Pérou : la génération Z descend dans la rue contre les mesures d'austérité du gouvernement, répression et blessés à Lima
Publié le 25 Septembre 2025
ANRed 24/09/2025
Dans un contexte de tensions sociales croissantes, des manifestations menées par des jeunes éclatent, exprimant des revendications qui touchent l'ensemble de la société. Pendant ce temps, Dina Boluarte continue de gouverner après le coup d'État contre le président élu Pedro Castillo en 2021. L'ex présidente de Castillo, désormais dirigeante de facto, maintient son pouvoir grâce à un accord avec les forces politiques au pouvoir et à une répression acharnée des opposants. Comme au Népal, la « Génération Z » a déclenché une nouvelle vague de manifestations ce week-end dans la capitale et dans d'autres villes du Pérou, défiant directement le gouvernement et le Congrès. Ces manifestations ont fait au moins 30 blessés, dont neuf journalistes, et de multiples allégations de recours excessif à la force policière, dont 85 attaques contre la presse. Par ANRed .
Le déclencheur a été une récente réforme du système de retraite qui obligerait les jeunes travailleurs indépendants à cotiser aux AFP à partir de 2028, sous des conditions que beaucoup considèrent comme imposées sans consultation ni garantie de protection sociale. De plus, le mécontentement a été alimenté par un sentiment généralisé de désengagement du gouvernement face aux revendications de la population, telles que la corruption, l'insécurité, la précarité de l'emploi et l'informalité.
Les marches se sont rassemblées sur des places emblématiques comme la Plaza San Martín, l'avenue Abancay, le Paseo de los Héroes Navales, ainsi que sur les chemins menant au Palais de Justice et au Congrès. La police a riposté avec des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des coups de feu, provoquant des affrontements. Des groupes de manifestants ont rapporté avoir été encerclés alors qu'ils tentaient d'avancer vers les bâtiments de l'État. Des professionnels de santé et des journalistes ont fait état de blessures par balles et coups.
Au moins 30 blessés ont été signalés lors des manifestations ; six personnes ont été arrêtées pour des affrontements avec la police.
Attaques contre la presse dans les rues
Lors des manifestations contre la loi n° 32123 au Pérou, connues sous le nom de mobilisations de la Génération Z, la répression policière a donné lieu à 85 agressions documentées contre des manifestants et des journalistes, selon la Coordination nationale des droits de l'homme. L'Association nationale des journalistes a également recensé 18 agressions spécifiques contre la presse, témoignant d'un harcèlement systématique envers les personnes couvrant les manifestations. Parmi les cas les plus graves figure celui du photojournaliste Juan Zapata, qui a été battu, bousculé et frappé à coups de plombs lors des marches des 20 et 21 septembre dans le centre-ville de Lima, et dont le drone de travail a été endommagé. D'autres journalistes, tels que Juan Mandamiento, Cristhian Ortiz et Gabriela Coloma, ont également été agressés ; cette dernière s'est même fait voler son téléphone alors qu'elle couvrait l'événement. La CNDDHH a dénoncé le caractère arbitraire de nombre de ces agressions et arrestations, qui violent les garanties constitutionnelles. Amnesty International a quant à elle qualifié le recours à la force d'excessif et aveugle, mettant en garde contre des droits tels que la liberté d'expression. L'ANP, pour sa part, a souligné que ces attaques non seulement blessent physiquement les journalistes, mais visent également à les intimider et à susciter l'autocensure. Les organisations de défense des droits humains exigent que les 85 cas signalés fassent l'objet d'enquêtes transparentes, que les responsables soient sanctionnés et qu'une protection efficace soit garantie à la presse et aux citoyens lors des futures mobilisations. ( voir )
traduction caro d'un article d'ANRed du 24/09/2025
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