Brésil : Les leaders autochtones exigent un poids égal en tant que chefs d'État à la COP30

Publié le 8 Avril 2025

Des délégations autochtones du monde entier se sont réunies à Brasilia à l'Acampamento Terra Livre (Camp Terre Libre)

07 avril 2025 à 17h39

São Paulo (SP)

Rédaction

Les autochtones brésiliens Terena se produisent lors de la première journée de l'Acampamento Terra Livre à Brasilia, le 7 avril 2025 - MAURO PIMENTEL / AFP

Environ 8 000 autochtones d'Amazonie et d'Océanie se réunissent à partir de ce lundi (7), à Brasilia, pour exiger que leurs dirigeants aient « une voix et un pouvoir égaux » à ceux des chefs d'État lors de la COP30, la conférence sur le changement climatique , qui se tiendra en novembre à Belém do Pará.

« Nous exigeons que les dirigeants autochtones et des communautés locales aient la même voix et le même pouvoir que les chefs d’État à la COP30, avec la même légitimité, le même pouvoir de décision et le même respect que les représentants des pays », a déclaré la leader autochtone brésilienne Alana Manchineri dans une déclaration conjointe des peuples participants.

Des délégations de Bolivie, de Colombie, d'Équateur, de Guyane, de Guyane française, du Suriname et du Venezuela, ainsi que des représentants d'Australie, des Fidji et d'autres nations océaniques, ont participé cette année à la réunion annuelle des peuples autochtones brésiliens, l'Acampamento Terra Livre .

Sous le slogan « Nous sommes la réponse », le camp comprendra plusieurs marches le long de l’Esplanade des Ministères, des tables rondes et des événements culturels. Mardi, les peuples autochtones participeront à une séance solennelle au Congrès national. Les participants ont effectué des traversées de plusieurs jours en avion depuis des îles éloignées du Pacifique ou en bateau et en bus depuis les profondeurs de l'Amazonie pour assister à la rencontre, qui se déroulera jusqu'à vendredi.

La présidence brésilienne de la COP30 a annoncé la création d'un « Cercle des leaders autochtones » pour garantir que les peuples autochtones soient entendus lors de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique, qui se tiendra du 10 au 21 novembre dans la capitale du Pará. « Nous voulons voir cela en action, nous voulons voir comment cela peut devenir tangible », a ajouté Rabukawaqa.

« Dans le Pacifique, nous sommes confrontés à des défis uniques. Mais nous voulons aussi être ici et montrer aux peuples autochtones d'Amazonie que nous pouvons lutter ensemble », a déclaré à l'AFP Alisi Rabukawaqa, représentante des Fidji. L’élévation du niveau de la mer menace l’existence d’îles océaniques comme Fidji. « De l’eau salée pénètre dans les terres où nous cultivons notre nourriture », prévient Rabukawaqa, 37 ans.

En Amérique du Sud, une sécheresse historique a déclenché l'année dernière une vague d'incendies de forêt qui ont dévasté près de 18 millions d'hectares de forêt amazonienne au Brésil seulement, selon la plateforme de surveillance MapBiomas.

« Pour moi, il serait important que la COP30 invite les chefs spirituels et non les dirigeants des villes. Car les dirigeants des villages connaissent les grandes difficultés auxquelles ils sont confrontés face au problème climatique », a déclaré Sinésio Trovão, chef de la communauté indigène Betânia Mecurane, en Amazonie légale.

 

Combustibles fossiles

 

Les peuples autochtones s’opposent également à l’exploitation des combustibles fossiles, dont la combustion est la principale cause du réchauffement climatique et dont le principe d’abandon progressif a été approuvé lors de la COP28. La présidence brésilienne a jusqu'à présent évité de prendre position sur les combustibles fossiles, un sujet épineux lors des conférences précédentes.

Le Brésil est le plus grand producteur de pétrole d'Amérique latine et le président Luiz Inácio Lula da Silva fait pression pour que des forages soient effectués dans une zone maritime située à environ 500 km de l'embouchure du fleuve Amazone, une décision critiquée par les dirigeants indigènes et les organisations environnementales.

* Avec l'AFP

Édité par : Leandro Melito

traduction caro d'un article de Brasil de fato du 07/04/2025

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