ouvrir sept bases militaires aux opérations des États-Unis. Premier visité, le président bolivien Evo Morales lui a signifié que son pays n’acceptait pas « des militaires nord-américains », conscient du danger que « l’empire a ses objectifs » dans la région.
En Argentine, Cristina Fernandez a invité son hôte à « baisser le conflit dans la région » et a souligné que, de ce fait, l’accord entre Washington et Bogota « n’aidait pas à cet objectif », notamment à l’heure où les tensions entre Bogota et ses voisins équatorien et vénézuélien sont à leur comble. Idem au Chili. La présidente Michelle Bachelet a d’ailleurs estimé que la question devait être débattue au sein de l’Union des nations sud-américaines, qui doit se réunir lundi à Quito. Un revers pour Alvaro Uribe qui, certain de la désapprobation générale, avait pris les devants en annonçant qu’il ne ferait pas le déplacement.
D’autant que l’Équateur doit prendre la présidence de cette instance politique hémisphérique. Or, les deux pays n’ont plus de relations depuis que la Colombie a violé le territoire équatorien pour aller bombarder, grâce à la logistique américaine, le campement du numéro 2 de la guérilla colombienne des FARC, Raul Reyes. Hier, l’homme fort de Bogota rencontrait ses pairs uruguayen et brésilien. Il y a fort à parier que derrière les propos de circonstances - le respect des choix souverains de la Colombie - la même inquiétude sera exprimée : celle de l’implantation officielle d’une force militaire étrangère capable de frapper l’ensemble du continent.
Cathy Ceïbe