Violeta Parra : Aqui presento mi abuelo
Publié le 6 Octobre 2025
Décimas : Je vous présente mon grand-père
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Je vous présente mon grand-père,
Messieurs, excusez-moi :
ce n'était pas un petit avorton,
vous le découvrirez bientôt.
En ces temps de deuil
il était en droit,
il parlait la langue des rois,
il portait une cravate rose,
une élégante batelera,
et sur sa table des pejerreyes.
José Calixto, son nom,
était tout à fait respectable,
aimable et très érudit,
son talent vous étonnera.
D'ailleurs je lui augmente sa renommée
en disant très brièvement,
seulement entre le mardi et le jeudi,
il chercha à montrer son honneur,
en défendant le tricolore
l'année soixante-dix-neuf.
Dans la ville de Chillán
il vivait dans une grande maison,
propriétaire d'un village
d'une grande popularité.
Pour plus d'autorité
il envoie ses enfants à l'école,
et à la demande de ma grand-mère
leur apprend le solfège,
pour former un orchestre
de harpe, violon et vihuela.
Le jour de la Saint Joseph,
nom du propriétaire de la maison,
il a organisé une grande fête
comme je l'ai appris plus tard.
Une vache était morte,
quatre-vingt-dix visiteurs sont arrivés
avec des fleurs et des petites cartes,
ils embrassent le saint,
ils l'animent en chantant beaucoup,
valse, mazurka et quadrille.
Les dames avec leurs éventails,
les chevaliers, parfumés et hautains,
parfumés et hautains,
comme le sont toujours les riches.
Ils sautaient en l'air
en sortant de la voiture
et ils ont fait un énorme bazar
les petits enfants qui exagèrent,
grouillant tous crasseux
entre les marionnettes.
Décimas : Aquí presento a mi abuelo
Aquí presento a mi abuelo,
señores, demen permiso:
él no era un ñato petizo,
muy pronto van a saberlo.
En esos tiempos del duelo
versa’o fue en lo de leyes,
hablaba lengua de reyes,
usó corbata de rosa,
batelera elegantosa,
y en su mesa pejerreyes.
José Calixto, su nombre,
fue bastante respeta’o,
amistoso y muy letra’o,
su talento les asombre.
Más le aumente su renombre
al decir muy en breve,
nomás entre marte’ y jueves,
procura mostrar su honor,
defendiendo el tricolor
el año setentainueve.
En la ciudad de Chillán
vivía en un caserón,
dueño de una población
de gran popularidad.
Pa’ mayor autoridad
manda sus hijo’ a l’escuela,
y a petición de mi abuela
les enseña a solfear,
par’ un’ orquesta formar
de arpa, violín y vihuela.
El día de San José,
nombre del dueño de casa,
s’hizo una fiesta grandaza
según lo supe después.
Había muerto una res,
llegan noventa visitas
con flores y tarjetitas,
besan y abrazan al santo,
lo avivan con harto canto,
valse, mazurca y cuadrilla.
Las damas con abanico,
de fraque los caballeros,
perfumosos y altaneros,
como son siempre los ricos.
Saltaban como unos quicos
cuando bajaron del coche
y armaron tremendo boche
los chiquillos copuchentos,
hormigueando to’os mugrientos
entremedio ’e los fantoches.
Violeta Parra (album Décimas 1976) traduction carolita
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