Che Guevara - 9 octobre 1967 : Tristesse de la mort d'un héros
Publié le 8 Octobre 2025
Los que vivimos esta historia,
esta muerte y resurrección
de nuestra esperanza enlutada,
los que escogimos el combate
y vimos crecer las banderas,
supimos que los más callados
fueron nuestros únicos héroes
y que después de las victorias
llegaron los vociferantes
llena la boca de jactancia
y de proezas salivares.
Ceux d'entre nous qui ont vécu cette histoire,
cette mort et cette résurrection
de notre espoir endeuillé
ceux d'entre nous qui ont choisi le combat
et vu grandir les drapeaux,
étaient nos seuls héros
et qu'après les victoires
venaient les vociférants
les bouches pleines de vantardise
et de prouesses salivantes.
El pueblo movió la cabeza:
y volvió el héroe a su silencio.
Pero el silencio se enlutó
hasta ahogarnos en el luto
cuando moría en las montañas
el fuego ilustre de Guevara.
Le peuple secouait la tête :
et le héros retournait à son silence.
Mais le silence a pleuré
au point de nous noyer dans le deuil
lorsque l'illustre feu de Guevara
est mort dans les montagnes.
El comandante terminó
asesinado en un barranco.
Le commandant a fini assassiné dans un ravin.
Nadie dijo esta boca es mía.
Nadie lloró en los pueblos indios.
Nadie subió a los campanarios.
Nadie levantó los fusiles,
y cobraron la recompensa
aquellos que vino a salvar
el comandante asesinado.
Personne n'a dit « cette bouche est à moi».
Personne n'a pleuré dans les villages indiens.
Personne n'a escaladé les clochers.
Personne n'a levé son fusil,
et ceux qui sont venus sauver
le commandant assassiné
ont reçu leur récompense.
¿ Qué pasó, medita el contrito,
con estos acontecimientos?
Que s'est-il passé, se demande
l'homme contrit, avec ces événements ?
Y no se dice la verdad
pero se cubre con papel
esta desdicha de metal.
Recién se abría el derrotero
y cuando llegó la derrota
fue como un hacha que cayó
en la cisterna del silencio.
Et la vérité n'est pas dite,
mais ce malheur de métal
est recouvert de papier.
Le chemin s'ouvrait à peine
et quand la défaite est arrivée
c'est comme une hache qui est tombée
dans la citerne du silence.
Bolivia volvió a su rencor,
a sus oxidados gorilas,
a su miseria intransigente,
y como brujos asustados
los sargentos de la deshonra,
los generalitos del crimen,
escondieron con eficiencia
el cadáver del guerrillero
como si el muerto los quemara.
La Bolivie est retournée à sa rancœur,
à ses gorilles rouillés,
à sa misère intransigeante,
et comme des sorciers effrayés
les sergents du déshonneur,
les généraux du crime,
ont caché efficacement
le cadavre du guérillero
comme si le mort les brûlait.
La selva amarga se tragó
los movimientos, los caminos,
y donde pasaron los pies
de la milicia exterminada
hoy las lianas aconsejaron
una voz verde de raíces
y el ciervo salvaje volvió
al follaje sin estampidos.
La jungle amère avalait
les mouvements, les chemins,
et là où les pieds
de la milice exterminée passaient
aujourd'hui les lianes conseillaient
une voix verte de racines
et le cerf sauvage retournait
au feuillage sans trépigner.
Pablo Neruda
Traduction carolita
Pablo Neruda dans Fin de Mundo, De « Arte de Pájaros » a « El mar y las campanas ». 1966-1973, (Obras completas, tomo III) page 424-426 Edición de Hernán Loyola. Galaxia Gutemberg, Barcelona, 2000.
source :
https://www.archivochile.com/America_latina/Doc_paises_al/Cuba/Escritos_sobre_che/escritossobreche0260.pdf
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