Honduras : la violence contre le peuple Garifuna augmente
Publié le 19 Avril 2025
Par Sare Frabes
17 avril 2025
En couverture : Miriam Miranda lors d'une manifestation exigeant justice pour le peuple Garifuna. Photo : Ofraneh
L'Organisation Fraternelle Noire du Honduras (Ofraneh) a dénoncé ce lundi (14) la disparition forcée du jeune Max Gil Castillo Mejía, originaire de la communauté de Punta Piedra, qui a été expulsé de force de son domicile par l'action d'hommes armés qui se sont identifiés comme des policiers.
Selon les témoignages de ses proches, la disparition s'est produite aux premières heures du samedi (12) dans le quartier de Nueva Jerusalén, dans la ville de San Pedro Sula, où le jeune Garifuna résidait temporairement. À ce jour, on ignore où il se trouve et les rapports n’ont donné aucun résultat concret, selon les membres de l’OFRANEH.
/image%2F0566266%2F20250419%2Fob_2f24b3_max-gil-castillo-mejia-691x1536.jpg)
Le jeune Garifuna Max Gil Castillo Mejia est porté disparu depuis le 12 avril.
Le jeune homme est le frère de Tomás Castillo, président du conseil communautaire de Punta Piedra, une communauté garifuna qui lutte depuis des décennies pour défendre son territoire contre l'occupation illégale de ses terres.
Les habitants de Punta Piedra, située dans la municipalité d'Iriona, département de Colón, ont été reconnus comme victimes de violations des droits humains par une décision de la Cour interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) de 2015. Le jugement condamne l’État du Honduras pour avoir accordé des titres de propriété à des tiers sur des terres reconnues comme faisant partie du territoire garifuna.
La communauté garifuna de Punta Piedra a été l'un des participants, jeudi dernier (10), à une mobilisation nationale à Tegucigalpa pour exiger la restitution de leurs terres. Ils ont également exigé la dissolution de la Commission de haut niveau pour l'exécution des jugements internationaux (CIANCSI) en raison de « l'absence d'action et du boycott des institutions de l'État pour faire appliquer les jugements », a déclaré Ofraneh dans un communiqué.
Il convient de rappeler que la disparition du jeune Castillo survient dans un contexte d'attaques systématiques contre les dirigeants de la communauté garifuna et les défenseurs du territoire. Parmi les cas, celui de 2020, qui a vu la disparition forcée du président du conseil d'administration de la communauté de Triunfo de la Cruz et de trois autres hommes, dont le sort reste inconnu.
Menaces de mort
Le même lundi (14), des enregistrements audio contenant des menaces de mort explicites contre des dirigeants garifunas ont circulé sur les réseaux sociaux. L'une d'elles s'adresse à Miriam Miranda, coordinatrice générale de l'OFRANEH, qui est une fois de plus la cible de menaces pour son rôle dans l'organisation des communautés garifunas pour défendre leurs territoires.
Dans le message, publié par Miranda elle-même, on entend une voix masculine – apparemment modifiée pour dissimuler son identité – menacer la leader Garifuna d' « avoir de gros ennuis avec nous à propos de la terre ».
Marche pour exiger que l’État hondurien se conforme aux décisions de la Cour interaméricaine des droits de l’homme. Photo : Ofraneh.
« Ils nous menacent parce que nous défendons nos droits ancestraux. Nous exigeons une réponse immédiate du gouvernement hondurien à cette nouvelle attaque contre nos vies », a déclaré Miranda sur les réseaux sociaux.
La leader garifuna, qui a déjà bénéficié de mesures conservatoires de la part de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), a déjà été victime de multiples attaques antérieures. En novembre 2023, elle a été menacée par au moins quatre hommes armés de fusils d'assaut, qui rôdaient autour de son domicile dans la communauté de Faya, Vallecito, département de Colón.
traduction caro d'un article d'Avispa midia du 17/04/2025
/https%3A%2F%2Favispa.org%2Fwp-content%2Fuploads%2F2025%2F04%2FMiriam-Miranda-durante-una-protesta-para-exigir-justicia-para-el-pueblo-garifuna.-Foto-Cortesia-OFRANEH.jpeg)
Honduras: repunta violencia contra pueblo garífuna
La desaparición de un joven y amenazas de muerte contra integrantes de Ofraneh encienden las alarmas frente a la violencia contra el pueblo garífuna
https://avispa.org/honduras-repunta-violencia-contra-pueblo-garifuna/