Pérou : CIDH : L'AIDESEP dénonce une violation des droits
Publié le 6 Mars 2025
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Publié le : 05/03/2025
L'organisation indigène a souligné que le gouvernement privilégie les activités extractives avant de protéger leurs droits .
Servindi, le 5 mars 2025.- Les dirigeants de l'Association interethnique pour le développement de la selva péruvienne (Aidesep) ont présenté à la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) le chevauchement des champs de pétrole et de gaz dans les territoires autochtones. Les concessions sont promues par le gouvernement actuel de Dina Boluarte.
Julio Cusurichi, membre du conseil d'administration d'Aidesep, a déclaré que l'entreprise publique Perú Petro promeut 47 zones d'extraction de pétrole et de gaz qui chevauchent les territoires des communautés indigènes d'Amazonie.
Cusurichi a souligné que l’exécutif et le Congrès accordent la priorité à l’activité pétrolière plutôt qu’à la vie des peuples autochtones.
Il a également averti que le manque de consultation sur leurs territoires met en danger la vie des Peuples Autochtones en Isolement et Premier Contact (PIACI ), les plus vulnérables de la planète.
« Nous ne sommes pas contre le développement, mais nous exigeons que les droits collectifs des peuples autochtones et le droit de décider de nos territoires soient respectés », a déclaré le leader indigène.
Cependant, lors de l'audience, l'État, représenté par divers ministères, comme la vice-ministre des Hydrocarbures, Iris Cárdenas Pino, a déclaré que les opérations n'affectent pas la biodiversité ni les écosystèmes où elles opèrent.
Cette déclaration a suscité l’indignation du vice-président de l’Aidesep, Miguel Guimaraes Vásquez, qui a déclaré : « Je crains que l’État ne reconnaisse pas le problème environnemental. Si vous ne reconnaissez rien, rien ne peut être changé.
Guimaraes a ajouté que ce contexte d'ignorance et de déni ne prend pas en compte la gravité des problèmes de marées noires, d'exploitation forestière, d'exploitation minière illégale et de trafic de drogue qui ont coûté la vie à plus de 35 défenseurs autochtones.
D'autre part, la dirigeante d'Aidesep, Nelsith Sangama, a expliqué comment les activités extractives affectent particulièrement les femmes, qui sont confrontées à la contamination des cultures vivrières, ce qui met en danger la santé des enfants.
« Leurs cultures ne produisent plus comme avant et souvent elles poussent sur des terres contaminées et les frères les consomment et finissent par tomber malades », dénonce Sangama.
Enfin, César Ipenza, expert en droit de l'environnement, a averti que l'État encourage l'activité d'hydrocarbures dans des zones naturelles protégées telles que le parc national Bahuaja Sonene, situé à Madre de Dios et Puno.
Les dirigeants et les spécialistes ont conclu et signalé à la CIDH que c’est l’État péruvien lui-même qui favorise cette violation de leurs droits en approuvant des normes contestées.
Le commissaire Arif Bulkan a demandé à l'État péruvien de soumettre des informations écrites sur les mesures adoptées, précisant que son intention n'est pas de outrepasser la souveraineté du pays, mais d'avancer vers des accords conjoints.
traduction caro d'un article de Servindi.org du 05/03/2025
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CIDH: AIDESEP expuso vulneración de derechos
La organización indígena resalto que el gobierno favorece a las actividades extractivas antes de velar por sus derechos.