Mexique : Mazatecas por la libertad organisent un sit-in illimité à Veracruz
Publié le 22 Mai 2025
Equipe éditoriale de Desinformémonos
20 mai 2025
Mexico | Desinformémonos. Les Femmes Mazatèques pour la Liberté d'Eloxochitlán de Flores Magón, Oaxaca, ont organisé ce matin un sit-in illimité devant le pouvoir judiciaire fédéral de Boca del Río, Veracruz, où était prévue l'audience du défenseur de la communauté mazatèque Francisco Durán Ortiz, « l'un des nouveaux persécutés par les accusations du cacicazgo de Manuel Zepeda ».
Durán Ortiz était l'un des neuf prisonniers politiques d'Eloxochitlán qui ont été libérés en juin 2024 , après six ans de prison à la suite d'un processus irrégulier. Aujourd'hui, il est l'une des victimes potentielles de plus de 200 mandats d'arrêt contre les habitants de la communauté mazatèque et « il est aussi l'un de ceux qui signeront toutes les deux semaines ».
Bien qu'il ait déjà obtenu une injonction pour rendre son jugement dans l'affaire 02/2015, celle-ci n'est pas arrivée. Le responsable de cette omission est le juge Constantino Santiago de Huautla. De plus, depuis août 2024, Francisco se bat contre un autre procès en amparo à Boca del Río, car à sa sortie de prison, quelques jours plus tard, la justice d'Oaxaca lui a retiré une liberté qu'il avait obtenue contre l'accusation d'incendie criminel depuis 2022 , ont expliqué les femmes.
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Le groupe a ajouté que la manifestation avait été organisée pour exiger la fin de la criminalisation de la communauté mazatèque, qui dure depuis plus de dix ans et qui a subi l'emprisonnement politique, le déplacement forcé, la torture, la persécution, la revictimisation et l'écocide du fleuve pour avoir défendu son autonomie et son territoire.
Dans le cadre de leurs actions, les femmes mazatèques ont également lancé une lettre de collecte de signatures adressée au gouverneur d'Oaxaca, Salomón Jara, l'appelant à « mettre fin à une décennie de criminalisation systématique contre la communauté indigène d'Eloxochitlán de Flores Magón » par des mesures concrètes telles que l'annulation immédiate des mandats d'arrêt contre 56 défenseurs, le retour sain et sauf des 14 prisonniers politiquement persécutés et la clôture définitive des procédures judiciaires contre les anciens prisonniers politiques Herminio Monfil, Fernando Gavito, Alfredo Bolaños, Jaime Betanzos et Francisco Durán, « qui signent toutes les deux semaines et subissent encore plus de persécutions aujourd'hui ».
Ci-dessous la lettre complète :
Lettre au gouverneur de l'État d'Oaxaca
Eloxochitlán de Flores Magón, Oaxaca, Mexique, 15 mai 2025.
OBJET : Mettre fin à une décennie de criminalisation systématique de la communauté indigène d’Eloxochitlán de Flores Magón, Oaxaca.
Ing. Salomón Jara Cruz, Gouverneur.
Par cette lettre, nous, la communauté indigène d'Eloxochitlán de Flores Magón, Oaxaca, organisations, groupes de défense des droits humains, universitaires, citoyens du Mexique et du monde, préoccupés par le présent et l'avenir de la communauté mazatèque d'Eloxochitlán de Flores Magón, Oaxaca, nous adressons à vous pour exiger la fin immédiate de la répression et de la criminalisation systématiques qui frappent la communauté indigène d'Eloxochitlán de Flores Magón , dans la Sierra Mazateca d'Oaxaca, depuis plus de dix ans. Ces habitants défendent leur autonomie, leur rivière et leur territoire.
La communauté mazatèque, composée en majorité de locuteurs de langues autochtones, est victime d’une attaque systématique qui viole son autonomie, son territoire et son droit à une vie digne. Cette violence structurelle n’est pas seulement un problème local, mais constitue une grave violation des droits de l’homme , qui attire l’attention internationale.
