Sur une musique d’Anouar Brahem – Danser sous les météorites

Tombent les météorites

Surgissent les hirondelles

Dans le ciel une gigantesque colombe

Ballon blanc, par la paix propulsée :

sous les météorites :

Faut-il danser ?

Ce sont des feux d’artifice

Qui jaillissent, oiseaux de feu

« Applaudissons-les » dit Rami à son petit Walid

« Applaudissons » (que la peur surtout n’entre pas

dans ce cœur :

La peur ? le plus loin possible de lui

La peur, quoi, la peur, quoi la peur……

C’est une histoire telle que La vie est belle

Une histoire qui a une fin car l’enfant grandit

Tout à coup les météorites jaillissent

Ce ne sont pas des hirondelles

Leur message

La peur

La mort

Leur éclat

Le ciel

Tout à coup orange, jaune, fumée

Peur…..la peur…..la peur est là

Walid saute dans les bras de son père

Dit «  j’ai peur papa »

Tout s’effondre……

Si Walid a peur, Rami perd ses forces

Si le petit frère, Ramzi a peur

Rami perd ses forces.

C’est la force séculaire des oliviers

Qui coule dans les gènes de Rami.

Oliviers

Ancrés, bien ancrés dans cette terre.

Palestiniens, ancrés, bien ancrés dans cette terre

Qui subissent tant et tant

Rien au monde aujourd’hui n’a d’antécédent

Si bien qu’ils y tiennent à leur terre ruinée, polluée

Pendant des siècles et des siècles

Si bien qu’ils tiennent à remonter leurs maisons

A reconstruire, encore et encore

Les hirondelles reviennent un jour

Et c’est le printemps

Le sang a trop coulé

Les morts sont trop nombreux

La peur a trop coulé

Les corps sont trop nombreux à découvrir, encore

Ils y tiennent à leur pays

Personne sur terre, personne

Ne pourra leur arracher.

Pluie de météores

Désespoir de celui qui se croyait vainqueur

La vie

Emerge avec tant de force

De la mort injuste

Qu’elle irrigue la terre et l’assainit.

Respect.

Carole Radureau (29/03/2025)

Dédié à Rami Abou Jamous et à sa petite famille