Argentine : Le peuple Michilingüe
Publié le 20 Mai 2025
/image%2F0566266%2F20250521%2Fob_0def53_dt-13-1.jpg)
Avant l’arrivée des Espagnols, au XVIe siècle, la zone de la province actuelle de San Luis était habitée par différentes ethnies indigènes, certaines étaient sédentaires comme la partialité des Comechingones (Camiare) appelée Michilingües dans la région montagneuse du nord-est.
Le nom puntanos qui est donné aujourd'hui aux habitants de la province de San Luis vient du fait que les colonisateurs espagnols ont commencé à appeler les habitants originaires du lieu, c'est-à-dire les premiers peuples avec lesquels ils ont eu des contacts, les Huarpes et les Michilingues (qu'ils appelaient aussi cultivateurs de caroubiers), "puntanos".
/image%2F0566266%2F20250521%2Fob_8d9bb6_ob-c0f02f-mapa.gif)
Partialités au début du XVIe siècle, en rouge les Camiare, en bleu les Henia.(Pueblos originarios.com)
Lors de la colonisation espagnole, l’actuelle province intègre ce qui fut appelé le Corregimiento de Cuyo avec pour chef-lieu la ville de Mendoza. Cette vase zone faisait partie de la Capitainerie Régionale du Chili, elle-même dépendance de la Vice-Royauté du Pérou.
Dans la région se produisit rapidement une diminution de la population indigène victime des maladies introduites par les Européens.
Les Michilingües étaient l’un des peuples les plus importants de la province de San Luis. Ils s’étendaient jusqu’à la Sierra de las Quijadas à l’ouest, et la Sierra de Varela au sud.
Ils se sont formés il y a plusieurs siècles et gardent encore de nombreuses caractéristiques.
Economie
Les Michilingües cultivaient du maïs, des haricots, des courges, des citrouilles et du maté.
Des mortiers retrouvés creusés dans le sol rocheux sur des sites tels que El Volcán, Potrero de los Funes, Agual Linda et El Barrial. Ils servaient à moudre le maïs et comme réservoirs d’eau.
/image%2F0566266%2F20250521%2Fob_4cc9af_ob-ce2c37-mortero1-mini.jpg)
Site archéologique Comechingón . Villa Carlos Paz, Córdoba.(Pueblos originarios.com)
Ils chassaient le guanaco, le lièvre, le cerf, cueillaient les fruits du caroubier et du chañar (geoffrea decorticans).
/image%2F0566266%2F20250521%2Fob_aa8138_feria-vacaciones-tercera-edad-sernatur.jpg)
fruits du chañar Por Carlos Figueroa Rojas - Trabajo propio, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=78831011
La famille était la base de l’organisation communautaire. Au-dessus d’elle on trouvait la partialité occupant une zone délimitée avec un chef (cacique) et lorsqu’elles augmentaient trop en nombre, les partialités se divisaient en unités mineures ayant chacune leur propre chef sans rompre avec la partialité principale.
Une légende subsiste sur les Michilingües, l’histoire de Juana Koslay, la fille d’un chef qui épousa un officier espagnol et se consacra à l’éducation des enfants de son époque.
/image%2F0566266%2F20250521%2Fob_9db042_cuerpo-62-1.jpg)
Monument à Juana Koslay à San Luis
Les maisons avaient un toit de chaume dans les plaines (paille, canne ou branches recouverts de boue pour les rendre imperméables) et elles étaient en pierre dans les régions montagneuses.
Ils tissaient la laine de guanaco, teintée avec des colorants naturels à base de plantes de la région.
Ils fabriquaient de la poterie (cruches, récipients de différentes tailles et formes).
Un outil en bois dur , la llampa leur servait à labourer la terre.
Histoire
Le peuplement de l’actuelle province de San Luis a débuté bien avant l’arrivée des Espagnols, avant même que les indigènes Michilingües, Calchaquies et Ranqueles ne la convertissent en territoire.
/image%2F0566266%2F20250520%2Fob_a9cbd8_co9.jpg)
Pictogramme du cerro Inti Huasi
Des pétroglyphes et des pictogrammes ont été découverts dans les grottes d’Intihuasi témoignant de la présence humaine antérieure à 6000 ans avant JC.
Dès la colonisation espagnole, les indigènes doivent les servir et leur fournir leurs richesses.
/image%2F0566266%2F20250521%2Fob_d2de7a_800px-prosopis-caldenia.jpg)
prosopis caldenia (caldén) Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=291630
/image%2F0566266%2F20250521%2Fob_e476fe_1024px-garroves.jpg)
caroubes mûres CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1321113
Les premiers espagnols arrivent sur ce territoire, attirés par le caldén (prosopis caldenia), le quebracho et l’algarrobo (caroubier , ceratonia siliqua) et la faune riche en guanacos, cerfs et nandous.
Il existait également un important potentiel de main d’œuvre indigène pour coloniser et exploiter ces terres.
Les descendants des Michilingues aujourd’hui
Le recensement argentin de 2022 dénombre 28 personnes qui se revendiquent de l’origine michilingüe.
Sources : billiken.lat, wikipédia en espagnol, welcomeargentina.com
Articles complémentaires
Les Comechingones ou Hénia-Camiare
L'écho des palmiers : le chañar
L'arbre millénaire qui fournit la caroube, la farine, le café et l'avenir