Pouchkine : Rouslan et Ludmilla (prologue)
Publié le 25 Mai 2008
En ce jour de la fête des mères, je m'offre cette pause poésie et non cette prose de mon poète favori Alexandre Pouchkine.
Ne cherchez pas , ce n'est pas de la poésie engagée, mais si vous ne connaissez pas ce poète russe, je vous conseille de le découvrir , vous ne pourrez qu'apprécier !!!

Dans l'anse verdoie un grand chêne,
Autour de lui brille une chaîne
D'or, sur laquelle un chat savant
Marche jour et et nuit en tournant.
A gauche, il parle, il dit un conte;
A droite, c'est un chant qui monte.
C'est là que rôde le sylvain,
Que s'agrippe aux branches l'ondine,
Que d'étranges bêtes piétinent
Sur de mystérieux chemins.
On voit là-bas une chaumière,
Toute de guingois et qui n'a
Pas de fenêtres, de verrières,
Pas de portes,de cadenas,
Là, sur un rivage désert,
A l'aube, sortent de la mer
Trente guerriers;ils étincellent,
Et l'ainé modère leur zèle.
Là-bas, un beau prince royal
Fléchit la colère sauvage
D'un monarque ; et sur les nuages,
Devant tout un peuple féal,
Apparaît un sorcier qui porte
Un chevalier de bonne sorte;
Un loup est le seul serviteur
D'une princesse dans sa geôle
Et dans l'or un roi s'étiole.
Tout ça, c'est russe et reste tel;
J'y fus et j'y bus l'hydromel.
Dans cette anse où verdoie le chêne,
Je vis briller l'or d'une chaîne,
Et sur la chaîne, un chat savant
Marche, nuit et jour, en tournant.