Depuis 2011, Eloxochitlán de Flores Magón connaît une escalade de la violence d’État qui n’a d’autre nom que crime politique et racisme structurel . Plus de 40 défenseurs communautaires ont été emprisonnés, persécutés, déplacés ou soumis à des procédures judiciaires entachées d’irrégularités. Actuellement, 56 défenseurs communautaires — parmi lesquels des travailleurs de l’éducation, des agriculteurs, des mères, des femmes de plus de soixante-cinq ans et d’anciens prisonniers politiques — sont sous le coup de mandats d’arrêt pour des crimes fabriqués et prescrits , dans le cadre d’une stratégie de terreur légale qui cherche à arracher la communauté à ses racines et à la soumettre au pillage de ses ressources naturelles.
Qui autorise cette répression, Monsieur le Gouverneur ?
Combien de ressources publiques ont été détournées pour déployer des opérations de la Garde nationale, de la Police d’État, d’agents ministériels et de personnes et de véhicules d’origine inconnue contre une communauté de moins de 5 000 habitants ? À qui profite cette utilisation disproportionnée des ressources de l’État ? Pourquoi le pouvoir des caciques locaux dirigés par Elisa Zepeda Lagunas et Manuel Zepeda Cortés est-il protégé ? Protégés par l’appareil politique et judiciaire, ils continuent à harceler la communauté et à exploiter la roche du rio Xanga Ndá Ge, entretenant des mines de roche à ciel ouvert en toute impunité et avec violence ?
Nous le disons sans équivoque : il ne s’agit pas d’un conflit juridique , mais d’une injustice historique qui reflète le racisme structurel contre les peuples indigènes du Mexique et qui vise à assurer leur dépossession. Il ne s’agit pas seulement d’une question nationale, mais d’un appel urgent à la communauté internationale . En tant qu’autorité de l’État, vous avez encore la possibilité de réparer l’un des pires abus de pouvoir de l’histoire récente d’Oaxaca.
Vous, gouverneur, connaissez la Sierra Mazateca. Vous avez participé aux luttes sociales et savez bien que cette ville n’est pas un nid de criminels. Il s’agit d’un peuple organisé, profondément lié à sa terre et à sa culture, qui a déclaré à plusieurs reprises qu’il ne souhaitait pas être déplacé, exilé ou enterré loin de son foyer ancestral.
Nous exigeons de toute urgence une réunion décisive entre les trois pouvoirs du gouvernement d’Oaxaca pour :
►L’annulation immédiate des mandats d’arrêt contre les 56 défenseurs des droits humains.
►Le retour sain et sauf des 14 prisonniers politiques, ainsi que la clôture de leurs dossiers.
►La clôture définitive des procédures judiciaires injustes contre les anciens prisonniers Herminio Monfil, Fernando Gavito, Alfredo Bolaños, Jaime Betanzos et Francisco Durán, qui signent toutes les deux semaines et qui sont désormais confrontés à une nouvelle persécution.
►L'acquittement immédiat de Miguel Peralta, dont l'affaire est sous la juridiction du Premier Tribunal Pénal Collégial d'Oaxaca.
►Des garanties de justice et de protection pour le photojournaliste David Peralta Betanzos, victime d'une tentative d'assassinat.
►Justice pour le rio Xanga Ndá Ge, victime directe de la criminalisation de la communauté.
Ce conflit n’est pas seulement juridique ou politique. Il est éthique. Il est humain. Jusqu’à quand les règles du pillage pourront-elles prévaloir sur les règles de la vie ?
Cordialement,
[Espace pour les signatures d'individus, de groupes, d'organisations de diverses parties du monde] Ces signatures seront collectées du 15 mai au 15 juin 2025)
traduction caro d'un communiqué paru sur Desinformémonos le 20/05/2025
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