Chili : Réseau des femmes autochtones pour la défense de la mer : un réseau qui grandit et se renforce du désert côtier à la zone sud

Publié le 17 Avril 2025

09/04/2025

 

Par le Réseau des femmes autochtones pour la défense de la MER.- Photographe : Gracie Escorza P.

Buill, Chaitén, Région de Los Lagos, mars 2025 — Au cœur de la péninsule de Huequi (Chaitén, Région de Los Lagos), là où la cordillère rencontre la mer, des femmes des peuples Diaguita, Chango , Mapuche-Lafkenche, Mapuche-Williche, Kawésqar et Yagán se sont réunies du 28 au 31 mars pour discuter et définir des propositions collectives visant à renforcer la gouvernance maritime et la défense des espaces marins côtiers des peuples autochtones (ECMPO).

Entourées de mélèzes, de dauphins et du bruit de la pluie et de la mer, nous avons célébré notre troisième rencontre nationale du Réseau des femmes autochtones pour la défense de la MER (RDM) . Cette rencontre marque une étape importante dans la croissance et le renforcement de notre lutte, avec l’adhésion de quatre nouveaux territoires au Réseau : San Juan de la Costa, Chañaral de Aceituno, Punta Lobos et Bahía Mejillones. Aujourd’hui, le RDM est composé de femmes de onze territoires et de cinq communautés autochtones qui luttent pour défendre la mer. 

Dans ce contexte, nous élevons la voix pour dénoncer la grave situation qui affecte la mer dans tout le Chili : la disparition alarmante d’espèces marines, la répartition inéquitable des ressources halieutiques communes et l’utilisation de la mer à des fins privées et au profit de l’industrie extractive – l’exploitation minière au nord et l’élevage du saumon au sud.

Du désert à la région sud, nous réitérons collectivement que la loi 20.249 protège et garantit que la mer , source de mémoire, de santé et de souveraineté alimentaire pour notre peuple, reste libre et accessible pour les générations futures. 

« Cette loi [20.249] ouvre de nouvelles voies pour lutter contre les discriminations et nous permet d’assumer fièrement nos savoirs, nos pratiques et nos métiers » — Membre du RDM

Nous exprimons donc notre rejet de toute tentative de modifier la loi 20.249 et réaffirmons notre engagement à défendre l’intégrité de nos droits. Nous réitérons l’arrêt de la Cour constitutionnelle du 9 janvier 2025 , qui appelle à garantir la non-régression de nos droits et l’importance de la participation des peuples autochtones à toutes les décisions qui nous concernent. Parallèlement à cela, nous soulignons la reconnaissance de l’ECMPO comme un modèle exemplaire de conservation marine et de gouvernance inclusive des océans, selon le rapport des Nations Unies sur les océans et les droits de l’homme . 

Nous continuerons à travailler pour démontrer la nature inclusive et respectueuse des ECMPO et pour lutter contre la désinformation et les discours de haine qui cherchent à déformer cette réalité, à semer la méfiance et à fragmenter nos territoires. Cette situation a conduit à une escalade de confrontation, de racisme et de violence, mettant en danger ceux d’entre nous qui défendent nos territoires côtiers, y compris nos familles et nos communautés. À la lumière de cela, nous appelons l’État à mettre en œuvre efficacement l’Accord d’Escazú dans les ECMPO, en fournissant des informations opportunes, des alertes précoces et des mécanismes de protection qui garantissent des environnements sûrs pour tous.

« Nous exigeons justice et une enquête approfondie et immédiate sur la douloureuse disparition de notre sœur Julia Chuñil » —RDM

En tant que réseau, nous réaffirmons notre engagement à continuer de travailler pour renforcer et amplifier la voix, la participation et l’impact des femmes autochtones. Nous continuerons à créer des espaces de formation inclusifs qui renforcent l’autonomisation de nos compagnes, en enrichissant les discussions sur la conservation marine avec nos connaissances ancestrales et une vision du territoire au-delà de ses aspects productifs, et en travaillant à récupérer et revitaliser nos connaissances, pratiques et métiers traditionnels.

« Aujourd’hui, nous ne pouvons pas parler de défense de la mer ou des zones côtières marines au Chili sans la participation et la reconnaissance des contributions des femmes ! » — Membre du RDM

À la suite de notre réunion, nous avons rédigé la Déclaration de Buill , exprimant notre engagement à continuer de faire progresser la garantie de nos droits en tant que femmes autochtones et peuples marins, ainsi que la protection de nos espaces côtiers et marins, qui sont essentiels à la conservation de la biodiversité et à la vie de nos peuples et citoyens en général.

Avec une grande force dans notre déclaration, nous réitérons un message clair et puissant : 

« Qu'aucune femme ne poursuive seule la lutte ! »

 

Regardez la vidéo ci-dessous :

Liens connexes :

 1. Voir : La Cour constitutionnelle et la défense de la loi Lafkenche : CIPER Chili sur https://www.ciperchile.cl/2025/01/21/el-tribunal-constitucional-y-la-defensa-de-la-ley-lafkenche-un-hito-en-los-derechos-de-participacion-indigena/

2. Voir : A/HRC/58/59 : L'océan et les droits de l'homme – Rapport du HCDH à l' adresse https://www.ciperchile.cl/2025/01/21/el-tribunal-constitucional-y-la-defensa-de-la-ley-lafkenche-un-hito-en-los-derechos-de-participacion-indigena/

3. Voir la déclaration complète : https://drive.google.com/file/d/1IjLPrCCuBipeXlXvIrZCyeUER4pIXpb/view

traduction caro d'un article paru sur Mapuexpress le 09/04/2025

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