Pérou : Fin des recherches sur les personnes disparues

Publié le 21 Mai 2025

Publié le 19/05/2025

Une nouvelle directive approuvée par le gouvernement permet à l'État de clore les dossiers de recherche sans retrouver les restes des personnes disparues pendant la période de violence.

Servindi, 19 mai 2025.- Une directive émise par le gouvernement de Dina Boluarte met fin à la recherche des personnes disparues pendant la période de violence entre 1980 et 2000.

Le document prévoit 15 jours pour l’évaluation préliminaire, 15 autres pour le lancement de l’enquête et jusqu’à 18 mois pour le développement de l’enquête humanitaire. Il est précisé que l'intervention conjointe dépendra des délais établis par le Ministère public.

Si les restes des victimes ne sont pas retrouvés à aucune de ces étapes, l’enquêteur doit soumettre un rapport technique sur l’achèvement du processus de recherche et un projet de réponse aux familles.

La directive ignore ainsi le caractère permanent du crime de disparition forcée et n'est pas conforme aux normes internationales, comme l'a averti l'ONU en mars après avoir examiné une version préliminaire du texte.

La directive a été approuvée par la Direction générale de recherche des personnes disparues du ministère de la Justice et des Droits de l'Homme.

Ce document est une initiative promue depuis le début du mandat de Javier Pacheco en tant que directeur de la Direction générale de recherche des personnes disparues, au sein du ministère de la Justice et des Droits de l'Homme.

Avec la publication de ce règlement, la recherche de plus de 19 000 personnes disparues risque d’être close sans que l’État n’épuise tous les efforts pour les retrouver et restituer leurs restes à leurs familles.

En effet, selon le Registre national des personnes disparues (RENADE), 22 626 victimes ont été enlevées entre 1980 et 2000, et en décembre dernier, seulement 3 400 environ avaient été retrouvées.

La recherche du journaliste Jaime Ayala Sulca, disparu après être entré dans la base navale de Huanta en 1984 ; et celle du dirigeant syndical Teófilo Rímac, enlevé par l'armée en 1986, resteront sans réponse, parmi tant d'autres.

L'Association nationale des familles de personnes assassinées, disparues, exécutées extrajudiciairement, déplacées et torturées (ANFADET) avait déjà alerté sur ce changement, qu'elle a catégoriquement rejeté.

Prétendre que l'objectif d'une recherche humanitaire est de remettre un document de clôture à la famille, qui explique seulement les actions entreprises, la remise des documents et les formalités administratives, mais ne fournit aucune information sur ce qui est arrivé à la personne disparue, où elle se trouve, ou si les lieux d'inhumation et l'identification des victimes ont été retrouvés, est un processus bureaucratique qui ne répond pas au droit des membres de la famille à savoir, ont-ils indiqué.

traduction caro d'un article de Servindi.org du 19/05/2025

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #Los desaparecidos, #Droits humains

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article